Diaspora et Crise sanitaire : L’appel du cœur

  • 160 médecins algériens en renfort
  • Air Algérie : Gratuité et réductions
  • Croissant-Rouge algérien : « La communauté algérienne est au rendez-vous »
  • Kaci Ait Yala, président de la CACI-France : 4.000 entrepreneurs de la diaspora mobilisés
  • Bilal Djefer, administrateur de pages Facebook : La solidarité, un maillon fort
  • De Saint Priest à Oued Ghir : Pensée au village natal
  • Organisation, solidarité, humanité : La force des associations
  • Association Santé, humanisme et innovation franco-algérienne : En première ligne  

La diaspora algérienne a répondu «présente» aux appels de détresse, fortement mobilisée dans un élan de solidarité remarquable. Plusieurs initiatives ont été lancées sur les réseaux sociaux, notamment par des associations algériennes à l’étranger dont les cagnottes ont permis l’achat de matériels médicaux, notamment des concentrateurs d’oxygène. En France comme au Canada, en Espagne, aux Emirats ,aux Etats-Unis, à Bruxelles, des étudiants, médecins, hommes d’affaires et des cadres ont fait preuve d’un grand sens de patriotisme : une mobilisation partout dans le monde. Des sommes importantes ont été collectées en dépit de la crise économique.

160 médecins algériens en renfort

La solidarité ne s’est pas limitée aux collectes d’argent pour l’achat du matériel médical mais aussi par une mobilisation humaine . Des dizaines de médecins, infirmiers algériens résidant en France s'apprêtent à rejoindre l’Algérie pour apporter leur aide face à la flambée de l'épidémie, suite aux appels à la mobilisation du corps médical algérien en France par le député de la diaspora Bekhadra , le Pr Hicham Nessighaoui et le Dr Abdelkader Berkani et ce à partir du 7 août prochain pour des durées de 7 à 15 jours. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, a salué chaleureusement au nom du Président de la République, la diaspora algérienne pour «l'admirable sursaut patriotique» avec lequel les Algériens établis à l'étranger «redoublent d’engagement et de dévouement pour prendre part au combat de leur nation contre la pandémie dévastatrice du coronavirus». Il a relevé dans son message «la disposition d’un nombre de plus en plus grand de professionnels et praticiens de la médecine et de la pharmacie à se rendre rapidement en Algérie pour soutenir l’œuvre civilisationnelle qu’accomplissent avec un esprit de sacrifice et une efficacité exemplaires tous les cadres et personnels de tous les corps de la santé depuis de longs mois».

Les malades sont nos frères
En effet, pas moins de 160 médecins algériens installés à l’étranger se sont inscrit sur la plate-forme lancée par la communauté algérienne à l’étranger, pour assister les malades en Algérie. «Une délégation de médecins et infirmiers bénévoles sera en Algérie dès le 7 août pour une mission de 15 jours, afin d’aider les médecins algériens qui prennent en charge les malades de la Covid-19 », précise Faiza Athmani, présidente de l’association Femmes d’Alger et d’ailleurs, installée à Bruxelles. Elle explique qu’étant citoyenne algérienne, elle ne pouvait pas rester insensible à la crise sanitaire dans son pays et a décidé de répondre aux appels de détresse. «Au début, je coordonnais avec Fatiha Benterki, présidente de l’association «Mère et enfant» installée à Lyon (France) avant de lancer une grande campagne de solidarité avec l’APFA (Association populaire d’amitié franco-algérienne ) présidée par le Dr Korib Houcem, gériatre à Lyon, ainsi que d’autres associations pour venir en aide à nos compatriotes en Algérie ». Faiza Athmani précise que la diaspora algérienne s’est mobilisée depuis la première vague de la pandémie. «Moi-même j’étais atteinte de la Covid et je comprends les appels de détresse sur les réseaux sociaux. Nous nous sommes engagés après avoir reçu le feu vert des autorités algériennes et nous avons lancé une cagnotte. C’est notre pays et ces malades sont nos frères et nos enfants». Elle s’est félicitée du premier bilan de cette campagne. «Nous avons réussi à nous procurer du matériel médical d’urgence». D’autres médicaments très demandés sur les réseaux sociaux ont été également collectés dont Lovenox et d’autres destinés aux hôpitaux. «Les dons seront expédiés en Algérie au cours de la semaine prochaine. Un médecin, le Dr Hamza Boutaleb a été désigné coordinateur en charge des malades hors hôpitaux dans le besoin pour assistance et suivi. L’association APAFA a lancé une cagnotte en ligne afin de récolter des fonds pour l’achat de respirateurs artificiels destinés aux hôpitaux les plus démunis, ceux des régions les plus reculées d’Algérie. Le président de l’APAFA,le Docteur Kourib a  souligné : «En tant qu’Algériens vivant à l’étranger, nous pouvons également apporter notre contribution dans la lutte et la prévention contre cette pandémie ».

20 unités Covid équipées par des dons
Une cagnotte en ligne a été également lancée par l’«Algerian Médical Network» et l’Association des étudiants et des cadres algériens en France, largement relayée sur les réseaux sociaux, ce qui a permis la collecte de plus de 630.000 euros. Le premier convoi de matériel vers l’ Algérie dans le cadre de l’action Urgence Algérie Covid-19 portée par le Réseau Algerian Médical Network, les associations ASHIFA et ECAF consiste en 20 palettes de masques d’oxygénation vers 20 unités Covid, réparties dans les quatre coins du pays, précise cette association. De son côté, l’association franco-algérienne de pneumologie (AFAP), basée en France, a lancé sa propre initiative pour venir en aide aux malades en Algérie : un lot de 20 tonnes de matériel médical neuf comprenant des concentrateurs d’oxygène de 5 et 10 litres, des appareils de pression positive continue, des appareils de ventilation non-invasive, des aspirateurs de mucosités, des nébuliseurs et des lits médicalisés qui seront transportés gracieusement par Air Algérie. Lotfi Gharnaout, un activiste du mouvement associatif résidant en France, affirme qu’après une large mobilisation solidaire au début de la pandémie, «la diaspora algérienne se mobilise à nouveau. Elle est présente et plus active que jamais face à une troisième vague violente de la Covid-19 que subit notre pays avec la dégradation de la situation sanitaire».

Des sommes importantes collectées
Dans ce contexte difficile, la diaspora vient soutenir les efforts de lutte contre la pandémie en Algérie. «De nombreuses associations et des membres de notre communauté en France et d’ailleurs se sont également organisés en réseaux de solidarité pour s’adjoindre aux efforts de nos confrères en Algérie». Face à la demande croissante de matériels médicaux, notamment le matériel d’oxygénothérapie CPAP, masques à haute concentration, débitmètres, dédoubleurs, concentrateurs...), les formes de solidarité de la communauté algérienne à l’étranger sont diverses, entre organisations de collecte de fonds par des associations et collaboration avec des réseaux de spécialistes dans le domaine médical. Il cite, en ce sens, l’action menée par le collectif «Algerian Medical Network» qui a relancé l’action «Urgence Algérie Covid-19» en partenariat avec les associations Ecaf et Ashifa, à travers l’achat individuel de matériels via internet. Nous accusons une pénurie de ce type de matériel depuis quelques jours en raison de la forte demande mondiale. Les sommes importantes collectées traduisent la forte mobilisation de la diaspora et, à ce jour, de nombreuses associations ont atteint l'objectif fixé comme l'Association des étudiants et cadres Algériens de France ». A cette occasion, Lotfi Gharnaout lance un appel aux autorités. «En ce moment où la mobilisation massive de notre diaspora continue et afin de faciliter la collecte des fonds et du matériel, ainsi que les opérations de coordination et de logistique, nous sollicitons les consulats d'Algérie pour mettre à la disposition de la communauté nationale un compte bancaire dédié à cette opération de solidarité ». Yacine Kraimia, conseiller-expert en architecture des systèmes informatiques au ministère de la Sécurité publique du Québec, a révélé à El Moudjahid, que la communauté algérienne au Canada a procédé à la création d’une association «Amicale des Algériens au Canada»pour l’organisation des actions de solidarité. «Nous avons lancé des collectes de fond pour acquérir des concentrateurs d'oxygène et des outils médicaux, afin de les envoyer en Algérie. On travaille en collaboration avec le consulat d'Algérie à Montréal qui nous aide beaucoup dans cette tâche».

Soutenir son pays, un devoir.
Omar Dehbi, chef d’entreprise algérien établi en Espagne et aux Etats Unis, précise que l’achat des concentrateurs d’oxygène est une mission très compliquée en raison de la forte demande mondiale. «C’est un produit stratégique et il est interdit d’exportation dans plusieurs pays à l’instar des Etats- Unis. Pour cette raison, le paiement de la marchandise se fait à l’avance et cash pour un délai de livraison de deux à trois mois. Les fabricants refusent aujourd’hui la vente par lettre de crédit». Cet Algérien, très réputé dans la communauté algérienne en Espagne et aux Etats Unis pour ses actions de solidarité à l’étranger et en Algérie, a réussi avec deux autres donateurs l’achat de 500 concentrateurs d’oxygène de 10 litres qui sont certifiés européens et de qualité hospitalière. C’est un devoir de soutenir son pays dans cette crise. On ne peut pas laisser nos compatriotes mourir .Je me suis déplacé en Chine et j’ai veillé sur place à l’achat de ce matériel au profit de deux groupes économiques en Algérie. Un premier lot de 300 concentrateurs sera expédié en Algérie dans trois jours par voie aérienne car il s’agit d’une urgence sanitaire», assure-t-il précisant qu’il s’agit d’un respirateur avec double connexion c’est-à-dire un générateur pour deux malades. Pour ce lot, le chef d’entreprise a déboursé 520.000 dollars. «Trois groupes privés en Algérie et moi-même avons rassemblé la somme en question pour cette première opération. Il s’agit de vies humaines. C’est une occasion aujourd’hui de revoir sérieusement notre système bancaire et lancer des réformes profondes comme l’a déjà instruit le Président de la République». Il a également insisté sur le renforcement du transport aérien des équipements médicaux, notamment en cette période de crise. Samir Chaâbna, ancien député de l’émigration, a annoncé que plus de 755 concentrateurs d’oxygène ont été collectés en France , plus de 500 autres aux Etats Unis et plus de 200 générateurs aux Emirats . «L’opération de solidarité se poursuit en Allemagne, Grande Bretagne, Espagne, Belgique, Suisse, Qatar et en Russie». L’ancien député a également indiqué que 20 concentreurs seront acheminés sous 48h de Montpellier vers l’Algérie. Nos interlocuteurs ont insisté sur la facilitation des procédures au niveau des douanes.
Neila Benrahal

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Air Algérie : Gratuité et réductions
Air Algérie a pris des mesures pour faciliter l’entrée des concentrateurs d’oxygène en Algérie. «Il s’agit de réductions de 50% pour les opérateurs économiques et de la gratuité de transport pour des particuliers (1 concentrateur/personne)», précise Amine Andaloussi, chargé de communication à Air Algérie. «7 vols par semaine sont programmés vers toutes destinations. La Chine est toujours en fermeture pour les vols commerciaux ». Pour sa part, la direction générale des douanes algériennes a souligné «la mobilisation, avec détermination et dévouement, de ses agents, officiers et cadres, pour la mise en œuvre rigoureuse des mesures de facilitation et de simplification, mises en place de manière à répondre efficacement à la levée immédiate des marchandises, du matériel et des produits importés dans le cadre de la mise en œuvre des mécanismes nationaux de lutte contre la propagation du coronavirus». Les facilitations consistent en «le traitement immédiat des marchandises importées des facilités procédurales, tout en permettant de bénéficier des avantages et des exonérations fiscales prévues dans les textes législatifs et réglementaires et par les mesures spéciales en la matière. Ces services encadrent également les contrôles nécessaires au bon traitement douanier, en vue de défendre et de protéger la santé et la sécurité des citoyens».
N. B.

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Croissant-Rouge algérien : « La communauté algérienne est au rendez-vous »
Le manque d’oxygène médical constaté au niveau des hôpitaux a donné lieu à plusieurs appels aux dons lancés par des associations et des organisations humanitaires comme le Croissant-Rouge algérien en contact avec de nombreuses associations et particuliers de la diaspora qui ont exprimé leur souhait de faire des dons à l’Algérie et de participer à l’élan de solidarité, notamment en matière d’oxygène médical. Contacté par El Moudjahid, Saida Benhabyles, présidente du Croissant-Rouge algérien a rendu un vibrant hommage à la communauté algérienne établie à l’étranger qui «n’a pas hésité un seul instant pour venir en aide à ses compatriotes dans les moments difficiles, des gestes nobles qui ne datent pas d’hier ». Elle dira que l’institution a lancé un appel aux dons à la diaspora, dont la réponse n’a pas tardé à venir de la part de plusieurs associations et même des particuliers établis en France, au Canada et aux Etats-Unis qui ont envoyé des équipements . «Je viens de raccrocher avec un médecin en France, et j’ai été très touchée par ses paroles, il m’a dit : Je suis médecin en France, j’ai fait mes études en Algérie, l’Algérie m’a tout donné et je ne lui ai rien donné en retour, maintenant, je suis là pour mon pays pour apporter mon aide», rapporte Mme Benhabiles. Ce médecin avec un groupe d’autres praticiens dispose de 150 concentrateurs d’oxygène, achetés en Chine, qu’ils veulent envoyer en Algérie. Le même médecin a proposé de venir en Algérie avec ses confrères pour renforcer les capacités du CRA dans le domaine médical ou le secteur de la santé dans la lutte contre la propagation de la pandémie. La présidente du CRA soulignera également que la communauté algérienne au Canada à travers plusieurs associations a contacté le Croissant-Rouge pour l’envoi de concentrateurs d’oxygène aux hôpitaux algériens sur tout le territoire. Notre interlocutrice dira ne pas être étonnée par l’implication et la solidarité de la diaspora dans la lutte contre le coronavirus. «La communauté algérienne à l’étranger ne regarde pas la couleur du passeport, nous avons signé des conventions avec plusieurs associations en France qui ont beaucoup donné et se sont manifestées aux côtés de leurs frères en Algérie». Il convient de rappeler que le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, avait salué chaleureusement au nom du Président de la République «l'admirable sursaut patriotique» avec lequel les Algériens établis à l'étranger «redoublent d’engagement et de dévouement pour prendre part au combat de leur nation contre la pandémie dévastatrice du coronavirus».
Mohamed Mendaci

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Kaci Ait Yala, président de la CACI-France : 4.000 entrepreneurs de la diaspora mobilisés

Entretien réalisé par Karim Aoudia

El Moudjahid : Face au rebond des contaminations en Algérie, notre diaspora s'est montrée très solidaire. Qu'en est-il de la contribution de la CACI-France à ce propos?
Kaci Ait Yala :
En tant qu'institution officielle qui a son siège à Paris, la Chambre algérienne du commerce et d'industrie CACI-France, à l'instar de la diaspora tout entière, a répondu présent et apporte sa contribution à notre pays. Outre les 250 opérateurs économiques adhérents impliqués activement dans le dispositif de solidarité, nous avons entrepris, dans ce cadre, la mobilisation de 4.000 chefs d'entreprise et hauts cadres d'origine algérienne pour le succès de cette opération menée sous l'égide de l'ambassadeur d'Algérie Mohamed Antar Daoud qui a sillonné le territoire français pour sensibiliser notre diaspora majoritairement partie prenante dans cet élan extraordinaire. A ce titre, il y a lieu de souligner que toutes les actions de collecte et d'acheminement de dons initiées par des associations et collectifs sont subordonnées à l'accord express de notre représentation diplomatique à Paris. Le principe de confiance entre l'ambassade en tant qu'institution et la communauté algérienne en France ne s'est jamais autant réaffirmé, comme c'est le cas actuellement. Les efforts des uns des autres se liguent sur fond de prise de conscience quant à la nécessité de réduire, autant que faire se peut, le rebond de contamination de cette troisième vague qui a perturbé beaucoup de grands pays disposant de grands moyens ; ce fut le cas pour notre pays à un moment où notre dispositif sanitaire avait vaincu la première et la deuxième vague. Nous étions presque au stade de l'immunité collective. Le variant Delta est malheureusement très contagieux et attaque même les jeunes à partir de 11 ans. Peut-on connaître votre avis au sujet des efforts déployés en Algérie pour juguler la crise sanitaire ? J'estime que la situation sanitaire est sous contrôle. Le dispositif sanitaire est compétent, engagé et même plus que volontaire. Les personnels de la santé publique ont d'ailleurs payé un lourd tribut dans la lutte contre la Covid-19. Nos capacités de production d’oxygène, de masques et autres gants sont, par ailleurs plus que suffisantes. Nous avons juste besoin d’un appoint, d’une contribution de tous pour affronter ce pic d’infection. C'est à cette finalité qu'à été initié le dispositif de solidarité, lequel se concrétise sur le terrain avec la célérité voulue et une coordination parfaite de toutes les parties concernées, y compris celles chargées de la réception des dons en Algérie.

S’agissant du dispositif de santé en Algérie, l'apport de la CACI-France est-il envisagé dans la perspective des réformes post-Covid ?
Nous avons déjà exprimé une série de dispositions en ce sens à qui de droit au diapason de celles en vigueur en France. En d'autres termes, nous considérons que la promotion de la médecine d'urgence, la télémédecine ainsi que la création d'hôpitaux spécialisés itinérants sont autant d'actions qu'il faudrait privilégier en Algérie dans le sillage de la consolidation et du renforcement du système de santé et auxquelles la CACI-France est disponible à apporter son appui.
K. A.

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Bilal Djefer, administrateur de pages Facebook : La solidarité, un maillon fort

Bilal Djefer, administrateur de deux pages de réseau social, journaliste et enseignant adjoint à la faculté des sciences humaines et sociales à l’université d’Oum El Bouaghi, a souligné que les Algériens ont subi une épreuve lors de cette épidémie de la Covid-19, précisant que les Algériens ont fait preuve de leur unité.

Quel est l’objectif des pages que vous gérez?
J’ai deux groupes intégrés au réseau social facebook. Dans le premier groupe, qui compte 34.000 membres, je publie des informations et des conseils sur l’évolution du virus en Algérie, en particulier. L’objectif principal est de sensibiliser les citoyens et de diffuser des informations fiables provenant de sources officielles. Le deuxième groupe intitulé groupe Al-Khair, a pour but de servir d'intermédiaire entre les propriétaires des respirateurs dans un souci d'échange. Il fournit également des informations sur la disponibilité d'oxygène. Toutes les couches sociales coordonnent leurs efforts pour fournir cette substance vitale et les vastes campagnes de solidarité qui se déroulent dans les différentes wilayas sont une preuve de la solidarité entre les différentes classes sociales. Cela prouve encore une fois que les Algériens ont fait preuve d'un admirable élan de solidarité en cette période de crise. En plus, les associations et la société civile se sont dépensées pour donner de l'oxygène, et nous avons pu observer des initiatives réconfortantes d’entraide.

Les deux pages sont un trait d’union entre le donneur et ceux qui sont dans le besoin…
Il y a deux niveaux de coordination : une coordination avec les patients dans leur domicile. Ces patients font part de leurs besoins en sollicitant le groupe qui fournit des appareils spéciaux que les malades utilisent. Et, en même temps, une coordination avec les hôpitaux auxquels nous faisons parvenir des dons et des aides diverses, comme la fourniture de certains produits médicaux, des masques... D’une manière générale, les Algériens ont prouvé dans ces moments difficiles la force de leur caractère par des actions de solidarité qui ne peuvent que générer de l’optimisme et une conviction à surmonter cette épreuve. Il est vrai que nous avons perdu nos proches, que Dieu ait pitié d'eux, et nous ne cesserons pas d’appeler tout un chacun à contribuer du mieux qu’il peut à sauver des vies ou à aider celui qui est dans le besoin.
Hamza Hichem

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De Saint Priest à Oued Ghir : Pensée au village natal
Bien qu’un élan de solidarité ait été enclenché par les Algériens, opérateurs économiques, industriels, commerçants et associations caritatives, les ressortissants algériens à l’étranger ne sont pas restés en marge de cette situation sanitaire alarmante. Ils sont des dizaines, médecins, artistes, commerçants et simples citoyens à se mobiliser pour apporter leurs contributions en aides de tout genre à leurs villages, leurs régions natales pour atténuer la souffrance de leurs amis, voisins et parents. Chiari Mohand Said, restaurateur à Saint Priest, près de Lyon, et initiateur d’une action de solidarité, s’est dit totalement engagé avec ses amis à contribuer à apporter l’aide nécessaire en envoyant des concentrateurs d’oxygène de 5 et 10 litres, des lits médicalisés et d’autres matériels de ventilation à Béjaïa. «Pour le moment, nous avons mené une action de collecte de fonds auprès de la diaspora à Lyon, dans les cités de Saint Priest et Saint Fon, où il y a une forte présence d’émigrés de la région de Béjaïa, surtout Oued Ghir, El Kseur et Sidi Aich. Nous avons mis en place un dispositif pour faire parvenir ce matériel au pays à partir de Lyon. Pour le moment, nous avons envoyé une dizaine de concentrateurs, mais nous allons intégrer des associations ici en France qui se préparent à acheminer un gros lot de matériel médical», nous dira Saïd, qui ajoute que «l’Etat algérien a facilité les conditions d’acheminement de ce matériel vers les hôpitaux au pays. Nous allons envoyer le plus grand nombre possible de matériel médical aux hôpitaux, mais aussi aux malades à domicile ; ces actions sont un devoir national envers le pays et nos frères et cette mobilisation sans faille sera toujours assurée, notre grand souhait est que ce virus se dissipe le plus vite possible pour revenir respirer l’odeur du pays».
M. Laouer

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Organisation, solidarité, humanité : La force des associations
L’élan de solidarité de la communauté algérienne à l’étranger continue de produire des actions salutaires concrètes pour venir en aide aux victimes de la crise sanitaire. L’ONG Organisation, Solidarité, Humanité Internationale (OSHI) s’est impliquée dans cet élan dès mars 2020, en assurant une aide en fournitures médicales, médicaments, et équipements de réanimation, en sept opérations distinctes. La huitième est en cours . «Nous allons mettre à la disposition des hôpitaux une centaine de concentrateurs après avoir réalisé une collecte de dons pour acquérir une vingtaine d’autres. L’association en fera don à d’autres associations en Algérie par le biais de notre fondation sur place (Al Djazaïr de lutte contre le cancer). Les concentrateurs sont la propriété de la fondation, laquelle va entrer en contact avec d’autres associations pour les distribuer», a affirmé la secrétaire générale de l’Organisation Solidarité, Humanité Internationale, Meriem Kouissi. Cette dernière a fait part de la volonté de l’OSHI de développer un travail collaboratif entre des associations en France et d’autres en Algérie. «Nous allons les solliciter avec un process extrêmement précis qui va leur permettre de disposer de ces concentrateurs dans plusieurs villes du pays et pouvoir les faires tourner par rapport aux besoins auxquels elles seront confrontées. Une fois que la pandémie sera terminée, notre fondation va les récupérer pour une autre utilité» explique notre interlocutrice. Les responsables de l’OSHI vont essayer de contacter des fournisseurs en Algérie pour gagner du temps, compte tenu de l’urgence, et mettre les équipements à disposition par le biais des associations. Parallèlement à cela, l’ONG continue à faire tourner une cagnotte de collecte lancée il y a une semaine auprès de la diaspora en France et à l’étranger. Selon Mme Kouissi, depuis le début de l’épidémie, OSHI a mis à la disposition de l’Algérie 300 concentrateurs pour 26 hôpitaux. Elle œuvre à la défense et la promotion des droits des personnes de toutes origines et l’accès aux services de santé.
Amel Saher

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Association Santé, humanisme et innovation franco-algérienne : En première ligne
L’association Santé, humanisme et innovation franco-algérienne (Ashifa), basée à Lyon, et qui, dans le cadre de l’accord de coopération avec les directions locales de la Santé et de la Population, a déjà mis sur pied plusieurs missions médico-chirurgicales, en direction notamment de cancéreux ou de malades présentant de graves pathologies, avec plusieurs passages à Constantine, prend part au vaste élan de solidarité spontanément apparu avec la recrudescence des cas de Covid-19 et la pénurie d’oxygène pour les particuliers et certaines structures publiques de santé. L’appel «Urgence Covid Algérie», lancé dès mars 2020, a permis l’envoi, lors des deux premières vagues, de matériel médical et de dépistage, estimé par le docteur Yahia Mekki, secrétaire général de l’association, à une soixantaine, lesquels ont été réceptionnés par des établissements hospitaliers dans 35 wilayas, à Ouled Djellal , Ras El Oued, Cherchell et Azazga, en plus de dix centres hospitalo-universitaires (Alger, Constantine, Sétif, Laghouat, Tlemcen, etc.). Le directeur du laboratoire VIR de l’université Claude-Bernard de Lyon précise qu’outre les dons en espèces des particuliers, des soutiens issus du domaine médical (professionnels de la santé, laboratoires, etc.), apportent également leur pierre à l’édifice : «De par sa notoriété et sa place sur les plans médico-chirurgical et humanitaire, l’Ashifa compte de nombreux amis, notamment dans les hôpitaux, qui font des dons de matériel ». Vendredi passé, l’association a lancé sa première opération vers les malades hospitalisés, des palettes ont été envoyées depuis Lyon à destination d’hôpitaux algériens (Batna, Mostaganem, Béchar, etc), en attendant la livraison des extracteurs à oxygène commandés de Chine, en cours de montage, alors qu’un lot de dispositifs pour ventilation à pression positive continue, d’un coût de 54.000 euros, provenant de dons de la diaspora, a été réceptionné lundi, et sera expédié en Algérie dans les prochains jours. Il convient de préciser que l’Ashifa bénéficie, dans le cadre de la lutte contre la Covid, du précieux concours du ministère de la Solidarité nationale, de la direction des Douanes, d’Air Algérie et de la Pharmacie centrale des hôpitaux. Concernant la collecte de dons, en partenariat avec Algerian Medical Network (AMN) et l’association Étudiants et Cadres algériens de France (ECAF), celle-ci est hébergée par la plateforme de financement participatif destinée aux associations HelloAsso. Ashifa est une association qui a pour principal objet l’échange d’expérience et de collaboration entre la France et l’Algérie, dans les domaines médical et paramédical, particulièrement ceux des soins, de l’encadrement, de la formation, de l’enseignement scientifique, de la recherche médicale et de l’administration hospitalière. Elle est présidée par le Dr Abdelmalik Khebbeb.
Issam B.

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