Sous-traitance : Un outil d’intégration nationale

Ph. : Nacera
Ph. : Nacera
  • Industrie militaire : l’ANP mise sur la sous-traitance et l’exportation

Sous le thème «sous-traitance et intégration nationale : enjeux et perspectives», une Journée d’étude a été organisée hier et pour une durée de deux jours par l’Institut national d’études de stratégie globales à Alger en présence de représentants de plusieurs institutions. Le directeur général de l’Inesg, Abdelaziz Medjahed a affirmé que l’une des conditions de succès du renouveau économique est de voir la base industrielle retrouver son prestige des années 70. Le tissu industriel s’est affaissé depuis des années en raison du désinvestissement dans la sous-traitance. « Un impair qu’il faudrait corriger à l’ère de l’Algérie nouvelle qui a grandement besoin d’une véritable révolution en matière de changement des mentalités en vue de se débarrasser de tous les pratiques ayant empêché le pays de connaitre son essor durant les années 80 et 90», a indiqué le DG de l’Inesg. Medjahed ajoute que l’Algérie dispose d’un réservoir de compétences dans divers domaine et qu’il faut concrétiser la géo-gouvernance pour la promotion de la démocratie participative à tous les niveaux. Le directeur des Fabrication militaire au ministère de la Défense nationale, le général-major Grid Salim a déclaré que l’événement intervient en application du programme du président de la République, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, à savoir la mise en place d’une base industrielle solide dans tous les secteurs pour la relance de l’économie en associant les entreprises publiques et privées ainsi que les institutions financières et commerciales. Il a exprimé son remerciement au Chef d’Etat-major de l’ANP pour son assistance et son soutien à la tenue de la Journée d’études. Il a certifié de l’importance accordée par le haut commandement de l’Armée nationale populaire à l’émergence d’une économie nationale en adéquation avec les évolutions technologiques permettant d’imposer le produit national selon des critères de qualité et les normes internationales. Il constate que le tissu industriel qui devait accompagner les pôles industriels par le biais des PME n’a pas suivi par manque de planification, de compétence et de formation. Par manque de développement et d’innovation, les produits ainsi fabriqués sont devenus obsolètes et les moyens de productions sont dépassés du fait notamment que la majorités des entreprises des secteurs de la sidérurgie, de la mécanique, de l’électronique, de la pétrochimie, du textile et du bois n’ont pas réalisé d’investissement de mise à niveau depuis plus de 30 ans, a-t-il ajouté. Le défi est de fabriquer des produits de qualité et de réaliser de la valeur ajoutée, a insisté le directeur des Fabrications militaires, plaidant pour un partenariat civil et militaire répondant aux normes. Il rappelle que le haut commandement de l’ANP a exploité des sites industriels fermés où en voie de fermeture pour asseoir une base industrielle compétitive. L’ANP a donné la priorité à l’industrie mécanique pour la réduction de la facture d’importation et la création d’un réseau de sous-traitance. Le général Abdelghani Badaoui, responsable au sein de la Direction des fabrications militaires a mis l’accent sur le fait que l’ANP fabriquera des produits certifiés et homologués par des constructeurs mondiaux notamment des pièces et composantes destinées aux secteurs de la mécanique, de l’automobile et des hydrocarbures. Il a évoqué les besoins des unités de production de l’ANP à savoir les ponts, les boites à vitesses, les organes de moteurs, les systèmes d’alarme et les systèmes de blindages. Evoquant les démarches pour récupérer des entreprises publiques, il a assuré que l’ANP ambitionne de créer des mégaprojets en vue de l’exportation. Lancé au début des années 70, le secteur de l’industrie militaire compte 11 sociétés disposant de 11 filiales ainsi que 9 établissements. En matière de fabrication, le même intervenant a cité les véhicules blindés, les camions porteurs, les véhicules utilitaires, les systèmes électroniques (radars et caméras), les hélicoptères, les supports textiles (7 unités), ainsi que les produits explosifs.

Karim Aoudia

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