
C’est une image forte, empreinte de mémoire et d’émotion, que dévoile l’affiche officielle de la 5ème édition du Festival international du film Imedghassen (FIFI) prévue du 10 au 16 septembre. Inspirée d’une scène inoubliable du film Le Vent des Aurès, capte l’essence même du cinéma algérien, un regard tourné vers l’avenir, enraciné dans une histoire douloureuse, mais glorieuse.
À l’arrière-plan, le majestueux mausolée d’Imedghassen, symbole de l’héritage millénaire des Aurès, rappelle que le festival s’inscrit dans un dialogue permanent entre passé et présent. Ce visuel, choisi avec soin, résume à lui seul l’esprit de cette édition : un hommage vibrant à l’art cinématographique algérien, à ses pionniers et à sa vocation mémorielle. Il illustre la volonté des organisateurs de faire de l’événement une célébration du patrimoine culturel à travers le prisme du 7ème art. Placé sous le patronage du ministre de la Culture et des Arts, le FIFI s’inscrit cette année dans la dynamique de la commémoration du 70ème anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne. Le choix de mettre à l’honneur Le Vent des Aurès, film réalisé par le regretté Mohammed Lakhdar-Hamina, est hautement symbolique. Premier film algérien à être couronné d’un prix international celui de la meilleure première œuvre au Festival de Cannes en 1967. Le Vent des Aurès reste gravé dans la mémoire collective par la puissance de son message et l’intensité de son récit. Le film met en scène le combat silencieux d’une mère qui parcourt les routes à la recherche de son fils arrêté par l’armée coloniale. Il cristallise les douleurs de la colonisation et l’engagement des Algériens pour la liberté à travers une narration sobre, mais bouleversante. Cette édition rend également un hommage posthume à deux figures emblématiques du film : le cinéaste Mohammed Lakhdar-Hamina, monument du cinéma algérien, et l’actrice Aïcha Adjouri, plus connue sous le nom de Keltoum, dont le visage marqué par la souffrance incarne l’âme même du film. À travers leur travail, ils ont offert au cinéma national l’une de ses œuvres les plus puissantes. En choisissant le mausolée d’Imedghassen comme symbole visuel central, le festival affirme son attachement au patrimoine culturel de la région. Monument funéraire numide datant de plus de 2000 ans, Imedghassen incarne la grandeur et la profondeur historique des Aurès. Le festival, par son nom et son ancrage local, tisse ainsi un lien entre les expressions artistiques contemporaines et la richesse du passé. À travers une affiche symbolique et un programme centré sur la mémoire révolutionnaire, le Festival international du film Imedghassen affirme sa vocation : faire du cinéma un outil de transmission, de réflexion et de valorisation du patrimoine algérien. Cette 5ème édition, où «le cinéma célèbre l’Histoire», promet d’être, à la fois un moment de reconnaissance, de créativité et de communion avec les grandes figures de l’art algérien.
M. K.