Usage pacifique des technologies nucléaires : l’Algérie et l’AIEA signent une déclaration commune

Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf, s’est entretenu, par visioconférence, hier, au siège du ministère, avec le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, M. Rafael Mariano Grossi, a indiqué un communiqué du département ministériel. À l’issue de ces discussions, les deux parties ont signé une Déclaration commune sur la coopération entre l’Algérie et l’Agence dans le domaine des utilisations pacifiques des sciences et technologies nucléaires, a précisé la même source. Cette déclaration vise à renforcer l’assistance technique fournie par l’Agence au profit de l’Algérie, notamment à travers la réalisation d’une étude sur le développement des usages pacifiques de l’énergie nucléaire dans la production de l’électricité, la santé, le dessalement de l’eau de mer et l’agriculture. Quatre domaines stratégiques dont le développement futur nécessite un plus large accès aux technologies nucléaires.

La Déclaration commune signée hier matérialise donc une convergence stratégique entre l’Algérie et l’AIEA, axée sur le transfert de technologie, la modernisation des infrastructures scientifiques et la mobilisation des applications nucléaires au service du développement national, ainsi que continental. Elle confirme la détermination des deux partenaires à consolider une coopération exemplaire, fondée sur la transparence, la sécurité et l’usage strictement pacifique de l’énergie nucléaire. Cet entretien entre M. Attaf et M. Grossi s’inscrit dans le cadre du suivi de la mise en œuvre des accords conclus entre les deux parties, lors de la visite officielle effectuée par le directeur général de l’AIEA en Algérie, au mois d’octobre dernier. Une visite qui avait permis aux deux parties de débattre les voies et moyens de poursuivre la contribution commune en vue de renforcer l’accès des pays africains à la technologie nucléaire à usage pacifique.

L’Algérie a signé avec l’AIEA, en novembre 2023, un programme-cadre national de coopération pour la période 2024-2029, et ce en application des orientations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, sur le renforcement du développement socio-économique du pays, conformément aux Objectifs de développement durable des Nations unies. Le programme-cadre en question vise à accompagner les efforts nationaux en matière d’usage pacifique de la technologie nucléaire dans les domaines de la santé, mais aussi en matière de gestion des ressources hydriques et des nouvelles énergies. Dans le cadre de cette coopération, l’AIEA a organisé, en juillet dernier, à Alger, le premier atelier national sur le droit nucléaire, et ce en collaboration avec l’Autorité nationale de sûreté et de sécurité nucléaires (ANSSN). L’Algérie s’est dotée, faut-il le rappeler, d’une législation codifiant les activités liées aux utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire et des techniques nucléaires, ainsi qu’aux sources de rayonnements ionisants. L’AIEA a déjà apporté par le passé son appui à l’Algérie dans la mise en place des infrastructures nécessaires au développement de la recherche nucléaire civile.

D’ailleurs, les techniques mises au point par le Commissariat à l’énergie atomique (Comena), dont le siège est à Alger, et ses centres de recherche, ont grandement profité à la recherche universitaire, à la recherche fondamentale, ainsi qu’au secteur industriel. L’Algérie a, par ailleurs, instauré un programme de formation de haut niveau, à travers l’Institut algérien de formation en génie nucléaire, et a créé plusieurs centres dédiés au développement des technologies nucléaires, afin de soutenir ces objectifs. Le domaine de la santé figure parmi les principaux bénéficiaires du programme de coopération technique de l’AIEA. Les compétences du personnel et les procédures d’assurance qualité ont été renforcées dans plusieurs spécialités, notamment la médecine nucléaire, la radiothérapie, la physique médicale et la radiobiologie.

En outre, l’Algérie a participé activement à 52 projets régionaux et 7 projets interrégionaux, dont la majorité est consacrée aux secteurs de la santé et de la nutrition.

M. A. O.

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