26e anniversaire de l'assassinat du grand homme de théâtre Azzedine Medjoubi : Un parcours artistique intemporel

Ph. :Wafa
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Un vibrant hommage a été rendu hier au théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi à l'homme de théâtre Azzedine Medjoubi, à l'occasion du 26e anniversaire de son assassinat.
La cérémonie de recueillement à laquelle ont pris part ses compagnons de route, sa famille et des artistes sera suivie de la présentation de ses meilleures œuvres théâtrales qui seront présentées virtuellement sur la chaîne Youtube et la page Facebook officielle du TNA, du samedi au mercredi. Une exposition photos se tient également dans le hall du TNA. A cette occasion, le directeur du TNA est revenu sur le grand et riche parcours du défunt. «Ce grand artiste a beaucoup donné pour l'art et la culture algériens. Il est de notre devoir de ne pas l'oublier et de transmettre cela aux nouvelles générations qui auront l'occasion de suivre ses pièces sur les réseaux sociaux». Pour sa part, l’écrivain et romancier Amine Zaouia a indiqué que «tout ce qui pourra se dire ne qualifiera jamais le talent de cet artiste et homme de théâtre qui a gravé son nom en lettres d'or dans la scène culturelle et théâtrale algérienne». Il a souhaité que les responsables à la tête de la culture œuvrent pour que la culture algérienne regagne sa place. Cela fait donc 26 ans que Azzedine Medjoubi nous a quittés, lâchement assassiné par un groupe terroriste, le 13 février 1995, à l'âge de 49 ans, devant le TNA dont il était directeur. Il avait marqué les planches par sa présence et ses brillantes prestations de comédien et metteur en scène, contribuant pendant trente ans à l'épanouissement de la culture et au développement du théâtre. Parmi ses meilleures œuvres théâtrales, «Galou laârab galou», «Bab el foutouh», «Aâlem el baâouche», qui avait obtenu un prix au festival international de Carthage, en 1995, et bien sur, la célèbre pièce «Hafila tassir», présentée hier, virtuellement, au grand public. «Hafila tassir» d’Ahsan Abdelqaddous, adaptation de Boubekeur Makhoukh, mise en scène de Ziani Chérif Ayad, est une satire tragi-comique qui reflète une réalité sociale minée par la corruption, l’absurdité, la malversation, la démagogie, l’injustice et la lâcheté quotidienne. Cherif Zaouali, voulant rejoindre sa femme Djamila, mourante à l’hôpital, décide de prendre l’autobus. À un arrêt, angoissé à l’idée de ne plus revoir Djamila et irrité par la désinvolture du chauffeur, il profite de l’absence de ce dernier pour détourner l’autobus plein de passagers. Son épouse meurt. Il est arrêté et accusé du vol de l’autobus. Devant la justice, il tente de se disculper. Cris, dépositions, confessions et colère marquent le récit traversé par une extraordinaire dose d’humour. Deux scènes interfèrent : celle de Chérif s’adressant au président lors de son procès et les rêves du couple qui se sont évaporés face une réalité viciée, étouffante et corrompue.

Kafia Aït Allouache

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