De notre bureau de Béjaïa : Mustapha Laouer
Le projet de réalisation de la station de dessalement d’eau de mer de Tighremt, dans la commune de Toudja,à 40 km du chef-lieu de la wilaya Béjaïa et sur la côte Ouest traversée par la RN-24 reliant Béjaïa à Tizi Ouzou connait une avancée satisfaisante pour être livré fin décembre prochain.
Ce projet inscrit au titre d’un plan d’urgence décidé par le président de la République au profit de cinq wilayas,à savoir Boumerdès (Cap Djinet), Tipasa (Fouka), Oran (Cap blanc), El Tarf (Koudiet Eddraouche) et Béjaïa (Tighremt- Toudja) s’étale sur une superficie de 10 ha, pour une capacité de production quotidienne de 300.000 m3. La capacité de la station est considérée «largement suffisante», comparativement aux besoins de la wilaya, estimés à 250.000 m3/j, comme affirmé par les responsables de la wilaya. Outre Bejaïa, cette SDEM va alimenter également les wilayas de Sétif avec un apport de 50.000 m3/j, Bouira, avec 30.000 m3/j et Bordj Bou Arreridj avec 20.000 m3/j. Une fois mise en service, elle va assurer l'alimentation en eau potable les 52 communes de la wilaya, notamment celles qui se trouvent sur la côte ouest qui sont dépourvues par endroit, au réseau AEP. Elles ne seront plus tributaires des apports pluviométriques ou des forages et vont pouvoir se mettre à l’abri des manques de précipitations et des dotations des barrages actuellement en service, dont ceux de Kherrata et Tichy Haff, qui font face au stress hydrique depuis plusieurs années.
La station de Tighremt permettra également de transférer les eaux des barrages de TichiHaff (173 millions m3) et de Lekehal (30 millions m3) pour l'irrigation des surfaces agricoles de la Soummam ainsi que la plaine d'El Asnam. Lancée en juin 2022, les travaux de la station ont enregistré une cadence élevée suite aux nombreuses réunions de concertation et d’évaluation des autorités locale et les déplacements successifs du wali et ses cadres sur le site du chantier pour prendre le pouls du taux d’avancement et régler les problèmes qui entravent la courbe ascendante du projet.
Lors de la dernière visite du wali de Béjaïa sur le site, les responsables du chantier lui ont assuré que le taux d’avancement dépassait bien les 80%. Le premier responsable de la wilaya s’est montré satisfait de la cadence de réalisation soulignant que le site s’est révélé techniquement difficile et que le délai fixé fin décembre 2024, pour la mise en service de la station sera respecté.
Mobilisation de tous les moyens humains
Ce mégaprojet a mobilisé près de 1.000 ouvriers, toutes spécialités confondues et une centaine d’engins mécaniques aptes à franchir les défis de la nature, en optant pour un rythme de travail de 3x8 et 7j/7. Le nombre d’heures de travail nécessaire pour achever les travaux a été revu à la hausse en raison des difficultés du site. Soit 3,5 millions, contre 2 millions d’heures prévues initialement, avait révélé le wali, lors d’une visite sur site, assurant qu’il ne reste désormais que le montage des équipements qui sont réceptionnés au fur et à mesure ainsi que l’achèvement des grosses conduites destinées au transfert de l’eau dessalée dans le réseau de distribution réalisé par l’algérienne des eaux (ADE) en même temps que la réalisation de la station.
Les entreprises de réalisation, les filiales de Sonatrach, la SPA AEC (Algerian energy company), la Société algérienne de réalisation de projets industriels (Sarpi), ainsi que l’Entreprise nationale des canalisations (ENAC), ont relevé un véritable défi, en surmontant le relief difficile du terrain. Le 20 décembre 2023, le Gouvernement avait examiné lors de sa réunion présidée par le Premier ministre, Nadir Larbaoui, un projet de décret exécutif portant déclaration d’utilité publique l’opération relative à la réalisation des travaux de raccordement aval de la station de dessalement d’eau de mer de Béjaïa en vue de renforcer l’alimentation en eau potable.
Ce projet vient en application du Programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, relatif à la sécurité hydrique. Il va sans dire que le dessalement de l’eau de mer en Algérie demeure la pertinente solution face au stress hydrique. Tous les travaux de réalisation des conduites de transfert de l’eau depuis la station vers les réseaux d’alimentation en eau potable des 52 communes de la wilaya de Béjaïa sont pratiquement achevés Les travaux de gros œuvres de forage et d’excavation sont terminés, et que les équipes en place sont en train de finaliser l’installation des équipements de traitement de dessalement d’eau de mer et ce à un mois du délai fixé.
Réception des derniers lots d’équipements
La SDEM a accueilli les derniers lots d’équipements comme phase finale avant la mise en service de l’usine au mois prochain. Ainsi, Sonatrach a souligné avoir réceptionné une nouvelle cargaison contenant 72 tonnes d’équipements à bord d’un des plus grands avions cargos du monde pour assurer le maintien de la cadence accélérée de réalisation des projets et leur réception dans les délais impartis et qui a atterri à l’aéroport international d’Alger.
Il s’agit d’échangeurs de chaleur pour les stations à pression moyenne, destinés au projet de la station de dessalement de l’eau de mer de Tighremt (Béjaïa). Cette cargaison a été réceptionnée par des représentants de la société l’AEC et de l’ENAC, filiales du Groupe Sonatrach.
M. L.
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Le savoir-faire des compétences algériennes
Ce mégaprojet décidé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans ses engagements durant son premier mandat présidentiel pour l’amélioration du cadre de vie des populations algériennes est désormais réalisé par des compétences 100% algériennes. Ce qui contribuera inévitablement à la promotion de l’outil national de réalisation, en sus de renforcer la souveraineté nationale dans le cadre de la sécurité hydrique Pour assurer une mise en service rapide de la station de dessalement de Tighremt, un plan de formation complet a été élaboré pour le personnel qui sera en charge de la faire fonctionner. L’effectif est fixé à 172 permanents qui se soumettront à des stages pratiques au niveau des différentes stations de dessalement en service. Il est à souligner que la technologie de maîtrise des stations de dessalement est devenue purement algérienne et, conscient de l’importance de la formation dans ce domaine technique, le président de la République avait donné des instructions au gouvernement, fin 2022, de créer une nouvelle spécialité académique pour la formation d'étudiants et cadres algériens dans le domaine du dessalement de l'eau de mer. En début 2023, il avait ordonné aux membres de son exécutif de développer cette formation à travers des partenariats avec des instituts et des universités de renommée internationale.
M. L.
