Gala exceptionnel de Mohamed Allaoua à Tizi-Ouzou : Quand l’art se mêle À la mémoire collective

La ville de Tizi-Ouzou a vibré dans la soirée de vendredi, anniversaire de la proclamation de l’indépendance nationale, au rythme des chansons envoûtantes de Mohamed Allaoua, l’enfant prodige de la chanson kabyle. Le maestro de la chanson kabyle moderne a enflammé la scène du stade du 1er-Novembre lors de ce concert exceptionnel, organisé par la direction locale de la jeunesse et des sports à l’occasion de la célébration du 63e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale. Une ambiance survoltée a envahi les gradins du stade, archicomble, dès les premières notes magiques exécutées par le chanteur, qui a réussi en l’espace de quelques heures à sortir la ville des genêts de sa mortifère léthargie nocturne dont elle est tristement célèbre à longueur d’année. Cette nuit, la léthargie a cédé place à une animation extraordinaire, provoquée par d’interminables processions humaines en direction du stade où est programmé ce gala exceptionnel célébrant l’anniversaire de l’indépendance nationale. Plusieurs milliers de personnes, issues de toutes les générations, ont répondu présentes pour célébrer cette date historique aux côtés de leur artiste favori. Les drapeaux algériens flottaient dans les airs, dans une fusion d’émotions, de fierté et de mémoire. Une ambiance particulière s’est installée sur le terrain et les gradins du stade où hommes, femmes, jeunes et moins jeunes se sont laissés envoûter par les chansons et l’atmosphère de fête y planant, en cette nuit précédant la proclamation de l’indépendance nationale arrachée au prix d’innombrables sacrifices consentis durant plus de 130 années par le peuple algérien. Fidèle à son style festif et engagé, Mohamed Allaoua a enchaîné ses plus grands succès dans une performance des grands jours qui a duré plus de deux heures. Sa voix puissante et chaleureuse a su faire chanter et danser le public, dans une communion rare entre l’artiste et son public, composé de différentes générations. Ses plus beaux et intemporels tubes, tels «Avava Cheikh», Lhubiw amezwarou», ont été repris en chœur par la foule surexcitée et visiblement enchantée, dans une atmosphère de liesse populaire, digne de l’événement célébré. Le chanteur et les milliers de personnes présentes à ce gala exceptionnel ont dessiné une merveilleuse fresque aux couleurs nationales, consacrant ainsi l’idéal de l’unité du peuple et du territoire national pour lequel sont tombés aux champs d’honneur les meilleurs fils de notre pays. Les festoyeurs et l’animateur vedette de cette soirée mémorable n’ont pas manqué de rendre hommage aux martyrs de la glorieuse révolution nationale et de saluer le courage du peuple algérien : «C’est grâce à leur sacrifice que nous pouvons aujourd’hui chanter librement notre identité, notre langue, notre pays», a déclaré un parent, la soixantaine, venu, en famille, participer à la célébration de cette fête. Le gala s’est terminé dans une totale euphorie, sur fond de feux d’artifice illuminant le ciel de Tizi-Ouzou. La clôture en beauté de cette soirée mémorable, durant laquelle l’art s’est mêlé à la mémoire collective, est un signe fort que l’Algérie nouvelle n’est pas une simple vue d’esprit, mais une réalité que nul ne peut ignorer, tant qu’elle illumine de mille feux le moindre espace de ce pays, bastion de l’héroïsme et source intarissable de l’amour de la patrie.

B. A.

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