
Engager une nouvelle politique indépendante de la rente pétrolière est une des recommandations formulées, mardi, par le ministre des Énergies renouvelables et de la Transition énergétique, Chemseddine Chitour, lors des 25es Journées de l’énergie sur la transition énergétique et le développement durable.
Chitour évoque la mise en œuvre d’une transition énergétique basée sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables qui réponde à la demande de consommation, ainsi que la révision graduelle de la politique des subventions généralisées, dans le cadre d’une approche ciblée.
S’y ajoute la mise en œuvre d’un Programme national de développement des EnR, avec un focus sur le solaire (3.000 heures de soleil par an) et l’éolien.
Le ministre appelle à une meilleure exploitation de l’hydrogène, qui, à partir de 2030, va remplacer le gaz naturel qui est en déclin. Chitour appelle à aller vers d’autres énergies, comme la biomasse, ce qui nous permettra de sortir progressivement de la dépendance des hydrocarbures. Le ministre relève la nécessité de s’orienter progressivement vers l’hydrogène vert et de préparer sa transition énergétique d’ici 2030, en réduisant l’exploitation des énergies fossiles en déclin, sans parler des effets négatifs sur l’environnement. L’hydrogène vert est actuellement le carburant le plus propre qui peut prendre une position stratégique dans les décennies à venir, notamment face aux problèmes liés à la crise énergétique actuelle et au réchauffement climatique. Chitour souligne que l’Algérie doit prendre sans délai le train de la locomotion électrique. «Nous allons importer quelques voitures électriques et les faire circuler pour montrer que c’est un tournant majeur. Quelle que soit la santé financière du pays, il faut prendre ce tournant et ne pas rater la révolution de la locomotion électrique», dit-il. Chitour précise que le changement climatique pourrait faire perdre jusqu’à 18% du PIB. Le ministre souligne que «l’Algérie doit honorer ses engagements climatiques et suivre de près les évolutions concernant les décisions sur le climat. La taxe carbone va évoluer considérablement et il sera de plus en plus difficile de commercialiser le pétrole et le gaz naturel ayant un sursis jusqu’en 2050».
Le ministre relève que «notre stratégie énergétique devrait être en veille technico-économique permanente. Nous devons construire un modèle et fixer un objectif ambitieux à réaliser», avec un mix énergétique composé à 50% du renouvelable.
Sur l’échelle mondiale, fait-il savoir, en dépit de la pandémie Covid-19, «plus de 260 GW de capacités supplémentaires ont été mises en place à travers le monde en 2020 et leur croissance a bondi de 50%». Plus de 80% de toutes les nouvelles capacités d’électricité mises en place l’an dernier exploitent des sources d’énergie renouvelable, et le solaire et l’éolien comptent pour 91% de ces nouvelles capacités. Chitour explique qu’il est impossible de suivre le même rythme de consommation et continuer à miser sur les énergies fossiles. De son côté, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, a souligné que le gouvernement fait de la sécurité énergétique une priorité et que le secteur est impliqué dans la sécurité énergétique, avec la détermination de contribuer à mettre en œuvre les capacités énergétiques, à exploiter ses ressources humaines et ses structures de recherche et à optimiser l’utilisation des technologies appropriées.
Fouad Irnatene