
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a insisté sur la promotion du rôle de la société civile, en la qualifiant de principal allié et partenaire pour la consolidation des piliers de l’État et dans les efforts nationaux visant à réaliser le développement durable global dans toutes ses dimensions.
L’Observatoire national de la société civile (Onsc), qui a pour vocation de faire dialoguer les pouvoirs publics avec la société civile, a tenu, samedi au palais des Nations à Club-des-Pins, un forum national de la société civile. Le président de l’Onsc, Nourredine Benbraham, a appelé les acteurs de la société civile à œuvrer au «renforcement de la pratique de la démocratie participative dans le prolongement du processus d’édification d’une Algérie forte». C’est toute une vision judicieuse pour l’autonomisation de la société civile, la dynamisation de son rôle et la promotion de sa place, dans le cadre d’une Algérie nouvelle, prospère et moderne.
«Force est de constater, explique le sociologue Lakhdar Ydroudj, que les transformations sociologiques de la société n’ont pas été planifiées pour un développement viable et durable, ni pour construire une société moderne selon les normes du civisme et de la transparence dans la gouvernance à tous les échelons de l’Administration.» Il estime que «les projets de sociétés préconisés par les gouvernants, par le passé, ne répondaient pas aux exigences de la société et étaient inadaptés aux caractéristiques endogènes de la société algérienne», ou parce que, poursuit-il, «l’adaptation sociologique ne s’est pas faite selon les normes de la construction sociologique des sociétés civiques modernes». Dans l’analyse du chercheur, «l’Algérie est restée en marge des sociétés qui ont achevé un développement durable sans s’appuyer sur des richesses, comme c’est le cas de l’Algérie, dotée de richesses naturelles et d’un capital humain appréciables». C’est là que le rôle du mouvement associatif doit être affirmé, à la faveur, notamment, d’une bonne gouvernance, d’une véritable démocratie et d’un développement durable qui place le citoyen au cœur de ses préoccupations. La société civile étant un partenaire dans la prise de décision et la mise en place des politiques publiques qui le concernent. L’émergence de la démocratie repose sur l’existence d’une société civile dynamique, capable de freiner la polarisation et la conflictualité sociale et en canalisant le support populaire en faveur des réformes.
Certes, la polarisation et la conflictualité qui ont caractérisé l’histoire récente du pays font que l’analyse du rôle politique de la société civile doit prendre en compte les stratégies mises en place par les autorités publiques, pour encadrer le mouvement associatif.
L’Algérie nouvelle a entamé l’édification de ses institutions constitutionnelles, avance résolument vers le meilleur, avec un cadre légal pour une société civile qui a joui d’une nouvelle instance fondée par la Constitution de novembre 2020 pour la première fois en Algérie, à savoir l’Onsc, comme instance consultative auprès de la présidence de la République, dotée d’attributions très larges et importantes, à même d’ériger la société civile en un socle essentiel dans l’édification de l’Algérie nouvelle.
Le haut patronage du président de la République des assises, et l’importance accordée aux actions des acteurs et du mouvement associatif illustrent l’intérêt qu’il accorde à la société civile et à son rôle dans la vie publique. Intérêt manifeste, comme le soulignent plusieurs observateurs, dans ses 54 engagements dont il a entamé la concrétisation à la suite de l’adoption de la Constitution. La nouvelle approche du dialogue social et de la démocratie collaborative fait du mouvement associatif le jalon incontournable dans la stratégie du développement économique national. C’est la volonté des autorités publiques d’impliquer davantage les organisations civiles dans la gestion des affaires locales s’inscrivant dans une stratégie d’implication responsable des citoyens dans la gestion des affaires de la cité.
Tahar Kaidi