Horia Bouayad signe son premier ouvrage (*) : Azeffoun, nom d’un berceau culturel

Des noms passés à postérité, superbement flanqués d’un dénominateur commun : Didouche Mourad, P’tit Omar, Hadj El Anka, Issiakhem, Iguerbouchen, Taleb Abderrahmane, Fellag, Mustapha Badie, Ifticene, Hn’ifa…. et d’autres légendes nationales ont tous la terre d’Azeffoun en partage. Samedi dernier, à la Librairie des Beaux-Arts à Alger, Horia Bouayad, parisienne de naissance, sorbonnarde qui plus est, a remonté son fil d’Ariane jusqu’au village illustre de ses parents, en Kabylie maritime. Un village tremplin, un village propulseur de légende, et pour lequel elle consacrera son premier opus : Le Caroubier d’Azeffoun : la terre (d’Azeffoun) en commun. Édité à compte d’auteur, l’ouvrage de 266 pages, magnifiquement illustré par l’artiste Zitoun Kerkaden, prenant et entreprenant, ose La question, la lancinante question de : «Pourquoi Azeffoun est la ville d’artistes, de révolutionnaires, d’hommes et de femmes de conviction, par excellence ?». Horia déroule, fière et altière, un long chapelet, une monographie presque, des célébrités originaires du village Ruzasus, appellation antique de ce que fut ce comptoir phénicien et romain d’Azeffoun et qui , écrit l’auteur, a su «irradier, de sa beauté et éclat au-delà des frontières». « … une suite de noms qui ne semble pas vouloir s’arrêter. Une liste qui s’allonge irrémédiablement. Un nombre important, quasi impressionnant» de personnalités qui ont fait l’histoire, l’art algériens et ont postulé à une consécration et une notoriété universelles. Nostalgique, Horia Bouayad ? «Non», reprend, tout de go, la «titi» parisienne. «Pas du tout». Bien que ses parents soient de la région, l’écrivaine, psychologue clinicienne, revendique une tout autre démarche. «Celle d’une auteure qui a la fibre amoureuse pour Azeffoun, un amour incommensurable pour cette terre généreuse, son histoire et qui a tant donné à l’Algérie entière. L’idée est de faire un hymne à Azeffoun, pour paraphraser la chanson de Kamel Hamadi que les lecteurs pourront retrouver dans le livre (…). Origine : Azeffoun, made in Casbah L’entité culturelle inhérente à la région d’azeffoun est indéniable, précise-t-elle. «Maintenant, c’est vrai, les personnes qui ont eu un nom, un destin hors norme, ne sont pas restées à Azeffoun. Peut-être, ce dernier fut juste le terreau, peut-être qu’il y avait ce quelque chose qui faisait de la région un berceau culturel.» Entre Azeffoun et la Casbah d’Alger, il y va de dons mythiques, généreux et réciproques. A la Casbah, l’herbe a été plus verte pour la migration interne. Poussés par la misère, les sujets originaires d’Azeffoun ont éclos, littéralement, leurs talents et dons innombrables, en libre manifestation. Un «lien indéfectible, rappelle Horia, arrime Azeffoun à la Casbah. Il y avait là un microcosme mythique. Comme un sas» qui permet le tremplin, l’émulation.

M. Aziri

(*) La Caroubier d’Azeffoun, la Terre d’Azeffoun en commun, de Horia Bouayad, paru en janvier 2022 à compte d’auteur, 266 pages,

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