Des experts s’expriment sur le prochain Somment d’Alger de la GECF : Un tournant décisif

Ph. Nesrine T.
Ph. Nesrine T.

Le 7e Sommet d’Alger des chefs d’État et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), qu’accueille l’Algérie du 29 février au 2 mars prochain, est un «tournant décisif dans la transformation du marché gazier à l’international dans le sens d’asseoir une meilleure stabilité des prix et de la valorisation du gaz comme ressource de développement durable», a affirmé, hier, l’expert Mamdouh Salama.

Lors d’une conférence-débat qu’a abritée le ministère de la Communication, en présence du ministre Mohamed Laâgab, que M. Salama a co-animée avec le Dr Lagha Chegrouche, chercheur et expert en géopolitique de l'énergie et directeur du Centre d'études nord-africaines (Cena), l’intervenant a mis en relief l’influence du GECF sur la scène énergétique mondiale, rappelant qu’il totalise 63% des réserves prouvées de gaz dans le monde. Le thème de la conférence a porté sur les prix des hydrocarbures, entre la réalité de l’offre et de la demande, et le diktat de la spéculation, où le conférencier a assuré qu’«aussi bien le gaz que le pétrole resteront l’ossature de l’économie mondiale tout au long de ce XXIe siècle et même au-delà».
Au sujet des hydrocarbures, il dit que la demande mondiale ira crescendo dans les années à venir, précisant que pour cette année, le prix du baril oscillera entre 90 et 100 dollars, ce qui répond aux attentes de l’organisation OPEP+ qui pourra ainsi combler son déficit financier, a-t-il estimé. S’agissant du gaz, il a expliqué que l’Algérie, la Russie et l’Iran disposent de capacités nécessaires pour augmenter leur production, insistant à ce propos sur la réputation dont jouit l’Algérie en tant que fournisseur fiable et crédible du marché européen. Arguments à l’appui, l’expert Mahmoud Salama a démontré que tous les scénarios de manipulation auxquels s’adonnent les pays occidentaux, à leur tête les USA, pour susciter une instabilité, voire une anarchie du marché gazier, se sont effondrés tels un château de cartes. «Ils (ndlr, les pays occidentaux) ont prétendu une baisse de la demande des hydrocarbures et ceci s’est avéré être un mensonge. Il ont supposé que les énergies renouvelables allaient se substituer aux énergies traditionnelles, et, là encore, c’est un autre mensonge», a-t-il dit. «Les énergies renouvelables ne pourront jamais satisfaire les besoins énergétiques dans le monde» a-t-il tranché. De son coté, le Dr Lagha Chegrouche a soutenu que c’est lors du 7e Sommet d’Alger des pays du GECF que cette organisation a su faire valoir sa maturité et sa performance, estimant que les conclusions de cette rencontre devront privilégier l’émergence d’une plateforme de convergence de positions, autant entre les membres du forum eux-mêmes que du point de vue de la relation qui lie ces pays producteurs du gaz avec les pays consommateurs. «L’Algérie est un pays pionnier dans le domaine du gaz», a insisté part ailleurs le Dr Lagha Chegrouch, rappelant que l’Algérie a été le premier pays à se doter d’un complexe de gaz naturel liquéfié (GNL) en 1964 et à procéder à la mise en place des gazoducs offshore. «En matière de performance dans le domaine gazier, l’Algérie a atteint un niveau de maturité», a-t-il insisté, ajoutant que l’État algérien «évolue à pas sûrs dans le développement de cette ressource, en prenant en considération les mutations rapides de la scène internationale». Tenant compte de ces enjeux, il a estimé que le premier objectif de Sommet d’Alger de la GECF traduit la réaffirmation du principe de souveraineté des pays membres de cette organisation sur leurs ressources gazières. À noter qu’au terme de la conférence marquée par un riche débat, les deux experts ont été honorés par le ministre de la Communication.

Karim Aoudia

 

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