Youcef Necib, professeur en sociologie, spécialiste en langue et culture amazighes : «la poésie d’Aït Menguellet reste à explorer»

El Moudjahid : entre poésie engagée, réflexion philosophique et regard critique sur la société, comment analysez-vous l’évolution de l’écriture poétique de Lounis Aït Menguellet au fil des décennies ?

Youcef Necib : Il est clair que la poésie de Lounis Aït Menguellet exprime d’une manière approfondie et précise la culture qu’il a vécue lui-même, c’est-à-dire la culture traditionnelle amazighe millénaire. L’évolution de son écriture s’est faite sur plusieurs décennies, en tant qu’artiste engagé, en réflexion philosophique et en regard critique sur la société. Lounis Aït Menguellet ressemble en cela à Slimane Azem, qui cherchait à exprimer sa culture maternelle héritée de ses parents, de son village et de son pays. Lounis Aït Menguellet a ce même souci d’exprimer la culture qu’il a vécue, dans laquelle il a trempé toute sa vie et dont il puise ses racines. Toute cette culture, il l’a exprimée à la fois dans son présent et dans son passé. Les événements passés, il les évoque à plusieurs reprises.

Quelle place occupe aujourd’hui Lounis Aït Menguellet dans la recherche universitaire, et que reste-t-il à explorer dans le domaine littéraire ou sociologique  ?

Pour les chercheurs et l’université, Lounis Aït Menguellet représente à la fois l’expression d’une langue qui veut rester vivante, ce qu’il montre dans sa poésie, et un poète capable de faire vivre et revivre la culture traditionnelle, matérielle et immatérielle. Il reste encore beaucoup à explorer, notamment sur la manière dont sa poésie transmet la mémoire collective.

A. F.

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