
Nichée au cœur verdoyant de la vallée de la Soummam, la commune d’Akbou s’apprête à vivre, du 3 au 9 juillet prochain, une semaine intense d’activités culturelles à haute portée symbolique. Ce rendez-vous coïncide avec la célébration du double anniversaire du 5 Juillet, fête de l’indépendance et de la jeunesse, et sera marqué par deux événements phares : la 15ᵉ édition du Festival national de la poésie amazighe et la concrétisation du jumelage entre les villes d’Akbou et de Timimoun. Une conférence de presse tenue, lundi, a été animée par le secrétaire général du Haut-commissariat à l’Amazighité (HCA), Si El-Hachemi Assad, et le président de l’APC d’Akbou, Salhi Mouloud. Ce dernier a, d’ailleurs, affirmé qu’«Akbou accueillera ses invités de Timimoun dans le cadre du jumelage signé le 12 janvier dernier, à l’occasion de la célébration de Yennayer. Ce lien entre le Nord et le Sud traduit un vœu ancien des populations et une tradition d’échange entre nos deux régions», avant de souligner que cette initiative, inédite entre deux communes «incarne l’unité nationale dans sa dimension la plus concrète». Ce Festival de la poésie amazighe prend une ampleur nouvelle cette année avec la participation de 19 wilayas. «Ce festival connaît un rayonnement élargi grâce à l’appui constant du SG du HCA, depuis deux éditions», a précisé Salhi, affirmant que toutes les dispositions ont été prises pour garantir un accueil digne aux invités. Sous le haut patronage du HCA, l’événement s’inscrit, selon son SG, dans une logique de cohésion nationale et de dialogue entre les territoires. Placé sous le slogan «De Timimoun à Akbou : la cohésion au cœur de l’unité nationale», le programme prévoit plus de 20 activités structurées autour de cinq axes majeurs : la mémoire historique, la poésie amazighe, la transmission des savoirs, le dialogue interculturel et la coopération institutionnelle. «Cette initiative constitue un modèle en matière d’action culturelle de proximité. Elle consolide les échanges culturels et mémoriels à l’échelle nationale, tout en plaçant Akbou et Timimoun comme des pôles culturels porteurs de sens et de fraternité», a affirmé Assad. Il a également rappelé que cette dynamique mobilise un large réseau d’acteurs : associations culturelles, collectivités locales, centres de recherche, établissements de formation et experts universitaires. «En jetant des ponts entre le Sahara et la Kabylie, nous faisons émerger un récit commun, inclusif et vivant. Le jumelage entre Akbou et Timimoun devient ainsi un levier stratégique pour renforcer la cohésion nationale», a-t-il ajouté, tout en annonçant qu’une colonie de vacances sera organisée pour 25 enfants, âgés de 6 à 12 ans, parmi les meilleurs élèves en langue amazighe. Autre moment attendu, la troisième édition du Prix du Président de la République pour la littérature et la langue amazighes, qui se tiendra en marge de cette manifestation. Le festival, lui, accueillera 96 poètes, dont 22 femmes, issus de 19 wilayas. Le jury, présidé par le docteur Yacine Zidane, a d’ores et déjà été constitué. De nombreuses activités sont au programme : expositions, projections, galas artistiques, visites patrimoniales et industrielles viendront enrichir cette célébration de la culture amazighe vivante. Un vibrant hommage sera rendu à deux grandes figures de la poésie et de la création musicale amazighe : Hamid Mdjahed et Moulay Slimane Seddiki. Le président de l’association Étoile culturelle d’Akbou, partenaire essentiel de cette dynamique, a assuré de son engagement total pour la réussite de l’événement. «Ce festival est celui de toutes les voix amazighes du pays, un carrefour d’émotions, de mots et de mémoire», a-t-il déclaré. À quelques jours de l’ouverture des festivités, Akbou s’apprête donc à conjuguer la poésie au présent et l’unité nationale au futur.
M. L.