Médias : À l’épreuve du numérique

Audiovisuel  : un espace à moraliser 

Le président de la République a ordonné d’accélérer la promulgation des textes de loi régissant l’activité de l’audiovisuel, de la presse écrite et la déontologie de la profession». Lors du dernier Conseil des ministres, le Président Tebboune a également ordonné de «revoir le texte organisationnel de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) de manière à lui permettre d’agir en amont et en aval». Il s’agit aussi de «revoir l’ordre des priorités dans le domaine de la communication et d’œuvrer à l’adaptation des textes de loi avec les dispositions de la Constitution de 2020 qui garantit
et préserve les libertés».
Les professionnels du secteur applaudissent ces mesures qui vont mettre fin à une certaine anarchie et assainir le champ audiovisuel. Pour rappel, le ministère de la Communication a élaboré un plan d’action du secteur, l’une des actions majeures est la régulation audiovisuelle. Il a précisé que cette «urgence» est dictée par le traitement de l’actualité nationale, «subjectif et contraire à la déontologie» observé par certaines chaînes.
Neila Benrahal

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Noureddine SaÂd, rédacteur en chef à TV 4
«Assainir le champ médiatique et Imposer un sens de la responsabilité»

Entretien réalisé par Neila B.

«Régler d’abord le statut juridique et assainir le paysage médiatique, en assurant l’information de proximité dans le cadre du respect de la liberté de la presse.»
Le rédacteur en chef de la chaîne de télévision amazighe (TV4), Noureddine Saâd a soutenu dans cet entretien que les lois régissant l’activité de l’audiovisuel vont permettre d’assainir le champ médiatique, notamment l’audiovisuel.

  • El Moudjahid : Le Président de la République a ordonné d’accélérer la promulgation des textes de loi régissant l’activité de l’audiovisuel...
    Noureddine Saâd : Ce sont des décisions salutaires, notamment pour le secteur audiovisuel. Le champ médiatique aujourd’hui est infiltré par des intrus, qui sont à l’origine de la dégradation de la profession. Ces textes vont permettre notamment d’assainir le champ médiatique et le mettre sur rail à travers des organes d’information à la disposition des professionnels de la communication. Cette loi, à mon avis, va répondre aux attentes des journalistes.
    Il faut savoir qu’il existe des chaines de télévision privées offshore qui ne répondent pas à la réglementation, mais je pense qu’avec la promulgation des textes, on va régler d’abord le statut juridique et assainir le paysage médiatique, en assurant l’information de proximité dans le cadre du respect de la liberté de la presse. À mon avis, ces lois vont contribuer à l’édification d’une presse nationale qui sera la locomotive de développement dans le pays. Le contexte actuel est marqué par le numérique et les nouvelles technologies de l’information et de la communication. On doit s’adapter à cette évolution.
    Durant le Ramadhan, l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) a lancé plusieurs avertissements...
    L’on n’a pas défini les missions de cette Autorité et il faut dire qu’elle ne dispose pas de moyens, ni prérogatives. Cette dernière chargée de la régulation du secteur est restée inopérante en raison du statut des chaînes satellitaires qui ne permet pas l’intervention légale de l’Autorité. Il est nécessaire, voire urgent, de définir ses prérogatives et d’en finir avec un champ audiovisuel marqué par des dérives et des dépassements. L’ARAV doit à l’avenir jouer pleinement son rôle en tant qu’organe et imposer un sens de la responsabilité.
  • En parlant des chaines TV privées, on évoque des dérives. Qu’en est-il du respect de la déontologie de la profession ?
    Cette question est cruciale car il s’agit du respect de l’éthique et de la déontologie dans l’exercice du journalisme. Il est impossible d’obtenir une presse professionnelle et performante sans le respect de la déontologie.
    Il faut connaitre les limites de la liberté de la presse en exerçant en toute responsabilité, il n’existe pas meilleure protection pour le journaliste que de respecter l’éthique et la déontologie dans l’exercice de sa profession. Nous avons enregistré beaucoup de retard, il y a un manque de textes dû à l’absence de cadre qui organise ces chaines. Nous sommes appelés aujourd’hui à s’adapter à l’évolution et aux mutations dans le domaine des techniques modernes et innovantes de l’audiovisuel.
    N. B.

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Haroun Nemoul, rédacteur en chef à Ennahar TV
«Encadrer l’activité  audiovisuelle, un grand pas»

Entretien réalisé par Neila B.

«Je plaide pour une complémentarité et une coopération entre cette autorité et les médias à travers des réunions périodiques de dialogue et de concertation.»
Haroun Nemoul, rédacteur en chef à la chaine TV privée Ennahar TV, estime qu’il est temps de réguler l’activité audiovisuelle, déplorant des chaines TV transformées en Tiktok

  • El Moudjahid : Va-t-on enfin vers la régulation de ce secteur ?
    Haroun Nemoul : Les autorités annoncent depuis 2014, la régularisation des chaînes privées diffusant à partir de l’étranger. L’accélération va inévitablement engendrer l’organisation du champ audiovisuel pour englober les chaînes TV privées, comme elles sont injustement qualifiées. Il faut dire, que ces chaines sont une valeur ajoutée pour le paysage médiatique algérien qui s’adresse au public algérien mais sont régies par le droit étranger. De ce fait, elles ont des bureaux étrangers soumis à des accréditations renouvelées chaque six mois, alors qu’elles comptent des jeunes universitaires algériens.
  • Les dérives éthiques de certaines chaînes TV privées sont souvent relevées par l’ARAV...
    L’ARAV fait le contrôle à distance. Nous demeurons convaincus qu’un travail de réflexion et de concertation responsable entre l’ARAV et l’ensemble des médias peut permettre d’atteindre l’objectif escompté, consistant à contribuer à l’émergence d’un journalisme professionnel en Algérie. Je plaide pour une complémentarité et une coopération entre cette autorité et les médias, à travers des réunions périodiques de dialogue et de concertation. Je donne un exemple : l’ARAV est au courant de la préparation des programmes par les chaines TV à l’occasion du mois de Ramadan, notamment pour la «caméra cachée». Pourquoi ne pas organiser des réunions pour un plan de travail dans le respect des lois et de la déontologie ?
  • Quelle évaluation faites-vous du champ médiatique audiovisuel ?
    Des chaines télévisées se sont transformées en Tiktok à la recherche du Buzz et du sensationnel loin de la déontologie. On cherche un taux d’audience loin de la qualité du contenu.
  • Quelles en sont les causes ?
    Il s’agit, entre autres, du manque de formation et de l’absence de lois qui régissent ce secteur audiovisuel. Le constat est amer mais je reste optimiste quant à l’accélération de la promulgation des lois, espérant qu’elles feront l’objet d’un débat car la régulation de l’audiovisuel passe par l’encadrement de l’activité.
    N. B.

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Presse écrite 

Ali LaÏb, directeur de l’hebdomadaire  régional Le Chelif
«Le développement local  nous intéresse en premier lieu»

«Capter l’attention et l’intérêt du lectorat en réalisant des reportages et des enquêtes sur les conditions de vie des citoyens, sur les projets de développement, sur les problèmes de fond que vivent les régions.»

Propos recueillis par  Karim Aoudia

  • El Moudjahid : En tant que responsable d’un journal régional, quels sont les mécanismes à même de promouvoir l’information de proximité ?
    Ali Laïb : Avant de répondre à cette question, je voudrais rappeler que le président Tebboune a toujours été à l’écoute des préoccupations des professionnels des médias. Cependant, la situation héritée de plusieurs décennies d’une gestion bureaucratique et approximative a fait que le secteur continue de se débattre dans des problèmes que d’autres ont résolus au siècle dernier. Vous n’avez qu’à voir l’état des imprimeries pour vous rendre compte de la situation. Idem pour les médias audiovisuels où les confrères continuent de travailler dans des locaux exigus.
    Quand on parle de presse de proximité, beaucoup pensent automatiquement à l’intérieur du pays où elle est quasiment absente. Il existe quelques exceptions comme le journal Le Chélif qui se trouve à 200 km des deux centres d’impression, Alger et Oran.
    En fait, la presse locale est concentrée à Alger, la quasi-totalité des journaux qui s’y trouvent, et ils sont très nombreux, accordent une importance accrue à ce qui se déroule dans les quartiers de la capitale mais ne s’intéressent que rarement à la périphérie. Ce qui les sauve et leur assure une certaine notoriété, c’est le fait qu’ils couvrent l’activité des ministères, des institutions de souveraineté et des grosses entreprises publiques, ce qui leur donne une dimension nationale non méritée.
    Pour revenir à la presse régionale, cette dernière vit d’énormes difficultés. Matérielles et financières d’abord parce qu’il faut avoir les moyens de sa politique. Les difficultés sont nombreuses. Il en est une, qui n’est pas des moindres, c’est le manque de collaboration des autorités locales, des institutions et des grosses entreprises qui évitent les contacts avec la presse sauf quand il s’agit de couvrir des activités n’intéressant pas forcément le citoyen. Souvent, on évite de vous répondre en prétextant qu’il faut s’adresser à la direction nationale, à Alger, notamment. Sans la collaboration des institutions, il est très difficile d’avoir des informations fiables sur la marche du développement local, parce que c’est ce qui nous intéresse en premier lieu.
  • Comment arrivez-vous à remplir votre mission d’informer ?
    Pour répondre à votre question, je pense que la presse régionale, pour peu qu’elle se pare de sérieux et de professionnalisme, est appelée à réussir dans ses missions ; elle est à même de capter l’attention et l’intérêt du lectorat.
    Cela, en réalisant des reportages et des enquêtes sur les conditions de vie des citoyens, sur les projets de développement, sur les problèmes de fond que vivent les régions… Il faut aussi associer le lecteur en demandant à chaque fois son point de vue sur des questions qui l’intéressent.
    Il faut réaliser un maximum d’interviews avec les citoyens, les représentants de la société civile, les universitaires, etc. Il faut promouvoir les savoirs et les cultures locales, outre de faire connaître les entreprises locales. Il faut encourager les initiatives et les porteurs de projets.
    Enfin, il ne faut pas oublier les jeunes auxquels il est indispensable de consacrer des rubriques entières. Mais pour ce faire, il faut de gros moyens. En effet, prétendre recueillir, traiter puis donner des informations de proximité à ses lecteurs est prétentieux et irréalisable.
  • Dans la perspective de reconfiguration de la presse écrite, pensez-vous qu’il faille concentrer les efforts sur la création des journaux régionaux ?
    Certainement. Actuellement, il y a beaucoup de diplômés en sciences de la communication et de l’information. Encourager la création de journaux et d’autres médias locaux, c’est leur offrir des possibilités d’emploi. Et c’est ce qui plaide pour qu’il y ait au moins une gazette dans chaque wilaya. Toutefois, la presse et les médias locaux doivent bénéficier de l’aide directe et indirecte de l’État avec plus d’espaces publicitaires, des avantages fiscaux, la possibilité de recruter dans le cadre de l’emploi de jeunes, d’organiser des sessions de formation.
    K. A.

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Ahmed Fattani, directeur  du quotidien l’Expression
«Un titre de presse  doit être la propriété  de journalistes professionnels»

Entretien réalisé par  Karim Aoudia

  • El Moudjahid : La presse écrite connaîtra une nouvelle réglementation, en cours d’élaboration…
    Ahmed Fattani : J’ai déjà participé à la loi sur l’information de 2012 et je considère que l’un des points importants inclus dans ce code c’est que le titre d’un journal soit la propriété d’un journaliste professionnel. Autrement dit, il faut séparer le titre de la société d’édition. Le titre d’un journal ne doit être attribué qu’aux journalistes professionnels. A titre d’exemple, pour ouvrir une pharmacie, il faut être diplômé dans ce domaine, la même règle doit s’appliquer pour la création d’un journal.
  • On parle d’une presse libre mais aussi responsable...
    La presse existe pour défendre les intérêts de son pays. D’éminents professionnels des médias, à l’instar du défunt journaliste français Jean Lacouture, ont beaucoup insisté sur l’engagement politique, indissociable de l’exercice du métier de journalisme. Quand on crée un journal, cela sert fondamentalement à défendre les intérêts de son pays et des citoyens et aussi de sensibiliser sur les causes essentielles et importantes de l’heure. Donc soit on est engagé, soit on ne l’est pas
  • Votre avis sur la situation de la presse et la liberté d’expression ?
    J’estime que les hautes autorités de l’Etat, ce qu’on appelle communément le pouvoir, n’ont rien à prouver en matière de promotion de la liberté de la presse en Algérie. Il suffit juste de rappeler que le pays dispose de plus de 180 titres. Il n’existe aucun pays qui dispose autant de publications de presse. Le problème qui se pose, toutefois, c’est que sur ces 180 titres, 80 % ne méritent pas, à mon avis, de posséder un journal pour la simple et bonne raison qu’ils ne sont pas des professionnels du secteur et qu’ils ont investi uniquement pour bénéficier de la publicité. D’où la nécessité absolue d’assainir le secteur sur ce plan
    K. A.

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Mohamed Ben Allal, rédacteur en chef du quotidien El-Djoumhouria
«S’adapter face à la presse électronique»

Le respect de l’éthique et la promotion des règles de déontologie dans l’exercice du journalisme sont le meilleur rempart contre la nuisance des réseaux sociaux et des dégâts provoqués par les Fake news, affirme Mohamed Ben Allal, rédacteur en chef du quotidien arabophone, El Djoumhouria paraissant à Oran. Notre interlocuteur insiste sur l’encadrement des journalistes, notamment les jeunes recrues, ainsi qu’une formation continue des professionnels des médias pour éviter les Fake news. Par ailleurs, notre confrère estime que la presse papier commence à lâcher du lest au profit de la presse électronique.
«La seule issue est de se réadapter pour vivre en parfaite harmonie avec le monde électronique». Mohamed Ben Allal estime, par ailleurs, que la situation de la presse en Algérie est «relativement encourageante, même si elle a encore besoin de l’appui des pouvoirs publics en matière, notamment de publicité, de structure et de moyens humains»
K. A.

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Mohamed Tahar Messaoudi, directeur du quotidien El Watan
«La presse est parasitée par une multitude de titres»

Entretien réalisé par  Karim Aoudia

El Moudjahid : Qu’attendez-vous de la réorganisation de la presse écrite à travers notamment l'élaboration d'une nouvelle loi ?
Mohamed Tahar Messaoudi : La presse écrite est parasitée par une multitude de titres (plus de 200 entre quotidiens et hebdomadaires) qui n'existent que pour prendre une part, même petite, de la manne publicitaire.
Il est quand même inadmissible d'octroyer des pages de publicité à un titre dont le tirage ne dépasse pas les 3.000 exemplaires. C'est comme si on mettait l'argent directement dans la poche du propriétaire (ou des propriétaires) du titre, pratiquement sans contrepartie.
Ce sont généralement des EURL qui ne font aucun investissement, qui n'emploient qu'une poignée de personnel sans couverture sociale et qui gaspillent le papier acheté à prix d'or par les imprimeries.
La nouvelle loi organique en préparation devra prendre en charge la dimension économique des titres de presse qui sont en réalité des PME qui ne peuvent résister à un environnement hostile empêchant leur développement. D'ou la nécessité de mettre en place un cadre législatif qui puisse protéger ces PME et garantir leur expansion y compris à travers des aides indirectes de l'Etat.

Quelles sont, les méthodes les plus efficaces pour faire face à la nuisance des réseaux sociaux et des fake news ?
L'Algérie enregistre un retard considérable dans le domaine de l'information et de la communication à travers Internet.
Pourtant des moyens colossaux ont été consentis par l'Etat sur le plan matériel, comme la dotation en fibre optique d'une bonne partie du réseau téléphonique pour donner plus de puissance à l'Internet. Attaqués depuis l'étranger, notamment depuis le Maroc, ce sont les internautes algériens qui se sont lancés corps et âme pour défendre leur pays. Quant aux auteurs de fake news il faut tout simplement leur appliquer la loi.

La promotion de la presse électronique est une option des plus privilégiée, quel impact cela aura-t-il sur le devenir de la presse papier ?
La presse à papier a de beaux jours devant elle tant que le débit d'internet reste faible. Dans les pays les plus développés, elle retrouve des couleurs malgré la prédominance de l’internet. Donc...
K. A.

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Journalistes et correspondants s’expriment

Béjaïa, Mabrouk Aït Athmane, radio-Soummam
«L’accès à l’information locale est bureaucratisé»

«Le problème rencontré par le journaliste local  à Béjaïa est celui de la centralisation de l’information au niveau de la cellule de communication de la wilaya. Mon souhait est la décentralisation de l’information au niveau des directions de wilaya qui doivent mettre en place des cellules de communication avec des professionnels de l’information qui maîtrisent parfaitement le secteur. Il y a également l’absence de conférences de presse périodiques des responsables locaux à tous les niveaux, pour évaluer l’activité du secteur. Il faut permettre aux journalistes locaux d’accéder à la source, avec plus de liberté pour une information crédible et objective. La nouvelle loi de l’information doit prendre en considération les obstacles rencontrés par les journalistes et correspondants locaux qui sont le trait d’union entre les autorités et les citoyens.»

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Moussa Ouyougoute, journal Liberté
«clarifier le statut  du localier»

«Le journaliste local doit avoir un statut au même titre que le journaliste de la rédaction centrale, pour le différencier des autres correspondants vacataires qui exercent une fonction dans l’enseignement ou l’administration et collaborent avec un journal. Il faut distinguer entre un journaliste employé d’un journal et un collaborateur. Le journaliste local est un acteur essentiel, au même titre que les autres acteurs sociaux et économiques dans le développement de la wilaya. Il y a aussi l’accès à l’information. Il faut une véritable structure qui informe objectivement les journalistes locaux et être à leur disposition en permanence, même les jours fériés, car l’information presse ne peut pas être traitée tardivement. Nous souhaitons que ces chantiers menés par le ministère de tutelle clarifient davantage le rôle du journaliste local qui doit exercer son métier avec plus de facilité.»
M. Laouer

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Sidi Bel-Abbès Mounira Ahmed Brahim, Ouest-info
«définir la responsabilité»

«La refonte est appelée à procéder à une restructuration du secteur et à une définition de la notion de responsabilité. L’éthique et la déontologie constituent la pierre angulaire pour l’exercice de cette mission d’informer. On ne peut dissimuler les écarts constatés pour discréditer la profession. Je m’inscris donc dans la lignée de cette approche pour le bien de la presse.»
A. Bellaha

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Alger, Hanane Essaïssi, Radio Chaîne 3
«Une information vérifiée  et responsable»

«L'exercice journalistique est face à une mutation mondiale permanente, ce qui amène à la nécessité d'instaurer une éthique et une déontologie professionnelles fortes renforcées par des textes précis, ce qui permettra de garantir le droit à une information fondée sur des faits vérifiés, réels et responsables. Il est impératif d'adapter le nouveau code de l'information à la nouvelle Constitution consacrant plus de liberté d'expression. Un journaliste professionnel est tenu par une éthique et une déontologie, mais il doit égalent bénéficier d'une protection plus renforcée de ses droits à la liberté d'expression, notamment envers les employeurs.
Il faut un travail consensuel où tous les acteurs concernés doivent débattre ouvertement et en toute transparence de la mise en en place d’un dispositif légal afin de concilier professionnalisme et liberté d'expression, car, in fine, il est surtout question de service public et de promotion du développement de notre nation.»

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Karima Alloune, quotidien Horizons
«consolider  la liberté d’expression»

«Informer, c'est orienter et produire une opinion publique. Pour consacrer cet objectif, les médias doivent disposer d'un cadre juridique approprié tenant compte des nouveaux besoins et défis de l'heure. En vue de redorer le blason de ce secteur névralgique, il est indispensable d'associer les journalistes dans cette révision annoncée. Le quatrième pouvoir doit bien porter son nom. La révision de ces textes est un pas positif, mais elle doit être suivie par une application rigoureuse sur le terrain de la réalité accompagnée d’un arsenal de lutte contre la rumeur et les fakes news causant des ravages transnationaux.»
Karim Aoudia

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