
La maison de la culture Mustapha Khalef de Saïda a vibré, jeudi, au rythme des confidences artistiques de Safy Boutella, l’un des piliers de la musique algérienne contemporaine et figure de renom sur la scène internationale. A l’occasion du festival de la littérature et du cinéma de la femme, le compositeur a animé un master class d’exception, véritable plongée dans son univers musical et cinématographique. Avec passion, Safy Boutella est revenu sur les grandes étapes de sa carrière, évoquant ses débuts, ses influences et surtout, le lien viscéral qu’il entretient avec la musique. « Ce n’est pas un métier, c’est un destin », a-t-il affirmé devant un auditoire captivé. Il a décrit la musique comme une évidence. « Il faut laisser une œuvre qui nous survive », a-t-il lancé, appelant les artistes à faire entendre leur voix, à ne pas vivre dans le silence. Pour Boutella, la musique dépasse le simple cadre de l’accompagnement sonore : elle est émotion et sincérité. Tout au long de la rencontre, le public a redécouvert des extraits emblématiques de son œuvre, en particulier ses compositions pour le cinéma. Le musicien a dévoilé les coulisses de son processus de création, notamment sur le film Lalla Fatma N’Soumer. De la première note esquissée à la composition finale, chaque étape a été pensée pour entrer en résonance avec les images et les émotions du film, dans une symbiose subtile et puissante. L’un des moments les plus marquants de ce master class a été l’hommage vibrant que Safy Boutella a rendu à Chikha Djenia, icône du patrimoine musical algérien. En fin de séance, il a ému l’audience en évoquant les deux rencontres qu’il a eues avec la chanteuse, impressionné à chaque fois par sa prestance et la sincérité de son art.
M. K.