
Le Sahara occidental, ce petit bout d’Afrique, demeure à ce jour colonisé, malgré les incessants appels de la communauté internationale.
Ainsi, il y a lieu de donner une visibilité au peuple sahraoui afin de sensibiliser la communauté et l’Onu afin de régler ce problème épineux qui perdure et donner à ce peuple son droit à l’autodétermination.
C’est ainsi que la journaliste italienne Elena Rusca, invitée de la Présidence de la République algérienne, témoigne avec deux documentaires très émouvants des atrocités commises contre le peuple sahraoui et de la situation déplorable dans les camps de réfugiés.
Les deux films, Le chemin miné silencieux, et La normalisation de l’anormal, ont été projetés hier au siège du ministère des Affaires étrangères devant une assistance nombreuse composée de cadres de ce ministère. Mohamed Berrah, directeur de la section Amérique du MAE, a souligné que le travail militant de cette journaliste, photographe, réalisatrice et militante des droits de l’homme, est un témoignage réel, authentique, retraçant la vie et la souffrance de ces populations.
Le documentaire Le chemin miné silencieux, réalisé dans les territoires libérés et occupés, met en relief les carnages des mines antipersonnel. Selon Elena Rusca, «le Sahara occidental est le territoire le plus miné au monde avec 8 millions de mines. Le déminage n’est pas d’actualité et les victimes de plus en plus nombreuses, même si l’on en parle peu».
A l’évidence, c’est un vrai désastre qui perdure, au regard du nombre de victimes (2.500). A l’heure actuelle, seul le déminage humanitaire pour sauver des vies est réalisé en raison du peu de moyens. Le déminage avec décontamination a été reporté à 2027.
De nombreux pays s’attellent à cette tâche difficile sur le terrain, dont l’Algérie qui apporte son soutien indéfectible à la cause sahraouie par son aide humanitaire à hauteur de 65%. Selon Mme Rusca, «l’aide de l’Onu a été réduite de 44% après le Covid-19 suite à l’inflation». C’est dire les conditions désastreuses de vie de ce peuple qui, depuis plus de 40 années, subit ces sévices. Par ailleurs, la journaliste souligne que, «suite au conflit russo-ukrainien, les Nations-Unies ont réduit leur aide au Sahel et en Afrique».
Enjeux politiques et économiques
Un état de fait qui dévoile les enjeux politiques et surtout économiques de cette contrée riche en pétrole, phosphate, mines aurifères et ressources halieutiques, où 39 entreprises étrangères se partagent le monopole et exploitent ce territoire, alors que le peuple sahraoui souffre en silence.
En outre, de multiples associations, notamment Safelane global, présidée par Tony Thomson, basée aux USA, se déclinent dans le déminage pour le compte des Nations unies ainsi que la SMACO, l’AVASIM, le Comité international de la Croix-Rouge et le Centre des martyrs Cherif (créé par l’association des mines antipersonnel de Séville).
Le second documentaire fait référence à la vie dans les camps de réfugiés et le dénuement des populations, au nombre de 155.000 Sahraouis vivant sur les 20% du territoire repris par le Polisario. «Un mur de la honte divise les deux territoires du Sahara occidental».
Cependant, le gros problème est que les vivres ont été minorées et les médicaments manquent. «Après le Covid-19, plus d’échanges avec l’Europe et la situation stagne», déplore Elena Rusca.
A ce sujet, elle rappelle le discours du Secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Gutteres, prononcé à Smara, qui stipule que «l’on vient soulager les populations, mais c’est à New York que les décisions se prennent».
Le référendum des Nations-Unies n’a pas eu lieu et la question sahraouie est toujours d’une brûlante actualité. La communauté internationale semble muette face à tant d’injustice.
Kheira Attouche