4e conférence africaine sur la gestion des finances publiques : L’Algérie réaffirme son engagement

Ph. Wafa
Ph. Wafa

Dans son discours prononcé, lors de l'ouverture de la 4e conférence africaine sur la gestion des finances publiques, le ministre des Finances, Laâziz Faïd, a tenu à saluer, de prime abord, tous les participants, pour avoir «choisi l'Algérie afin d’abriter cet important événement continental». À l'occasion, le ministre a souligné l’«engagement constant de l’Algérie envers l’Afrique».

«Le continent africain a toujours été considéré parmi les priorités de la politique étrangère de l'Algérie. Ce qui constitue une plateforme pour les enjeux du continent. Tout en déployant des efforts diplomatiques, afin d'obtenir une présence effective aux niveaux continental et international", a-t-il déclaré. Dans ce sillage, le ministre des Finances a mis en avant le rôle de l’Algérie pour le « soutien aux projets de développement en Afrique, visant à promouvoir les investissements, à travers l'échange d'expériences, tout en suivant en permanence les profondes transformations économiques au niveau international". Il a également souligné l’importance de la solidarité africaine et de la coopération intergouvernementale pour surmonter les défis communs et stimuler la croissance économique durable. L'"Algérie, à travers le rôle pionnier et central qu'elle joue au niveau régional, œuvre d'arrache-pied pour accompagner côte à côte ses frères du continent face aux crises et aux dangers à tous les niveaux, visant à travers ces contributions réfléchies et objectives à atteindre les objectifs de développement et de croissance économique en Afrique", a-t-il soutenu. Il a ensuite évoqué les réformes majeures entreprises par l’Algérie dans le domaine des finances publiques. Il s'agit de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF), adoptée en 2018, pour instaurer une approche budgétaire basée sur les résultats, marquant ainsi une transition vers une gestion financière plus transparente et orientée vers l’"efficacité". Il y a aussi l'aspect de la "transparence dans la prestation de services publics de qualité". "Nous pensons que la diffusion de la bonne gouvernance, et d'une gestion financière efficiente et efficace, ainsi que de l'efficience, de la transparence et de la responsabilité, constituent les piliers fondamentaux pour accélérer le rythme du développement durable et faire progresser la croissance économique. Le but est de réduire la pauvreté sur le continent et le faire progresser socialement, mais cela n'est pas possible sans efforts concertés et sans échange d'expériences et d'expertise", a-t-il déclaré. A ce propos, il ajoute que "le secteur des finances publiques constitue l'épine dorsale de la vie économique des nations, qui renforce la confiance entre les gouvernements et les citoyens". Cela constitue une "priorité qui va de pair avec la réalisation des objectifs des politiques fixés pour assurer le bien-être de la population". Il explique à cet égard que l'"Algérie a suivi l'exemple des pays qui ont choisi la voie d'un changement radical pour une meilleure cohérence avec le contexte économique mondial, mais aussi pour obéir aux exigences d'efficacité requises par une administration publique moderne". La première étape pour l’Algérie s’est concrétisée dans la modernisation de ses systèmes budgétaires, à travers la constitutionnalisation des finances publiques, conformément aux dispositions de la Loi organique portant loi de finances « LOLF », promulguée en septembre 2018 et entrée en vigueur depuis janvier 2023, marquant une étape importante et un saut qualitatif dans l'élaboration et l'exécution d'un budget. Celle-ci s'articule autour de deux questions fondamentales, concernant premièrement, la révision du cadre législatif et réglementaire qui a abouti à la promulgation de la loi n° 23-07 du 21 juin 2023 relative aux règles de comptabilité publique et de gestion financière, puis à l'élaboration d'un cadre comptable tridimensionnel fondé sur un plan comptable de l'État et des organismes publics, dont les principes s’inspirent des normes comptables de l’Association internationale du secteur public « IPSASB». Cette réforme a également consacré l'adoption de règles et normes comptables qui permettent d'établir les états financiers de l'État de manière à refléter l'image réelle de son patrimoine dans le futur, d'une part, et à renforcer sa capacité financière, d'autre part. Aussi, il soutient le contrôle légal en prévision d'accompagner la Cour des comptes dans sa nouvelle mission liée à l'approbation des comptes de l'État. En conclusion, le membre du gouvernement a exprimé la volonté de l’Algérie de renforcer la coopération avec les pays africains et de contribuer activement à la réalisation d’un développement durable sur le continent. Il a appelé à la collaboration, au partage d’expériences et à l’établissement de partenariats durables dans le cadre d’une vision commune pour un avenir économique prospère en Afrique.
Lors de son intervention, le président de l'Ordre national des experts-comptables, Abdelkrim Bouhouch, a souligné l'importance de cette rencontre pour les professionnels de la comptabilité et de l'audit. Et ce, au vu des principaux thèmes abordés lors de cette conférence en adéquation avec des sujets d'actualité que les professionnels débattent conjointement pour tenter de parvenir à une convergence technique optimale avec les acteurs des finances publiques. Malgré leurs orientations et méthodes différentes, a-t-il ajouté, ces derniers sont unis par des problématiques communes tournant autour d’un objectif fondamental, celui de développer le rôle des praticiens et de consacrer leur expertise par l’échange fructueux d’expériences, au service de la relance économique et du développement durable, a-t-il souligné. Cet événement qui est organisé à Alger, a vu la participation du président de l'Ordre national des experts-comptables, Abdelkrim Bouhouche, le représentant de la Banque Mondiale, les représentants des organisations professionnelles comptables internationales, IPSASB, IFAC, FIDEF, PAFA, des présidents et membres des Conseils nationaux, des experts comptables, des gouverneurs de comptes et des comptables agréés. Trois thématiques ont été abordées lors de la première journée : Les OCP dans le secteur public pour les résultats rapides". "Le renforcement de la gestion des finances publiques en Afrique. Le renforcement des capacités de collaboration pour une meilleure prestation de service", et "la lutte contre les flux financiers illicites et le blanchiment d'argent, y compris la corruption". L'objectif principal de cette quatrième édition, est de "renforcer la confiance dans les gouvernements à travers le continent, de favoriser la collaboration partagée des idées, mais aussi, en fin de compte, d’élaborer une "vision collective pour une gouvernance transparente responsable et efficace dans le secteur public africain", ont souligné les organisateurs de cet événement africain. Celui-ci a été organisé conjointement par la Fédération panafricaine des experts-comptables (PANFA), la Fédération internationale des experts-comptables francophones (FIDEF), la Fédération international des experts comptables (IFAC), en collaboration avec le Conseil des normes comptables internationales du secteur public (IPSASB) et sous les auspices et le soutien financier de l'Union Africaine (UA) et de la Banque Mondiale.

Samia Boulahlib

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