La résidence de l’ambassade du Mexique s’est parée, lundi soir, d’une atmosphère particulière de couleurs, de fleurs et de symboles. L’ambassadeur José Ignacio Madrazo et son épouse Margarita ont inauguré, entourés d’invités venus du monde diplomatique, artistique et académique, l’autel du Día de Muertos, l’une des traditions les plus emblématiques du Mexique.
Cette année, l’ofrenda, cet autel dédié à la mémoire des disparus, rend hommage à deux figures féminines majeures de l’art moderne, deux femmes unies par leur courage et leur sensibilité : Frida Kahlo, l’icône mexicaine de la résilience et de la créativité, et Baya Mahieddine, la pionnière algérienne de l’art féminin et de l’imaginaire coloré.
À travers elles, la diplomatie mexicaine a souhaité célébrer la femme artiste, visionnaire et libre, dont le talent transcende les frontières et les époques. Dans son discours, l’ambassadeur Madrazo a rappelé que le Día de Muertos «invite à célébrer la vie plutôt qu’à craindre la mort», soulignant la richesse spirituelle et culturelle de cette fête, inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité par l’UNESCO. «Nos autels sont une façon joyeuse de garder vivante la mémoire de ceux que nous aimons», a-t-il déclaré, avant de remercier chaleureusement les partenaires ayant contribué à cette célébration.
Un autel, deux mondes
Le décor, installé avec soin au sein de la résidence, était un véritable tableau vivant : fleurs de cempasúchil orangées, bougies scintillantes, portraits des deux artistes et objets symboliques se mêlaient pour créer un espace d’émotion et de beauté. L’ambassadeur a tenu à remercier Saïda Benazzi, fondatrice de Flowers by Saïda, pour son travail floral d’une grande finesse, ainsi qu’Ilse Ochoa, membre de l’équipe de l’ambassade, pour sa dévotion et sa sensibilité artistique dans la conception de l’autel.
Les invités parmi lesquels figuraient l’ambassadeur de l’Union européenne en Algérie, Diego Mellado Pascua, des étudiants de l’École supérieure des beaux-arts d’Alger accompagnés de leur directeur, Belhadj Terchaoui, et de la directrice de l’Institut Cervantes, Sandra Rivas Agunde, ont pu découvrir des panneaux retraçant la vie et l’œuvre des deux artistes honorées.
Frida Kahlo, figure mythique du Mexique, continue de fasciner par son art profondément personnel et symbolique, reflet d’une vie marquée par la douleur et la passion.
Baya Mahieddine, quant à elle, demeure une source d’inspiration pour de nombreux créateurs algériens et maghrébins ; son univers peuplé de femmes, d’oiseaux et de fleurs incarne la force de l’imaginaire féminin et la beauté de la liberté.
Une tradition vivante et partagée
Fidèle à la coutume mexicaine, la cérémonie s’est conclue dans une ambiance conviviale autour du traditionnel pan de muerto, un pain sucré parfumé à la fleur d’oranger, et d’un chocolat chaud épais, héritage du Mexique précolombien. Ces saveurs, à la croisée des influences espagnoles, arabes et indigènes, ont symbolisé le dialogue entre cultures que l’événement souhaitait incarner.
Un pont entre le Mexique et l’Algérie
Au-delà de la célébration, cette initiative illustre la volonté de l’ambassade du Mexique de renforcer les liens culturels et humains avec l’Algérie. À travers l’art, la mémoire et la fête, le Día de Muertos devient ici un symbole d’universalité : celui de la vie célébrée malgré l’absence, de la création comme acte de résistance, et du dialogue des cultures comme fondement d’une diplomatie vivante.
S. O.