Signature d’un accord de paix en Éthiopie : l’Algérie au cœur de la médiation

Un accord de paix durable a été signé entre le gouvernement régional éthiopien d’Amhara et l’Organisation populaire Fano d’Amhara.

Cet accord, dont la signature s’est déroulée jeudi dernier à Addis Abeba en présence de l’ambassadrice Selma Malika Haddadi, vice-présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), marque une étape décisive pour la stabilité de la région. Les négociations ayant abouti à cet accord ont été précédées de discussions approfondies menées sous l’égide de l’Union africaine et de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD).

À cette occasion, Mme Haddadi a souligné que ce consensus représentait un pas majeur vers un avenir apaisé et reconstruit pour l’Éthiopie. De son côté, le chef de l’administration locale d’Amhara, Arega Kebede, a parlé d’ « un jour historique de paix », rappelant qu’« il n’y a ni vainqueur ni vaincu dans un conflit ». Il a également exprimé la gratitude du gouvernement éthiopien envers toutes les parties ayant répondu à l’appel de la réconciliation et s’étant engagées sur la voie d’une paix durable. Pour sa part, le capitaine Masresha Sete, signataire de l’accord au nom de l’Organisation populaire Fano d’Amhara, a réaffirmé que le dialogue était la voie la plus sage pour résoudre les conflits, soulignant que la recherche de solutions consensuelles reflète une maturité politique plutôt qu’une faiblesse. L’implication algérienne, à travers Mme Haddadi, dans la signature de l’accord de paix en Éthiopie vient confirmer sa place en tant que médiateur incontournable en Afrique, attaché à la stabilité du continent et à la primauté du dialogue. La présence de l’ambassadrice algérienne au cœur de ce processus s’inscrit dans la longue tradition de médiation diplomatique de l’Algérie sur le continent africain.

Depuis plusieurs décennies, l’Algérie joue un rôle de premier plan dans la résolution pacifique des crises, grâce à une diplomatie fondée sur la neutralité, le dialogue et le soutien aux mécanismes africains de paix. On peut citer par exemple la médiation qu’elle a menée entre l’Ethiopie et l’Erythrée, qui a été couronné par la signature à Alger, en 2000, du Traité de paix entre ces deux pays. Elle a également mené plusieurs médiations au Mali pour ramener la paix, la sécurité et la stabilité dans ce pays et préserver son unité, dont la dernière en date est l’Accord d’Alger conclu en 2015. On peut également citer la mission de bons offices qu’elle a initiée entre l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie dans leur différend sur le barrage de la Renaissance, ou encore le travail de réunification des différentes factions palestiniennes mené en octobre 2022.

L’Algérie a également fait des médiations en dehors du continent africain, notamment entre les Etats-Unis d’Amérique et l’Iran dans l’affaire des otages de l’ambassade américaine à Téhéran. Elle a également œuvré entre 1980 et 1982 pour la résolution du conflit armé entre l’Irak et l’Iran, comme elle a pu régler le différend frontalier entre ces deux pays à travers un accord signé à Alger en 1975.

M. A. O.

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