TNA : Hommage à Azzedine Medjoubi

ph.:A-Asselah
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La commémoration du vingt-neuvième anniversaire de l’assassinat de l’une des plus grandes figures du théâtre algérien, le défunt Azzedine Medjoubi, s’est déroulée, hier au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA).

Comme à l’accoutumée un recueillement en sa mémoire a été observé sur le lieu de son assassinat, devant le théâtre national algérien (TNA), qu’il dirigeait jusqu’à cette triste journée du 13 février 1995. Aux côtés de sa veuve Amina Medjoubi, de grands noms du monde du théâtre et du cinéma algérien ont pris part à cette cérémonie au cours de laquelle une gerbe de fleurs a été déposée à la mémoire de cet artiste de talent qui a laissé derrière lui des œuvres immortelles, comme l’ont d’ailleurs souligné les présents. 29 ans après son assassinat, Azzedine Medjoubi demeure une des icônes du théâtre algérien après avoir contribué, avec son génie et sa créativité, à donner un nouveau souffle au quatrième art en Algérie. Placé sous le thème « Le théâtre face à la guerre et à la mort », animé par l’écrivain et journaliste Hmida Ayachi, le témoignage de la veuve du regretté artiste, Amina Medjoubi, ainsi que des lectures poétiques commémoratives intitulées « Azzedine Medjoubi… Une seconde vie sur scène ». Lors de son intervention l’écrivain et journaliste Hmida Ayachi est revenu sur sa relation avec le défunt Azzedine Medjoubi. Né à Skikda en 1945, Azzedine Medjoubi a débuté sa carrière d’acteur en 1963, à l’institut municipal de musique et de théâtre d’Alger. Il rejoint ensuite le TNA avant de finalement intégrer la première troupe de théâtre de la radio et télévision algériennes. Medjoubi interprète des personnages marquants sur les planches. Il s’est notamment illustré dans la pièce « Hafila Tassir » du metteur en scène Ziani Chérif Ayad. Son charisme transcende la scène, captivant le public par la justesse et l’intensité de son jeu. Azzedine ne se contente pas d’interpréter des rôles, il écrit, met en scène des pièces audacieuses, à l’image de « Aalem El-Baouche » qui remporte un prix au festival international de Carthage en Tunisie ou encore, la pièce « Lahouinta » pour le compte du théâtre régional de Béjaïa. Pour lui, le salut du quatrième art en Algérie passait par la formation. Il s’est donc impliqué à transmettre sa passion et à accompagner de jeunes talents. Sans jamais quitter les planches, le théâtre amateur et la formation, Azzedine Medjoubi prend la tête des théâtres régionaux de Batna et de Béjaïa. En 1994, il devient directeur du TNA auquel il insuffle un nouvel élan. Il ouvre la scène à de nouveaux dramaturges, encourage la création audacieuse et s’attache à faire rayonner le théâtre algérien à l’international. Le 13 février 1995, alors qu’il est à l’apogée de sa carrière, Medjoubi est assassiné devant le TNA. Cette disparition brutale marque profondément la scène culturelle nationale. Le théâtre régional de Annaba porte son nom, et de nombreux jeunes artistes le citent comme source d’inspiration. Azzedine Medjoubi a certes disparu, mais sa passion pour le théâtre, son talent et son engagement continuent de résonner sur les planches algériennes et au-delà... son héritage continue de vivre.

Sihem Oubraham

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