Propos recueillis par : Adil Messaoudi
Maâmar Lariane, enseignant de vocation, écrivain par passion, natif de Chlef, revient dans cet entretien sur ses romans publiés à compte d’auteur aux éditions Dar El-Gharb. Les faits qu’il relate et les personnages qu’il met en scène sont fictifs, mais ont, quelque part, prise sur la réalité de la société algérienne.
El Moudjahid : Pouvez-vous nous parler sur votre premier ouvrage l’Orphelin ?
Maamar Lariane : Ce roman relate l’histoire d’un jeune homme, Moul, contraint à la suite du décès de son père à chercher du travail à Alger afin de subvenir aux besoins de sa famille. Il fera la rencontre heureuse d’Arezki qui l’aidera à travailler comme maçon. Sur le chantier de construction où il est employé, il rappellera étrangement au contremaître le souvenir de son fils décédé lors d’un accident de la circulation. Il est traité alors avec beaucoup d’égards, contribuant ainsi à la consolidation de sa position sociale, avec l’espoir d’un bonheur, qui n’est pas loin de lui sourire, en la personne de Yasmine. Seul point noir, l’attitude d’un ouvrier du chantier surnommé «le Gaucher», faisant partie d’une bande de mauvais garçons de Bab-El-Oued et qui, par jalousie, ira jusqu’à provoquer Moul au cours d’une altercation. Fort heureusement, l’intervention de l’entourage permettra de les réconcilier. Malheureusement, Moul va connaître un sort tragique tué dans un accident de la circulation.
Le roman raconte-t-il des faits réels ?
Il s’agit d’un roman qui, tout en recourant, à la fiction s’inspire néanmoins de la réalité du vécu d’un individu au statut social relativement comparable à celui du personnage de Moul en qui beaucoup de maçons, comme lui, pourraient se reconnaître.
Un aperçu de votre second ouvrage les Griffes de la ville ?
C’est l’histoire d’un jeune homme qui quitte l’ex-El Asnam à la suite du séisme de 1980 pour aller s’installer à Oran où il est recruté comme policier, aidé en cela par un ami officier de la sûreté dont il tombera amoureux de la sœur qu’il épousera en fin de compte. Affecté à la brigade des mœurs, notre héros ne tardera pas à s’habituer à la fréquentation des lieux malfamés de la capitale de l’Ouest. C’est ainsi que, progressivement, il glissera dans la société marginale oranaise, devenant l’acolyte de la patronne d’une maison close. Les ennuis vont alors pleuvoir sur le jeune policier qui commence à dévier de la voie qu’il s’était tracée pour finir par plonger dans le monde de la criminalité et des mauvaises mœurs, l’amenant à perdre son statut social, au grand désespoir de sa femme et sa famille.
Et pour ce qui est de votre troisième roman Au hasard de la route ?
Ce roman raconte l’histoire d’une jeune adolescente de 16 ans qui fuit sa maison familiale car maltraitée par sa belle-mère, deuxième épouse de son père. Destination Oran, pensant que dans cette ville elle pourrait trouver refuge chez une âme charitable. Prise en pitié par un marchand de légumes ce dernier va voir son ami directeur du marché de gros et lui expose la situation de la jeune fille. Le directeur dont la maman est malade accepte de la recruter pour travailler chez lui. Malgré tout, la jeune fille éprouve le besoin d’aller rendre visite à sa petite famille pour une semaine, mais les choses ne sont pas aussi faciles, la belle-mère ne voit pas cela d’un bon œil et la met dehors. De nouveau, elle repart sur Oran, et là, elle trouve encore des problèmes avec la malade qui l’insulte à tout bout de champ et la bat. Après avoir quitté cette maison, elle tombe entre les mains d’une dame qui lui propose de la recevoir chez elle. Les premiers temps, ça marche mais par la suite elle se retrouve séquestrée, comme elle n’avait personne à qui se plaindre elle finit par s’enfuir et tombe sur un groupe de jeunes qui l’obligent à les suivre jusqu’à ce qu’une patrouille de police vienne à son secours. Finalement, le papa accepte de recevoir sa fille de nouveau à la maison. Une histoire assez banale sans doute mais ce sont des choses qui arrivent dans la société d’aujourd’hui.
