Présentation du roman-documentaire de Nejoud Ali : Sur les traces de l'héroïne Djamila Bouhired

Le parcours héroïque de Djamila Bouhired a été au cœur d’une rencontre littéraire organisée, mercredi après-midi, à l’espace culturel Bachir-Mentouri à Alger. Organisée par l’établissement arts et culture de la wilaya d’Alger, la rencontre a permis à Fouzia Laradi, écrivaine et poétesse, de présenter le roman documentaire «Sur les traces de Djamila Bouhired», écrit par Nejoud Ali. Cette conférence fait partie du rendez-vous hebdomadaire «Les mercredis du verbe», initié par Fouzia Laradi depuis des années, et qui, rappelons-le, constitue un pupitre régulier et très fréquenté au service de la littérature et l’histoire de l’Algérie. «Nous avons essayé, tout au long du mois de juillet, de mettre en avant l'événement phare qui est le 63e anniversaire de l’indépendance. Certains nous disent qu’on a assez parlé de la guerre de libération, mais en fait, on n’a pas encore commencé. Il faut raconter à notre jeunesse son histoire, à une ère où les réseaux sociaux et le développement des supports numériques matraquent cette jeunesse de contre-vérités. Il est de notre devoir de leur raconter la Révolution algérienne», a-t-elle noté. Ce livre de 632 pages a été édité par l’auteure avec une manière d’écriture peu employée en Algérie ; «le roman documentaire». «Il s’agit d’une biographie qui n’a rien à voir avec la manière académique, celle de présenter un parcours figé. L'auteur s’est appuyé sur les faits réels de Djamila Bouhired tout en ayant recours à son imagination», a souligné Fouzia Laradi. Rappelant la difficulté rencontrée dans le processus d’écriture, notamment le manque de source d’informations, du moment que Djamila Bouhired a pris la tangente après l’indépendance, Fouzia Laradi a fait savoir que l’auteure a réussi, avec beaucoup de persévérance, à rencontrer Djamila Bouhired et de récolter d’autres témoignages de personnes qui ont participé à la guerre de libération nationale et avoir connu et cotoyé l’héroine Djamila Bouhired», a-t-elle ajouté. Le livre établit un lien entre le parcours de recherche de l’écrivaine Nejoud Ali et le chemin de lutte de la moudjahida Djamila Bouhired. Il s’agit d’une mosaïque d’informations retraçant l’histoire de cette héroïne dans sa globalité : l’enfant, la jeune fille militante, la résistante, la combattante... Plus précisément, c’est un documentaire narratif qui retrace son itinéraire de lutte pendant la Révolution, son expérience de la torture, de la prison, du procès, de la liberté, des conditions de l’après-indépendance, du mariage, des enfants et de la vie... pour finir par la période de silence qu’elle a gardée durant des décennies. Née en 1977 à Constantine, Nejoud Ali est titulaire d’une licence en sciences juridiques et administratives. Nouvelliste, romancière et chercheuse en histoire du mouvement national, elle compte à son actif plusieurs ouvrages dont «Les Mariées de Barberousse : Moudjahidate à l’aube de l’éternité», publié en 2014 par les éditions de l’ANEP, à l’occasion du soixantième anniversaire de la Révolution.

K. B.

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