Invité à faire le point sur le protocole d’accord signé mardi, entre le Groupe Manal et Ozmert Algérie, l’économiste, Brahim Guendouzi, a indiqué à El Moudjahid, que le développement du secteur des Mines fait partie des préoccupations majeures du Gouvernement, au regard de son «potentiel en termes d'exportation». D'emblée, l'expert évoque les particularités du secteur minier. Il évoquera, notamment «les gros investissements» qu'il nécessite, mais également l'«importante logistique», notamment le transport ferroviaire, maritime. Le secteur minier présente aussi un «inconvénient», lié à l’environnement (poussières, pollution…), a-t-il expliqué. Ce qui toutefois ne doit pas décourager le secteur à participer à la création de richesse. «Globalement, il y a des gisements en Algérie qui font l’objet d’une action prioritaire de la part de l'État. Il s’agit des gisements de minerais de fer, l’un à l’Ouest, Gara-Djebilet dans la wilaya de Tindouf et l’autre à l’Est, les mines de Ouenza et Boukhadra», dit-il soulignant que ces derniers gisements ont fait l’objet d’un contrat entre le Groupe Manal et la société Turque Ozmert qui a déjà des activités économiques en Algérie, (production sidérurgique). «Il y a un grand autre gisement qui fait l’objet d’un intérêt particulier pour son développement, car il recèle, un potentiel à l’exportation, c’est les phosphates. Ces deux minéraux (minerai de fer et phosphate) vont subir une transformation en partie en Algérie, ce qui permettra de créer de la valeur ajoutée. En plus la création d’emploi direct et indirect. Donc le minerai d’Ouenza approvisionne déjà le complexe sidérurgique d'El Hadjar, et probablement l’autre complexe sidérurgique Algerian Qatari de Bellara à Jijel». Concernant, l’accord entre le Groupe Manal, M. Guendouzi précise qu’il s’agit « d’une activité commerciale à court terme», pour différents besoins, et qui peut à «moyen terme se transformer en activité productif», c'est-à-dire, la transformation de minerai de fer en produits sidérurgiques. Il rappelle, dans la foulée, que «le site de Gara Djebilet à Tindouf, n’est pas encore entré en production, pour une raison simple, le réseau de transport des minerais qui va de gara Djebilet jusqu'à Oran n’est pas disponible». «D'autre part, les réseaux routiers et ferroviaires sont en cours de réalisation, afin de permettre l’évacuation des minerais de fer», a-t-il détaillé. Une partie est destinée à l’exportation et une autre partie à la transformation locale, a-t-il ajouté, précisant que «le minerai de fer est très demandé à l’international, parce qu’il est à la base des activités sidérurgiques». Pour rappel, le Groupe minier Manadjim El Djazaïr (Manal Spa) et la société turque Ozmert Algérie ont signé, mardi, un protocole d’accord dans le secteur des Mines, en présence du ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab. Ce partenariat débutera par des actions commerciales (contrats de ventes de minerai brut), et devrait s’étendre à des réalisations d’installations industrielles basées sur l’extraction d’important volume de minerai (environ 6 à 7 MT/an) et c’est l’objet de cet accord. Le partenariat à développer entre les parties, s’inscrit dans le court, moyen et long terme et vise, à concrétiser plusieurs étapes, dont la première, est la vente de minerai brut par Manal ou ses filiales au profit de «Ozmert Algérie» ou ses filiales, dans la cadre d’un contrat commercial (100.000 tonnes à partir de 2022 jusqu’à 500.000 tonnes en 2028).
Samia Boulahlib
