
La place emblématique de la Grande Poste, en plein cœur d’Alger, a accueilli ce vendredi une soirée exceptionnelle, entre ferveur patriotique et fête populaire, à l’occasion du 63ème anniversaire de l’Indépendance de l’Algérie. L’événement, inscrit dans le cadre des festivités nationales du 5 Juillet, a été organisé par l’Établissement arts et culture de la wilaya d’Alger, avec pour objectif de faire revivre, à travers la musique et la danse, les valeurs de liberté, de mémoire et de transmission intergénérationnelle. Depuis plusieurs jours, un programme riche d’activités culturelles, artistiques et commémoratives a été mis en place dans la capitale et à travers le pays pour marquer cette date fondatrice de la nation. Ce grand concert populaire sur l'esplanade de la Grande-Poste s’est imposé comme l’un des temps forts de ces célébrations, attirant des centaines de citoyens, familles, jeunes et visiteurs de passage, tous venus vibrer à l’unisson sous les couleurs nationales. Sur scène, une belle brochette d’artistes algériens s’est relayée tout au long de la soirée, offrant un panorama musical éclectique qui a su toucher toutes les sensibilités. Le public a ainsi pu applaudir les prestations de Cheb Khalass, Cheb Anouar, Nacer Mokdad, Rimel, Celia Aït Mohand, et du très attendu groupe Djmawi Africa, qui a su électriser l’audience avec ses sons métissés et engagés. Des rythmes chaâbis aux sonorités modernes, en passant par la chanson amazighe et la fusion contemporaine, l’Algérie artistique s’est exprimée dans toute sa richesse. Mais au-delà de la musique, le moment le plus fort et le plus émouvant de la soirée fut sans conteste la grande fresque dansée, présentée par le ballet de l’Établissement arts et culture. Dans une chorégraphie puissante et symbolique, les artistes ont retracé l’histoire du combat du peuple algérien contre l’oppression coloniale, illustrant les douleurs de l’occupation, les soulèvements, les sacrifices et, enfin, l’accession à l’indépendance. Un hommage vibrant rendu à toutes les générations de résistants qui ont arraché la liberté de la nation. Le spectacle s’est conclu sur un chant symbolique, repris en chœur par la foule : Hamdoulilah mabkach isti’mar fi bladna, alors que les youyous des femmes fusaient dans l’air du soir et que les jeunes, drapeaux à la main, scandaient avec une ferveur communicative : One, two, three, viva l’Algérie ! En plein cœur des célébrations du 5 Juillet, cette soirée artistique a su conjuguer l’émotion de la mémoire à la joie du partage populaire. Un moment de communion nationale, où la culture s’est faite vecteur de transmission, de fierté et d’espoir pour l’avenir.
M. K.