
"Le partenariat entre l'Algérie et la Grande-Bretagne dispose d'atouts considérables" et peut se révéler "utile" et "productif" pour les deux pays, a relevé, hier à Londres, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb. "Le renforcement du partenariat lancé avec le Royaume-Uni peut se révéler utile et productif au bénéfice des deux pays et de leurs entreprises", a souligné le ministre dans son intervention, lors du forum algéro-britannique sur le commerce et l'investissement. Il a également estimé que le partenariat entre les deux pays disposait d'atouts "considérables" et bénéficiait de la volonté "affirmée" des deux gouvernements d'aller de l'avant et de bâtir une relation multiforme de caractère "stratégique". "Des sociétés britanniques opérant dans l'industrie pétrolière et gazière, à leur tête British Petrolium (BP), sont déjà présentes en Algérie depuis plusieurs décennies", a rappelé M. Bouchouareb. Pétrofac et plusieurs entreprises britanniques pourvoyeuses de service au secteur algérien de l'énergie "sont également présentes", a-t-il encore relevé, assurant que la coopération entre Alger et Londres "pourrait s'étendre aux énergies renouvelables". M. Bouchouareb a rappelé que les échanges entre les deux pays avaient enregistré une hausse "remarquable" durant les quatre dernières années et sont passés d'un milliard de livres en 2010 à près de quatre milliards de livres en 2013, soit six milliards de dollars. Pour le ministre, ces "succès ne sont qu'un début, puisque les deux pays veulent aller plus loin et dans plusieurs domaines encore". "L'Algérie est un pays ouvert et les entreprises britanniques y sont les bienvenues. Elles sont connues et appréciées par les Algériens qui n'aiment pas que Chelsea, Manchester United ou Arsenal (clubs de football, ndlr). Ils regrettent en tout cas que le dernier tirage au sort de la dernière coupe du monde n'ait pas donné un autre match Algérie-Angleterre", a ajouté M. Bouchouareb. Il a relevé que la contribution des entreprises britanniques est attendue dans les domaines de la santé, l'agriculture, le tourisme, les technologies de l'information et de la communication. Les services financiers "constituent un autre domaine d'excellence pour les entreprises britanniques que l'Algérie peut mettre à profit pour la réforme et la modernisation de son système financier et bancaire", a-t-il poursuivi. M. Bouchouareb a rassuré, à cette occasion, quant aux "obstacles" pouvant ralentir les affaires des entreprises britanniques en Algérie, affirmant qu'ils seront "progressivement aplanis", notamment en ce qui concerne le visa d'affaires. "Des procédures spéciales ont été décidées en vue de sa facilitation", a-t-il affirmé, avant d'annoncer des mesures "plus générales" concernant l'amélioration du climat d'affaires en Algérie.
Intervenant lors de forum, des investisseurs britanniques présents en Algérie ont présenté un aperçu sur leurs projets, mettant en exergue le climat "positif" des affaires en Algérie. Pour leur part, plusieurs chefs d'entreprises algériens ont pris la parole pour expliquer les garanties et les avantages accordés aux investisseurs étrangers en Algérie, en fonction de l'importance des projets.
Les opportunités d’investissement en Algérie présentées à Londres
Un forum algéro-britannique sur le commerce et l'investissement en Algérie se tient aujourd’hui à Londres pour, notamment présenter les opportunités d'affaires en Algérie à même de promouvoir davantage le partenariat économique entre les deux pays. La rencontre est marquée par la présence des ministres de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, et du Commerce, Amara Benyounès, aux côtés du ministre britannique des Affaires étrangères, Phillip Hammond, et du représentant personnel du Premier Ministre britannique pour la Promotion du partenariat économique algéro-britannique, Lord Richard Risby. "Les sociétés britanniques commencent à découvrir le marché algérien et veulent faire plus encore. Lord Risby avait déclaré, lors de sa visite à Alger en novembre dernier, que ce forum constituait une étape "importante" dans le renforcement du partenariat entre les deux pays, et il visait à montrer à la communauté des investisseurs britanniques que l'Algérie "est un pays ouvert aux affaires". Des hommes d'affaires et des porteurs de projets algériens et britanniques prennent part à la rencontre qui va se dérouler, après la séance d'ouverture, sous forme de rencontres interactives pour permettre d'initier des projets de partenariat potentiels. Le partenariat dans tous les secteurs économiques sera évoqué lors de cette rencontre, de même que la coopération dans le domaine de l'enseignement supérieur et la promotion de l'enseignement de la langue anglaise, notamment à travers les activités du British Council en Algérie.
L'idée de cette rencontre avait été proposée la première fois en juin dernier, à l'occasion de la visite de Lord Risby à Alger, et avait été "reçue positivement" du côté algérien, a souligné la source diplomatique. Selon la même source, le forum vient à "point nommé", puisque sa tenue permet de "conforter la vision britannique accordée à l'importance de l'Algérie, comme étant un pays prioritaire avec lequel la Grande-Bretagne voudrait développer ses relations". "Avec son potentiel économique, sa stabilité politique et sa position géostratégique, l'Algérie est un marché captif, aux nombreux avantages comparatifs, alors que la Grande-Bretagne est une économie solide qui se porte bien au sein de l'Union européenne. De là, il y a pour les deux parties un intérêt commun à développer et diversifier une coopération mutuellement bénéfique", a relevé la même source. À l'occasion de ce forum, il est prévu l'installation d'une commission mixte de haut niveau et la signature d'un accord bilatéral sur la non-double imposition au profit des opérateurs économiques des deux pays. En 2013, la Grande-Bretagne occupait la 7e place d'échanges avec l'Algérie avec un volume de 7,19 milliards de dollars d'exportations algériennes. Les importations étaient de l'ordre de 1,17 milliard de dollars, et ont consisté principalement en des biens d'équipements, des produits chimiques et alimentaires. En septembre dernier, le Foreign Office avait publié une note d'information sur l'Algérie destinée aux milieux d'affaires britanniques dans laquelle il avait assuré que l'Algérie était un pays "politiquement stable" et où "les affaires peuvent prospérer". Outre les relations économiques, les relations entre l'Algérie et la Grande-Bretagne au plan politique se sont intensifiées ces dernières années. Au plan sécuritaire, Alger et Londres expriment une convergence totale de vues dans le domaine de la lutte antiterroriste, notamment le refus de versement des rançons aux groupes terroristes pour la libération d'otages afin de tarir les sources de financement du fléau du terrorisme qui menace la paix et la sécurité dans le monde.
LE PRESIDENT DU FCE :
« Le climat des affaires en Algérie est encourageant »
Le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Ali Haddad, a estimé, hier à Londres, que le climat des affaires en Algérie était "encourageant" pour les investisseurs nationaux et étrangers. Dans une déclaration à l’APS en marge du forum algéro-britannique sur le commerce et l’investissement, M. Haddad, élu récemment à la tête du FCE en remplacement de Réda Hamiani, a estimé que le climat des affaires algérien était "sain" et "propice" à l’investissement. Sa stabilité politique et économique, et son poids dans la région font de l’Algérie un pays "intéressant" pour le Royaume-Uni, a-t-il dit. Concernant la rencontre de Londres à laquelle il a pris part, M. Haddad a souligné qu’elle était "intéressante" pour les deux parties, dans la mesure où elle permet aux hommes d’affaires algériens et britanniques d’approfondir leurs connaissances en matière d’opportunités d’investissement dans tous les secteurs.
"L’Algérie a grand besoin du savoir-faire britannique et de son expérience dans plusieurs secteurs, notamment les services, l’agriculture, la construction, et les Britanniques ont besoin de notre marché", a encore noté le président du FCE. Il a souligné, par ailleurs, l’importance de "promouvoir l’image de l’Algérie, de façon à attirer un maximum d’investisseurs dans les domaines dont le pays a grand besoin".
Le DG de l’ANDI :
« L'investissement est libre en Algérie »
Le directeur général de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI), Abdelkrim Mansouri, a affirmé, hier à Londres, que l’investissement en Algérie était "libre" et qu’aucune restriction n’était imposée aux investisseurs, à l’exception du respect des règles en vigueur. Intervenant au forum algéro-britannique sur le commerce et l’investissement, M. Mansouri a rassuré sur la liberté de l’investissement en Algérie et le choix des secteurs d’activité, relevant qu’aucun secteur n’était réservé à l’État, "pourvu que les projets respectent les règles de l’environnement des affaires". "Les sociétés peuvent créer des sociétés librement. Elles peuvent choisir le type de société librement et les secteurs d’activités. Il n’y a plus d’activités réservées à l’État, l’investisseur peut aller à n’importe quel secteur", a-t-il expliqué aux 500 hommes d’affaires britanniques venus s’enquérir des opportunités d’investissement en Algérie. Il a expliqué les principes généraux qui régissent l’investissement en Algérie, à savoir la protection de l’investissement, les garanties de l’investissement, ainsi que les avantages que les investisseurs peuvent avoir.