
Yamina Bachir-Chouikh n’est plus ! La cinéaste est décédée hier matin à Alger, à 68 ans, suite à une longue maladie, a annoncé sa famille et sa fille Yasmine Chouikh sur les réseaux sociaux. Une perte incommensurable pour le cinéma algérien. Scénariste, réalisatrice, monteuse, l’artiste fait partie des figures les plus illustres du monde cinématographique ou elle fit son entrée en 1970. Sa carrière évolue alors progressivement. Elle devient d'abord monteuse et travaille sur de nombreux films et documentaires algériens. Elle côtoie ainsi des réalisateurs, comme Okacha Touita, Abdelkader Lagta, Ahmed Rachedi ou son ,mari Mohamed Chouikh. Parallèlement à son activité, elle écrit des scénarios. En 1976, elle collabore avec Merzak Allouache sur son premier long métrage Omar Gatlato. En 1982, elle est scénariste du célèbre film Vent de sable de Mohamed Lakhdar Hamina. Elle fera ensuite du montage dans la plupart des réalisations de Mohamed Chouikh dont elle deviendra l’épouse. Femme engagée, progressiste, moderniste, elle grimpe rapidement les marches de sa première réalisation, Rachida en 1996. C’est le nom choisi pour l’héroïne qu’elle met en scène dans un film qui retrace les années du terrorisme. Pour son premier film, Yamina Bachir Chouikh n'a pas choisi un sujet facile. Rachida évoque la situation de terreur vécue par le peuple algérien dans les années 1990 à travers le destin d'une jeune femme de 20 ans victime d'un attentat qui part se réfugier à la campagne. Ce film a eu un grand succès, il a été présenté dans de nombreux festivals : celui de Cannes, le festival du film à Londres. Ce dimanche, Yamina Bachir Chouikh est pleurée par sa famille, ses amis, ses proches, ses collègues du monde cinématographique et artistique, par tout le peuple algérien. les témoignages de sa modeste, humble et humaine personnalité, de son engagement pour la défense des droits des femmes et son aide aux jeunes sont très présents sur les réseaux sociaux. Parmi ces témoignages celui du directeur général de la chaîne télévision AL24 news et ex-directeur de la cinémathèque algérienne, Salim Aggar : "C’est avec une grande tristesse que j’ai appris le décès de mon amie Yamina Chouikh. C’est une grande perte pour le cinéma algérien. C’était une femme courageuse et audacieuse qui disait tout haut ce que les cinéastes pensaient tout bas. C’était une femme de cœur et de combat". Pour sa part le journaliste Amine Idjer témoigne de la présence sans faille de la cinéaste aux évènements cinématographiques. «Toujours à donner un conseil aux jeunes qui débutaient. Passionnée, elle s’est consacrée au cinéma. Combattante, elle a été sur tous les fronts». Pour le chargé de la communication du CCF, Hochiche Imloul Abdenour, Yamina Bachir Chouikh était connue pour «avoir touché à tout dans cet art du cinéma. Tour à tour, scripte, monteuse et réalisatrice, elle faisait partie du premier contingent de femmes à arriver dans ce domaine. Nous garderons d'elle les images qu'elle a monté et réalisé et ses interventions lors des débats pour orienter les plus jeunes d'entre nous."
Kafia Aït Allouache
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a présenté ses condoléances à la famille de la réalisatrice Yamina Bachir Chouikh, décédée dimanche à Alger à l’âge de 68 ans.
"Suite au décès de la réalisatrice algérienne Yamina Bachir Chouikh, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune présente ses sincères condoléances et ses profonds sentiments de compassion et de sympathie à la famille de la défunte. A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons", lit-on dans le message de condoléances du président de la République.