Le secteur de l'Artisanat contribue au développement de l'économie nationale, puisqu'il touche pratiquement à toutes les couches de la population. En effet, de nombreuses familles, notamment les femmes rurales, ont pu créer des activités lucratives, pouvant générer des rentrées supplémentaires, soit pour subvenir à leurs besoins particuliers, soit pour améliorer leur quotidien.
Il se trouve que des accidents sociaux surviennent et empêchent, ainsi, la réalisation de ces activités, c'est ainsi que la pandémie de COVID-19 a engourdi les travaux des artisans et ainsi empêché des rentrées diverses qui auraient pu compléter les gains de famille. Avec la reprise post-pandémie, l'artisanat a repris de plus belle et les idées nouvelles s'incrustent de nouveau dans la vie quotidienne des artisans.
D'ailleurs, nous avons constaté, aujourd'hui, une bonne reprise, à travers l'organisation de plusieurs manifestations au niveau local et national, dont la dernière en date est la 23e édition du Salon international de l'artisanat (SIA). Cette manifestation, qui se déroulera jusqu'au 2 décembre prochain, a vu la participation de près de 200 artisans nationaux et 56 artisans étrangers de 9 pays. Il s'agit de la Tunisie, de l'Égypte, du Sahara occidental, de l'Afrique du Sud, de la Palestine, du Mali, de la Mauritanie, du Pakistan et du Niger.
L'objectif du Salon est de promouvoir le produit local, dans le cadre de la relance du Plan qualité tourisme Algérie (PQTA). Ce programme vise essentiellement à améliorer la qualité de l'activité touristique au profit des citoyens, et ce à travers la promotion de la destination Algérie qui a pour but d'attirer un grand nombre de touristes. Il s'agit également de protéger les produits artisanaux et de booster leur commercialisation, à travers le développement et la promotion des entreprises activant dans le secteur du Tourisme.
À cet effet, l'Algérie se voit obligée de recourir à cette manne intérieure qui étoffera son tourisme au niveau commercial, et permettra, ainsi, à la main-d'œuvre de se placer sur le marché local et national, voire international.
À ce titre, l'expert international en économie, Mohamed Hamidouche, a indiqué qu'il faut savoir, d'abord, que «l'artisanat rassemble les pratiques traditionnelles et le savoir-faire émanant de l'exercice d'un métier et qui concerne les catégories d'activités, telles que les arts de la table, les bijoux, l'habillement, les produits de terroir, comme la pâtisserie traditionnelle et produits agricoles séchés, la maroquinerie, la décoration d'intérieur, les nattes, la céramique, les luminaires et la tapisserie, etc.». Néanmoins, dit-il, «la dimension économique reste incommode du fait que sa croissance dépend du secteur du tourisme et du poids de la valorisation touristique en tant que patrimoine culturel et richesse nationale». L'économiste souligne, à cet égard, qu'«il faut reconnaître que le secteur de l'Artisanat a été doté d'une stratégie adoptée par le gouvernement algérien à la fin des années 1990, qui doit être actualisée, dont l'objectif principal est de connecter les acteurs avec les marchés en s'appuyant sur la spécificité du territoire et en se basant sur les chaînes de valeur spécifique à chaque catégorie artisanale».
Selon lui, «l'artisanat à travers le marché national doit s'adapter aux opportunités mondiales qui sont énormes».
Il estime important de développer des sociétés artisanales qui nécessitent une mise à niveau, moderniser le secteur, notamment les métiers de l'artisanat sur le plan de communication et la commercialisation des produits de l'artisanat. Pour cela, l'expert préconise «la réalisation des structures de vente privées et publiques et des villages artisanaux en dehors des foires et des festivités organisées au niveau local et national».
Samia Boulahlib
