
La question de la préservation du patrimoine culturel matériel et immatériel a inspiré deux réalisateurs de films documentaires en compétition pour le prix l’Olivier d’Or au 18e Festival national du film amazigh. Au premier jour des projections des films en compétition à la salle de cinéma Djurdjura, le public a suivi deux documentaires où les réalisateurs se sont intéressés au patrimoine culturel et sa préservation. Le premier est Lathar n’Tjaddith (La trace des ancêtres) de Rachid Bouider, et le second est Azetta (Le métier de tissage) de Djamel Bacha. Le film de Rachdi Bouidir a été réalisé entre Tizi-Ouzou et Boumerdès, et rend hommage aux artisans qui perpétuent un savoir-faire ancestral, posant la problématique de la relève et de la rentabilité de certains métiers aujourd’hui menacés de disparition. Le documentaire Azetta, s’intéresse au tissage traditionnel (tapis et burnous), notamment dans la région des Ath Hicham. Le réalisateur Djamel Bacha a tenté de mettre en exergue le savoir-faire et le génie féminin. Le long métrage Amech’hah (Le radin), de Nabil Mouhoubi, retrace, dans un registre humoristique qui a plu au public présent, l’histoire d’un vieil homme radin, Mohand, rôle campé par Khelifa Makhlouf comédien de théâtre, qui répudie sa femme pour épouser une jeune fille, Louiza (Fadhila Ouabdesslam), qu’il pensait issue d’une famille riche. Il tombe ainsi dans le piège de son ami Amer et d’Ouchen, père de Louiza, qui veulent profiter de ses biens. Un autre long métrage de 84 mn, "Tuzyint" du réalisateur Lounès Amroune, retrace l’histoire d’une jeune ogresse qui fuit après le massacre de ses parents et rencontre une sorcière qui la transforme en une belle jeune fille pour qu’elle puisse venger ses parents.
Encourager l’industrie cinématographique
La législation encourage la promotion du cinéma et permet la mise en œuvre d'une véritable industrie cinématographique en Algérie, a affirmé Nacer Yahmi, producteur. Il a souligné que la loi de 2023 est le premier texte législatif qui évoque la relance et la mise en œuvre d'une industrie cinématographique qui organise et réglemente tous les compartiments et métiers de cette filière. Il a fait savoir que plusieurs mesures d'encouragement et de soutien ont toujours existé, à l'image de l'exonération de l'impôt sur le revenu global au profit des métiers du cinéma. M. Yahmi a estimé que, depuis l'indépendance à ce jour, c'est l'Etat qui soutient et encourage, finance et achète l'essentiel de la production. Il a déclaré que les jeunes intervenants dans l'industrie cinématographique, bénéficient aujourd'hui de l'apport substantiel qu'offrent les nouvelles technologies pour produire et faire la promotion de leur production.
R. C.