
On peut s’interroger sur ce qui est derrière l’expression vivre-ensemble en paix, sur comment les individus le ressentent, sur les règles élémentaires du savoir vivre ensemble ?
La Journée internationale du vivre- ensemble en paix, célébrée chaque 16 mai à l’initiative de l’Algérie, est l’occasion de réfléchir à la signification profonde de cette expression souvent répétée, mais pas toujours comprise.
Vivre-ensemble, ce n’est pas seulement partager un même territoire. C’est coexister en harmonie, dans le respect mutuel, quelles que soient nos différences.
Cette cohabitation pacifique ne repose pas sur de grandes déclarations ou des projets spectaculaires, mais sur des gestes simples, des attitudes quotidiennes, souvent invisibles, qui tissent peu à peu le lien social. Cela commence par le respect des autres, de leur tranquillité, de leur espace, de leurs droits. La politesse, la discrétion, le respect des règles élémentaires du vivre-ensemble sont autant de signes qui disent à l’autre «tu existes, je te considère».
Autrefois, dans nos quartiers, nos immeubles, nos villages, ces règles non écrites faisaient partie de notre culture.
On ne criait pas dans les escaliers, on ne klaxonnait pas à tout bout de champ. Les enfants ne transformaient pas les halls en terrain de football, et les discussions animées se faisaient à voix basse ou dans l’intimité des foyers. Lorsque des conflits surgissaient, on cherchait à dialoguer, à comprendre, à apaiser. Le respect et la retenue étaient la norme. Aujourd’hui, certains comportements semblent indiquer que cette conscience collective s’effrite. Jeter ses déchets par la fenêtre, interpeller bruyamment un voisin depuis la rue, encombrer les espaces communs, faire hurler une musique à minuit, sont autant d’atteintes au vivre-ensemble.
Ces actes, parfois banalisés, traduisent en réalité un manque de considération envers les autres, et nuisent à la paix sociale. Vivre ensemble en paix, ce n’est pas s’ignorer ou tout accepter, c’est trouver un équilibre entre les libertés individuelles et le bien commun.
C’est comprendre que mon comportement dans l’espace public a des répercussions sur les autres. C’est veiller à ce que l’environnement partagé, un palier, une rue, une cour, soient respectés par chacun. C’est aussi savoir écouter, dialoguer, éviter l’escalade des tensions. Le respect de la nature, le civisme urbain, la retenue dans l’usage de l’espace commun : tout cela relève du même principe. Ce n’est pas une question de loi, mais de conscience.
Et cette conscience se cultive dès le plus jeune âge, à la maison, à l’école, dans nos interactions quotidiennes.
Célébrer le vivre-ensemble en paix, c’est donc bien plus que participer à des événements symboliques une fois par an. C’est faire de chaque jour une preuve de respect envers les autres. Et si chacun y mettait du sien, le vivre-ensemble ne serait plus un idéal à atteindre, mais une réalité partagée.
F. L.