La douzième édition du festival international du film d’Alger a présenté, lundi après-midi, à la salle Cosmos, une sélection de films en compétition, qui explorent avec les fragilités humaines et les tensions sociales, du drame intime à la violence systémique. Ces projections ont offert au public un regard croisé sur des réalités complexes, accompagnées d’échanges approfondis avec les réalisateurs, permettant de mieux comprendre leurs choix artistiques et leurs intentions narratives. Le premier film présenté, «Inconnu», un court-métrage de treize minutes réalisé en 2024 par Ahmed Zitouni, porte à l’écran Salima, une artiste indépendante qui trouve un téléphone portable sur son chemin du retour à la maison et se retrouve rapidement assaillie par les appels d’une voix mystérieuse réclamant l’appareil. La tension monte progressivement, enfermée dans l’espace intime du quotidien, et Salima glisse peu à peu dans une situation qu’elle ne maîtrise plus.
Le réalisateur, né en 1992, est un acteur et directeur artistique reconnu, ayant collaboré avec plusieurs grands noms du cinéma algérien et international. La séance s’est achevée avec le film italien «Le Maître et le Serviteur», réalisé par Roberto Carro. Ce long-métrage de quatre-vingt-trois minutes propose une immersion dans la vie des classes subalternes napolitaines, révélant leurs luttes quotidiennes, leurs aspirations et leur volonté de trouver une place dans une société qui ne leur accorde ni pouvoir ni visibilité.
Le réalisateur, membre de l’Académie des prix David di Donatello, est reconnu pour son approche documentaire sensible et son intérêt pour les destins laissés dans l’ombre. Les discussions qui ont suivi chaque projection ont permis d’approfondir les intentions artistiques des réalisateurs et les thématiques soulevées par leurs œuvres. Le public a pu échanger sur la manière dont ces films interrogent la violence sociale, la fragilité des individus et la nécessité de donner une voix aux invisibles.
Cette séance au Cosmos a ainsi offert un moment dense de cinéma et de réflexion, fidèle à l’esprit du festival international du film d’Alger.
M. K.