
L'incontournable évènement littéraire du SILA, après deux années d'absence, a fait son come-back, jeudi. Au bonheur des bibliophiles, il revient en force sous une forme intégralement repensée, que ce soit par l’agencement des espaces du palais des Expositions, par son programme éclectique et les animations littéraires prévues, son caractère décentralisé ou via la plateforme numérique, qui lui donne désormais une portée nationale.
Le coup d'envoi a été donné par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, en présence de la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, et du ministre de la Communication, Mohamed Bouslimani et du sous-secrétaire d'État italien, Benedetto Della Vedova, et de hauts fonctionnaires de l'Etat ainsi que du commissaire du SILA, Mohamed Idir Iguerb. Le Premier ministre a effectué une visite des différents stands des exposants, notamment celui du pays invité d’honneur de cette 25e édition. Après le stand de l’ANP , le Premier ministre a suivi une présentation des publications au stand de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). A cette occasion, il a appelé à «éditer des ouvrages traitant de sujets plus proches de la société algérienne et de ses fondements». Au niveau de l'espace de l'Office national des publications scolaires (ONPS), le Premier ministre a évoqué les recommandations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, relatives à la nécessité «d'améliorer le livre scolaire» et «d'imprimer le livre scolaire en trois parties, une pour chaque trimestre, afin d'alléger le poids des cartables des écoliers».
Un exposé sur l'édition a été présenté au Premier ministre, relatif à l'opération de réédition de 5.000 ouvrages, à raison de 1.000 exemplaires par titre, qui seront distribués dans les établissements scolaires. Au stand de l'Office des publications universitaires (OPU), M. Benabderrahmane a mis en exergue la nécessité de «coéditer des publications universitaires anglophones en Algérie», vu le nombre majoritaire de recherches publiées en anglais, et ce dans la perspective «d'améliorer encore le niveau de connaissance et le degré de formation à l'université algérienne», a-t-il souligné. Dans la continuité de sa visite, M. Benabderrahmane a inauguré le stand du pays invité d'honneur, l'Italie, où il a visité l'exposition d'ouvrages proposés. Marquant une halte au stand de la Suisse, il a exprimé la reconnaissance de l'Algérie à cette «grande nation pour son soutien apporté à la révolution algérienne et l'organisation des négociations qui ont abouti aux Accords d'Evian», a-t-il rappelé, ajoutant que «les Suisses ont soutenu la révolution algérienne», et «le militant, homme politique et sociologue suisse, Jean Ziegler, était un grand ami de l'Algérie». Le Premier ministre s'est également rendu au stand du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs et à ceux abritant notamment le Haut Commissariat à l'amazighité (HCA) et le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc). Aïmene Benabderrahmane a, en outre, effectué une visite au niveau des différents stands des maisons d'édition publiques et privées. Il a appelé, à l’occasion, les éditeurs algériens à donner de l'importance aux ouvrages d'histoire et aux livres destinés aux enfants». Placé sous le slogan «Le livre... passerelle de mémoire», cette nouvelle édition connaît une forte participation avec pas moins de 1.250 exposants issus de 36 pays, dont l'Italie comme invitée d'honneur qui occupe un espace de 200 m² au pavillon central, qui a pris part à cette manifestation avec une importante délégation de seize maisons d'édition. Plus de 300.000 titres dans divers domaines littéraires et scientifiques sont mis à la disposition des visiteurs. Séances de dédicaces, rencontres littéraires et historiques, entretiens et débats... Cette nouvelle édition promet autant de rencontres inattendues et inédites entre les auteurs et les lecteurs.
Sihem Oubraham (Agence)
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Nouvelles publications : Florilège
De nombreuses maisons d'édition algériennes annoncent la sortie de plusieurs ouvrages littéraires et historiques, avec lesquels elles participent au 25e Salon international du livre d'Alger.
Éditions Anep
Les éditions Anep annoncent, pour ce 25e Sila, la sortie d'un nouvel ouvrage historique de Mostéfa Khiati intitulé Génocides coloniaux, enfummades, emmurement et gazages de grottes, du livre L'Emir Abdelkader, adversaires et admirateurs de Amar Belkhodja, ou encore de Indépendance et souveraineté financière, Algérie 1962 de Mahfoud Aoufi.
Éditions Barzakh
Toujours dans le livre d'histoire, les éditions Barzakh proposent Algérie 1962, une histoire populaire, de Malika Rahal, dédié à la période allant de janvier à décembre 1962, une année représentant «la fin d'une guerre, concluant la longue colonisation française», et marquée par de nombreux évènements historiques importants, et de Ahmed Boumendjel (1908- 1982), de la conquête morale à la reconquête de la souveraineté nationale, de l'historien Sadek Sellam qui puise notamment dans des archives familiales jusque-là inexploitées, et reconstitue la trajectoire de l’avocat algérien
Ahmed Boumendjel, frère aîné d’Ali Boumendjel, lui-même avocat, assassiné par l’armée française en 1957. Nihed El-Alia signe chez Barzakh son premier roman Minuit à Alger, journal de bord d'une jeune femme «brûlant sa vie par les deux bouts», alors que Souad Labbize, romancière, poétesse et traductrice littéraire, revient avec Glisser nue sur la rampe du temps. Barzakh publie également le romancier sénégalais Mohamed Mbougar Sarr et son roman La plus secrète mémoire des hommes, Prix Goncourt 2022 en France ainsi que Maison Atlas de la romancière et universitaire américaine Alice Kaplan, spécialiste de la littérature d'Albert Camus. L'éditeur propose également une réédition du roman à succès Alger, le cri de Samir Toumi, paru en 2013 et traduit vers l'italien en 2021.
Éditions Casbah
De leur côté, les éditions Casbah participent avec un riche catalogue incluant Le seuil du moment de Leila Hamoutene, Pour l'amour d'Elena, dernier roman de Yasmina Khadra, Les dupes d’Ahmed Benzlikha, Kella de Ayer Mimoun, Tu es plus libre que tes geôliers de Jamila Rahal, L'homme qui écrivait à son aise de Djilali Khellas ou encore le conte Baba Mordjane, écrit et illustré par Slimane Otmane. D'autres ouvrages spécialisés sont également annoncés par l'éditeur comme Economie de la connaissance et le développement agricole et rurale d’Abdelkader Djeflat, Algérie, les voies de la re-naissance de Lhachemi Siagh, ou encore L'équation du développement de Noureddine Bardad-Daïdj. L'universitaire Farida Aït Ferroukh publie Kateb Yacine et Debza, au cœur du printemps berbère aux éditions Koukou qui annoncent également le recueil de nouvelles publications, dont Le chien de ta mère de Pierre Amrouche, ou encore l'ouvrage collectif L'université désacralisée coordonné par Louisa Dris-Aït Hamadouche, Fatma Oussedik et Khaoula Taleb Ibrahimi. L'historien Dahou Djerbal signe Lakhdar Bentobbal, la conquête de la souveraineté aux éditions Chihab qui proposent également à leurs lecteurs 1871, une levée en armes pour l'honneur de la terre d’Idir Hachi, La wilaya II historique l'ombre de Constantine d’Abdelaziz Khalfallah, ou encore Un étrange chagrin de Mohamed Magani. Aux éditions Enag, le spécialiste de la musique et de la poésie, Abdelkader Bendameche, publie Cheikh Amar Ezzahi, ou l'éclat juvénile de la chanson chaâbi, alors que les éditions Hibr proposent douze nouveaux titres dont Les amoureux timides de Smail Yabrir et La moisson des sables de Mohamed Sari. Le romancier Amin Zaoui revient avec son dernier livre Faim Blanche aux éditions Dalimen qui proposent également A mes amis de la montagne d’Egil Magne Hovdenak, Fatima la fille du fleuve de Benyoucef Abbas Kebir, ou encore Les chemins de l'oubli de Amina Bekkat.
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Benabderrahmane,
Analphabétisme : «de 90% durant la colonisation, à 7,9% aujourd’hui»
Entamant sa visite par le stand de l'Armée nationale populaire (ANP), le Premier ministre a tenu à saluer les responsables de la publication de la revue El Djeich pour «sa qualité et son contenu». Aïmene Benabderrahmane a exhorté le Centre national d'études et de recherches en histoire militaire algérienne à «s'intéresser davantage à des sujets relatifs à l'histoire de l'Algérie avant 1830, en montrant le niveau intellectuel des Algériens avant l'invasion coloniale française». Dans le sillage, il a rappelé que «le taux d'analphabétisme était de 13% avant 1830 pour atteindre 90% durant la colonisation», précisant que «ce taux est actuellement de l'ordre de 7,9%».
S. O.
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Importation des intrants du livre
Faciliter les procédures douanières
Saisissant l'occasion de son passage au stand de la Direction générale des Douanes, le Premier ministre a instruit ce corps constitué de «faciliter les procédures relatives aux intrants liés à l'industrie du livre» et œuvrer aux procédures de facilitation en faveur des opérateurs économiques du secteur. «Il faut faciliter les procédures relatives aux intrants liés à l'industrie du livre», a affirmé Aïmene Benabderrahmane.
S. O.
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Stand de la RASD
«L’aube de l’indépendance se profile»
Au stand de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), le Premier ministre a affirmé que «l'Algérie a souffert du colonialisme, comme c'est le cas pour le Sahara occidental, et que l'aube de l'indépendance est pour bientôt».
S. O.
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Délégation de l’Union européenne
Rencontres euro-maghrébines des écrivains
La Délégation de l’Union européenne en Algérie (DUE) organise les 13es Rencontres euro-maghrébines des écrivains qui auront lieu aujourd’hui à partir de 10h sur le stand de la DUE (pavillon central) au Salon international du Livre d’Alger. Comme à l’accoutumée, les Rencontres seront un espace d’échange et de débat entre des auteurs algériens et européens autour d’un thème précis. Cette année, il sera question de la jeunesse, le thème choisi par la DUE pour marquer sa participation au SILA 2022. Neuf auteurs seront présents pour cet évènement, à savoir :
- Pour l’Algérie : Seddik Mahi Meslem, Akram El Kebir, Selma Guettaf et Adib Benazzi
- Pour l’Europe : Karin Salmson (Suède), Marta Barrio Garcia-Agullo (Espagne), Zita Elena Dazzi (Italie), Lenka Hornakova Civade (République tchèque) et Lydia Mischkulnig (Autriche).