Hommage à Oum Kalthoum au TNA : L’écho d’une légende au cœur d’Alger

À l’occasion du cinquantième anniversaire de la disparition d’Oum Kalthoum, le Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi s’est transformé, jeudi soir, en un véritable temple de la mémoire. Ce concert exceptionnel, organisé par l’ambassade d’Égypte en Algérie, en partenariat avec le TNA, s’inscrit dans le cadre des célébrations du 5 juillet, croisant l’indépendance algérienne, la fête nationale égyptienne et la jeunesse des deux peuples.

L’ambiance était déjà électrique avant même le lever de rideau : après une demi-heure d’attente, les applaudissements cadencés des spectateurs témoignaient de leur impatience et de leur amour profond pour celle qui fut la voix des peuples. La soirée s’est ouverte sur un mot fort de l’ambassadeur d’Égypte en Algérie. Il a salué la présence massive du public algérien, exprimant sa reconnaissance envers le pays hôte pour cette commémoration solennelle. « Les chansons d’Oum Kalthoum sont bien plus que de la musique. Elles ont accompagné les luttes des peuples opprimés pour leur liberté et leur dignité. Elles résonnent encore aujourd’hui comme des appels à la résistance et à l’unité », a-t-il affirmé. Le ministre de la Culture et des Arts, Zouheir Ballalou, a ensuite pris la parole avec émotion : « L’Algérie, terre d’un million et demi de martyrs, n’oubliera jamais ses héros ni cette grande dame du monde arabe. Oum Kalthoum n’était pas seulement une artiste, elle était un pilier de la culture arabe, une voix inébranlable dans le soutien aux peuples en lutte. Avant même l’apparition des musiciens sur scène, un documentaire projeté sur la vie d’Oum Kalthoum est venu replonger la salle dans le destin hors du commun de la chanteuse, symbole d’une époque et d’une conscience collective. Dans une atmosphère empreinte d’émotion, l’hymne national algérien a été chanté à l’unisson par tout le théâtre, suivi de l’hymne national égyptien. Puis, l’orchestre de l’Opéra du Caire a entamé les premières notes de "Enta Omri", prélude à l’entrée sur scène de la chanteuse Rihab. Ovationnée dès ses premiers pas, elle a conquis un public qui chantait déjà les paroles, parfois avant même les premières notes – à l’image des refrains mythiques comme Ghenili chwei chwei ou Waqf el khalq. Le point culminant de la soirée a sans doute été l’interprétation de Al Atlal, cette chanson qui incarne à elle seule le mélange de nostalgie, d’amour et de douleur. Le public, profondément impliqué, chantait, pleurait parfois, dans une communion bouleversante. Plus qu’un simple concert, cet hommage a été une véritable passerelle entre les peuples, un moment suspendu où la mémoire d’une icône a réuni Algériens et Égyptiens dans une harmonie rare. Un rappel que la voix d’Oum Kalthoum continue, cinquante ans après sa disparition, d’unir les cœurs et les histoires.

M. K.

 

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