
Le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base a présidé, hier à Alger, l’ouverture d’une journée d’étude consacrée à «l’apport du numérique à l’efficacité des dépenses publiques dans les projets d’infrastructures ».
La rencontre a pour but de mettre en lumière le rôle central de la transformation numérique dans la modernisation de la gestion publique, en particulier dans le secteur des infrastructures. Elle s’inscrit aussi dans la dynamique de l’engagement n° 25 du président de la République, portant sur la mise en œuvre de la numérisation comme levier d’efficacité, de transparence et de bonne gouvernance.
Dans son allocution d’ouverture, Lakhdar Rekhroukh a salué la synergie entre les différents ministères concernés (Travaux publics, Finances et Numérisation) et affirmé que cette coordination est essentielle pour garantir une transformation numérique efficace et durable. « Cette rencontre traduit notre volonté commune de repenser nos modèles de gestion à l’ère des bouleversements technologiques et économiques mondiaux», a-t-il déclaré, en présence du Haut-commissaire à la numérisation avec rang de ministre, Meriem Benmouloud.
Il a souligné que la numérisation représente aujourd’hui un outil stratégique pour optimiser le suivi des projets, améliorer la gestion des données et réduire les délais et les surcoûts et précisé que son département œuvre à la généralisation de l’usage des technologies numériques, notamment à travers la mise en place d’un portail et d’un système d’information où une plate-forme dédiés à la supervision des projets en temps réel, aux niveaux central et local. Ce système, qui est en cours de finalisation, est un véritable tableau de bord décisionnel, permettra d’améliorer la performance des chantiers et de maîtriser les budgets alloués, contribuant ainsi à une meilleure efficience des dépenses publiques. Rekhroukh a également mis en avant le rôle moteur de l’Ecole supérieure de Management des travaux publics dans ce processus, en formant des cadres compétents capables de piloter les projets de numérisation dans toutes les phases : planification, exécution, suivi et évaluation. La journée d’étude, ponctuée par des échanges d’expériences et des présentations thématiques, ambitionne de générer des propositions concrètes et applicables, pouvant déboucher sur de nouveaux programmes de formation intersectoriels et des initiatives de coopération renforcée. «Nous aspirons à faire de cette rencontre un point de départ pour institutionnaliser la numérisation comme un pilier de modernisation de la gestion des projets d’infrastructures», a noté le ministre. Dans le même registre, le représentant du ministère des Finances a souligné que la tenue de cette journée d’étude marque une avancée significative dans la mise en œuvre des programmes sectoriels, en particulier ceux axés sur la modernisation de la gestion publique. «Cette rencontre constitue une étape cruciale dans le renforcement de la performance de l’action publique, notamment à travers l’intégration du numérique comme levier d’optimisation des dépenses et d’amélioration de la gestion dans l’ensemble des secteurs», a-t-il affirmé. Selon lui, la transformation numérique est désormais perçue par son département comme un outil incontournable pour renforcer l’efficacité budgétaire, garantir une meilleure planification des projets, et suivre leur exécution avec rigueur et transparence. «Je suis convaincu que le ministère des Finances partage pleinement cette vision, en considérant la numérisation comme un catalyseur essentiel pour améliorer non seulement la performance globale des projets publics, mais aussi la gestion stratégique des ressources financières», a-t-il relevé.
De son côté, Salim Telidji, directeur général du Fonds national d’équipement pour le développement a mis en avant l’importance de la coordination intersectorielle dans ce processus de transformation numérique. Il a rappelé que le FNED, placé sous la tutelle du ministère des Finances, joue un rôle stratégique en amont de tout lancement de projet. «Les études préliminaires nous sont systématiquement soumises pour avis, conformément aux réglementations en vigueur. Nous veillons à garantir leur viabilité avant toute mise en œuvre», a-t-il précisé.
A cet effet, il a annoncé la mise en place d’une plateforme numérique dédiée à la réception et à l’analyse des études soumises par les maîtres d’ouvrage. Cette interface permet également un suivi rigoureux des projets dont l’autorisation d’engagement dépasse les dix milliards de dinars, considérés comme stratégiques par les autorités financières.
«La Direction générale du budget examine ces études via la plateforme et fournit des retours techniques adaptés. C’est un outil de pilotage moderne qui facilite la coordination entre les services», a-t-il ajouté. Par ailleurs, le FNED s’est doté d’un second outil numérique pour effectuer des études d’impact post-projet. Ces analyses, menées après la mise en service des infrastructures, permettent d’évaluer l’efficacité réelle des dépenses publiques et le degré d’atteinte des objectifs fixés. «C’est une démarche d’évaluation indispensable qui nous permet de tirer les leçons de l’exécution passée, de réorienter les choix budgétaires, et de garantir un meilleur retour sur investissement pour l’État», a conclu M. Telidji.
R. B.