
De notre correspondant Belkacem Adrar
L'Agenda 2063 est un cadre stratégique mis en œuvre en 2013 pour la transformation socio-économique du continent, en s’appuyant sur les initiatives continentales passées et actuelles en faveur de la croissance et du développement durables, et l’accélération de leur mise en œuvre.
Par la mise en place de cet agenda qui s’étale jusqu’à 2063, l’Union africaine ambitionne d’aboutir à la concrétisation d’une «Afrique intégrée, prospère et en paix», gérée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique dans l'arène internationale. Les projets phares de l'Agenda 2063 font référence à des programmes et initiatives clés qui ont été identifiés comme essentiels pour accélérer la croissance économique et le développement de l'Afrique, ainsi que pour promouvoir l’identité commune de l’Afrique, en célébrant son histoire et sa culture dynamiques. L’intégration continentale, l’une des aspirations de l’agenda, figure parmi les priorités africaines de l’Algérie, qui a pris, dès son indépendance, plusieurs initiatives pour réaliser des projets continentaux structurants. Parmi ces initiatives, on cite la Route Transsaharienne (RTS), le Trans-Saharan Gas-Pipeline (TSGP), qui est un projet algéro-nigérian, d’une longueur totale de 4.128 km, inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du NEPAD, la Dorsale Transsaharienne à Fibre Optique (CLDT), projet initié par l’Algérie en 2003, dans le cadre du NEPAD. Il prévoit une liaison terrestre en fibres optiques reliant l’Algérie, le Niger, le Mali, le Tchad et le Nigeria. Pour l’enseignant d’économie à l’université de Tizi Ouzou, le Pr Arezki Chenane, l’agenda 2063 de l’Union africaine (UA) «est un schéma directeur ambitieux pour l’Afrique qui vise à faire du continent, une puissance mondiale sur tous les plans à l’horizon 2063, tant que l’objectif visé est la concrétisation du développement durable et inclusif, par, notamment, le développement des transports, la libre circulation des personnes et la création de zones de libre-échange, qui sont en cours de concrétisation, et la création d’une université africaine virtuelle». Toutefois, le professeur Chenane estime que tous ces chantiers d’envergure prévus dans le cadre de cet agenda «ne peuvent se concrétiser si les mécanismes de gouvernance africaine ne sont pas revus, en enclenchant de véritables réformes institutionnelles permettant d’assurer une rupture totale avec les pratiques héritées des puissances coloniales». «Il faudrait absolument que l’Afrique relève sa tête pour faire face aux différentes mutations géostratégiques et géo-économiques qui s’opèrent dans le monde aujourd’hui», a-t-il indiqué. Pour l’économiste, l’Afrique doit impérativement cesser d’être seulement un marché de consommation et pourvoyeur uniquement de matières premières.