
Gare ferroviaire Agha. Dans l’hypercentre d’Alger. Un site névralgique qui reçoit chaque jour des dizaines de milliers de voyageurs venant de tout le pays. À notre arrivée sur le quai principal, nous avons été reçus par le chef de gare, qui indique à cette occasion que la SNTF accorde un intérêt fondamental à la santé des voyageurs et de ses travailleurs. «Nous avons organisé, récemment, une campagne de vaccination au profit de notre personnel. Au niveau des accès de la gare d'Agha, des agents s'assurent que toute personne qui accède à la gare porte un masque de protection, et bien ajusté sur le nez», assure Cherif Ouchefoune. Le gel hydro-alcoolique est mis à la disposition des voyageurs, en sus de l’installation de plexiglas pour protéger les agents travaillant au niveau des guichets. Dans ce même ordre d'idées, le chef de gare estime que la contagiosité du variant «Omicron» a servi d'électrochoc pour les algériens.
«En effet, nous constatons un respect beaucoup plus important des mesures barrières de la part de l'ensemble des visiteurs de la gare ferroviaire. C'est souvent la frange juvénile qui, par insouciance, a du mal avec le respect de ces mesures car, selon lui, ils sont insouciants. Il ne faut pas prendre les choses à la légère, car même si on est jeune et en bonne santé, on peut transmettre le virus à ses parents qui n'ont pas forcément les mêmes chances de s'en sortir», prévient-il avant de conclure en révélant que les trains à grandes lignes circulent avec une limitation de places d'environ 50% pour éviter une trop grosse promiscuité entre les voyageurs. Au niveau de la zone dédiée à l'embarquement, plusieurs citoyens attendent. Khalti Kheira, vêtue d'une jolie djellaba, s’apprête à se rendre avec son mari à Chlef. Elle dit avoir tout prévu pour assurer un voyage «sans risquer de se faire contaminer». «J'ai le gel hydro-alcoolique et plusieurs bavettes de rechange pour moi et mon époux», confie-t-elle, tout en affirmant qu'ils éviteront de déjeuner à bord. De son côté, Youcef, un jeune homme en partance pour Oran, révèle qu'il compte s’installer dans un wagon où il y a le moins de personnes possible pour éviter les contacts. «Je lave régulièrement mes mains avec de l'eau et du savon et puis je ne peux pas faire plus car la maladie est le fruit de la prédestination. Si c’est écrit pour moi que je contracterai un jour le virus, je n’y pourrais rien dès lors», lance-t-il avec lucidité.
Enfin, Réda, qui se rend dans la ville de Mohammedia, non loin d'Oran, avec son ami Yacine, assure ne pas trop s'inquiéter des risques de contamination dans la mesure où il est vacciné. «Bien entendu, cela ne m'empêche pas de respecter le protocole sanitaire qui permet, également, de lutter non pas, uniquement, contre le Coronavirus, mais aussi contre les autres virus saisonniers», fait-il remarquer, exprimant sa satisfaction quant au protocole mis en place à la gare Agha.
Sami Kaidi