Exposition «héritages culturels immatériels d’Afrique» au palais de la culture : Secrets, arts et rites séculaires d’Afrique

Ph.:A-Asselah
Ph.:A-Asselah

L’Afrique est incontestablement le continent le plus riche du monde. En sus de sa biodiversité et des innombrables richesses de son sol, il accueille, depuis des millénaires, moult civilisations, hélas peu connues.

L’exposition «Héritages culturels immatériels d’Afrique» propose, jusqu’au mois de juillet à la galerie Baya du palais de la culture Moufdi-Zakaria, aux passionnés de culture, de découverte et d’histoire, une somptueuse immersion dans l'âme ingénieuse de l’homme africain. Récemment inaugurée par la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, pour le compte du coup d’envoi du mois du patrimoine, qui se poursuit jusqu’au 18 mai, et qui est placé, rappelons-le, sous le thème «Le patrimoine culturel algérien et ses extensions africaines», l’exposition se propose de faire connaître et d’apprécier les éléments du patrimoine culturel immatériel, inscrits par les différents pays du continent sur les listes du patrimoine de l’humanité de la convention internationale de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de 2003 de l’UNESCO.
Ce sont vingt-sept pays qui détiennent un ou plusieurs éléments inscrits sur ces listes dont l’Algérie avec sept éléments, présentant un élément emblématique par pays de sorte que le visiteur puisse prendre connaissance des héritages culturels africains relevant des différents domaines du patrimoine immatériel dont les traditions et expressions orales, art du spectacle, pratiques sociales, rituels, événements festifs, connaissances et pratiques liées à la nature et à l’univers, savoirs et savoir-faire.
La Sebeiba de Djanet, le Sbuâ et l’ahellil de la Gourara, le Rakb Sidi cheikh d’El Bayadh ou encore le costume nuptial de Tlemcen, sont autant d’éléments représentant l'Algérie et qui trouvent place dans l'exposition. On trouve également «les mesureurs d’eau» du Sahara, «l’imzad, pratiques et savoirs des communautés touarègues», inscrit conjointement en 2013 avec le Niger et le Mali, ou encore tout récemment «le rai, chant populaire d’Algérie».
On trouve l’Algérie également dans d’autres éléments comme le «savoir, savoir-faire et pratiques liés à la production et à la consommation du couscous» inscrit au nom de tous les pays du Maghreb ou encore les «connaissances, compétences et pratiques de la calligraphie arabe» inscrite par l’ensemble des pays arabes.
Les férus de culture africaine seront au bon endroit. Les mélomanes en sauront davantage sur la rumba congolaise, la pratique musicale morna du Cap-Vert, le timbila des chopi du Mozambique, le bigwala d’Ouganda ainsi que le séga tambour de Rodrigues de Maurice et les chants polyphoniques des pygmées Aka de la République centrafricaine.
Pour ce qui est des danses traditionnelles, on trouve la moutya des Seychelles, le zaouli des communautés gourou de Cote d’Ivoire, le mbende du Zimbabwe, l’Isukuti du Kenya, le gulewamkulu du Malawi ou encore la fameuse danse au tambour royal du Burundi.
Kader Bentounes

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Une fabuleuse culture millénaire

Le visiteur découvre également en son et images le travail du bois des Zafimaniry de Madagascar, le savoir-faire de la poterie en terre cuite du Botswana, le festival du nouvel an des Sidamas d’Ethiopie, la cérémonie divinatoire xooy chez les Serer du Sénégal, le rite d’initiations mandingue kankurang de la Gambie, les pratiques et expressions culturelles liées au balafon des communautés Sénoufo du Burkina Faso, le masque Ijele du Nigeria, les espaces culturels du Sosso-Bala en Guinée et celui du Yaaral et du Degal au Mali et enfin le patrimoine oral gèlèdé du Togo. «On pourra s'émerveiller devant tous ces trésors immatériels du continent lointain qui constituent la trame de l’identité culturelle africaine faite de dits, de déclamé, de conté, de chanté, de musiqué, de dansé, de représenté, de pratiqué, de ritualisé, de su, de connu, de reconnu, issus de l’imaginaire, de sens, de visions du monde, d'être au monde denses, amples, complexes, accumulés, répétés, transmis, recréés, transformés et qui tous se donnent à voir, à comprendre et à aimer comme des productions de l’esprit et des expressions esthétiques qui rendent compte et décrivent des cultures issues du plus lointain de l’humanité et qui se proposent de participer significativement à l’élaboration des cultures du monde dans le vivre ensemble, tous ensemble et attentifs les uns aux autres», écrit Slimane Hachi, commissaire de l’exposition et directeur du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH).
Le visiteur de l’exposition fait halte impérativement face à chaque panneau photographique de grand format pour s’immerger dans les us et coutumes des anciens peuples d’Afrique, qui témoignent d’un grand savoir-faire et traditions célébrés jusqu'à maintenant aux quatre coins du continent. De précieuses informations sur ces trésors susécrits, issus de sources documentaires de l’UNESCO et déclinées dans trois langues, l’arabe, le français et l’anglais, sont présentées sous forme de panneaux photographiques de chacun des éléments inscrits, soutenus par des textes explicatifs, des enregistrements audio délivrés par des audio-guides et des films documentaires de 10 minutes consacrés à chaque élément culturel.
K. B.

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