Par Samia D.
M. Madani Chaib est porte-parole de l'organisation Syndicale des Retraités Algériens (OSRA), en instance d’agrément depuis le 26 février 2021, sur les 3,5 millions de retraités, en Algérie, près de la moitié perçoivent une pension inférieure à 30.000 DA. "C'est pour cela qu'ils ne jouissent pas de leurs retraites, ni de vacances, ni d'un niveau de vie, à même de sauver leur honneur", a-t-il dit. Ceci, explique, selon lui, le recours au travail, après 60 ans malgré leurs problèmes de santé, confirmés par une enquête officielle (sur la santé de la famille) réalisée en 2002 qui fait ressortir que 60% des retraités ont, au moins une maladie chronique. OSRA, par le biais de son premier responsable, toujours, a ajouté également que cette même étude, confirme que 52% des retraités vivent essentiellement de leurs pensions et 27% reçoivent une aide financière de leurs enfants alors que les femmes qui n'ont pas travaillé sont dépendantes de leurs enfants, familles et proches. OSRA, à précisé, par la même occasion, que la révision de la loi sur les retraites est venu prolonger de cinq ans l'âge de départ à la retraite. Le syndicat plaide la refonte du système de retraite. "C'est malheureux de voir des retraités mendier ou chercher dans les poubelles. Il y a beaucoup de disparités et d'injustices. Nous voulons que notre mobilisation se fasse dans le cadre de la loi", a t-il précisé. Il a ajouté enfin que les retraités sont délaissés et oubliés. Le chargé de communication de la Fédération des Retraités affiliée à l'UGTA, M. Kertous abonde dans le même sens pour affirmer que pas moins de 70 à 75% des retraités touchent une pension ne dépassant pas les 40.000 DA/mois, sans oublier ceux qui cumulent 10 à 15 ans de cotisation et qui perçoivent une allocation dérisoires. Cet état de fait, selon lui, est aggravé par la cherté et la dévaluation. "Heureusement que les soins, l'appareillage sont assurés pour les retraités par la CNR. Il est impossible de vivre avec un revenu de trois ou quatre millions dont plus de la moitié va aux médicaments et analyses et aux examens médicaux". Et de poursuivre : «Il faut une pension de retraite de 60.000 DA et plus pour faire face à toutes les dépenses du mois". Le porte-parole avoue que la fédération «fait de son mieux» pour améliorer la situation des retraités. Cinq conventions avec la SAA, CAAR, SIAR, CASH et ALLIANCE pour que les retraités bénéficient de 50 à 70% de la police assurance auto. Des conventions ont aussi été signées avec des laboratoires d'analyses médicales et des stations de thermalisme pour faire profiter cette population de prestations médicales et de tourisme curatif, avec l'EGTT de Tlemcen. Ce n'est pas étonnant qu’aujourd'hui, sur les 375.000 adhérents, beaucoup de retraités optent pour des compléments de revenus en se recyclant dans les petits métiers de caissiers dans des pharmacies, chauffeurs, de bus, gardiens et autres pour boucler le mois. Il faut dire que leurs nouveaux employeurs les favorisent, bien entendu, par rapport aux jeunes qui recherchent souvent une couverture sociale et une déclaration.
S. D.