
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a lancé récemment un dispositif stratégique intitulé «Cadre algérien des qualifications de l’enseignement supérieur» visant à rapprocher davantage les formations universitaires des exigences du marché de l’emploi. Conçu comme un référentiel des compétences attendues à chaque niveau de formation, ce cadre entend renforcer l’employabilité des diplômés, tout en offrant aux établissements un outil pour repenser leurs programmes selon une logique de compétences. Interrogé par El Moudjahid, Abdelkrim Harzallah, chargé de mission au sein du département de Baddari, affirme que ce cadre constitue une «réponse concrète» à la problématique de l’adéquation entre formation et emploi. «Il s’agit d’un ensemble de référentiels définissant les attentes du ministère en termes de compétences à chaque niveau d’études universitaires», a-t-il expliqué. Le but est de garantir des formations cohérentes, de qualité, alignées sur les standards internationaux, tout en aidant les étudiants à construire un parcours de formation en phase avec les évolutions du monde professionnel. Outre les compétences disciplinaires, le Cadre algérien des qualifications met l’accent sur le développement de compétences transversales, essentielles pour s’adapter à un environnement professionnel en perpétuelle mutation, notamment face à l’émergence de nouveaux métiers liés à l’intelligence artificielle. Harzallah insiste également sur le rôle croissant que doivent jouer les universités. «Elles doivent devenir des forces de proposition dans leur écosystème, encourager l’entrepreneuriat et créer des dispositifs d’accompagnement comme les incubateurs et accélérateurs pour aider les étudiants à lancer leurs propres projets», plaide-t-il. Le Cadre algérien des qualifications joue également un rôle important dans l’orientation des étudiants, dès le secondaire. Une plateforme numérique accessible prochainement sur le site du ministère permettra aux lycéens de découvrir, de manière interactive, les parcours de formation, les compétences visées et les débouchés professionnels. Les étudiants de l’Enseignement supérieur y trouveront, quant à eux, un appui pour élaborer un projet académique cohérent avec leurs ambitions et les réalités du marché. Autre atout majeur, la flexibilité. Grâce, en effet, à ce cadre, les passerelles entre différentes filières et les possibilités de reconversion ou de double formation deviennent plus accessibles. «Un bachelier littéraire pourra désormais se former dans des domaines technologiques comme le big data ou la gestion aéroportuair », observe notre locuteur. Le succès du Cadre algérien des qualifications repose néanmoins sur plusieurs défis. Il s’agit notamment de refonder les relations entre les certificateurs et les employeurs, de renforcer la coordination entre les différents ministères concernés (Éducation, Formation professionnelle, Travail, Fonction publique, Enseignement supérieur), mais aussi d’adapter les programmes à une nouvelle approche pédagogique, plus centrée sur les compétences. Enfin, la comparabilité avec les cadres internationaux et la gouvernance du système doivent faire l’objet d’une attention particulière.
R. B.