Saisies record de stupéfiants, arrestations et démantèlements de réseaux : la narco-guerre que nous mène le Makhzen

Les saisies de drogues se multiplient à l’échelle nationale et les quantités interceptées sont de plus en plus impressionnantes. Chaque jour apporte son lot d’annonces de mises en échec de tentatives d’introduction de stupéfiants, de démantèlements de filières et d’arrestations de trafiquants.

Les quantités saisies parlent d’elles-mêmes et en disent long sur l’ampleur de ce fléau qui constitue une menace à la sécurité nationale et à la santé des Algériens. Durant le premier trimestre de l’année en cours, les unités de l’ANP, déployées sur tout le territoire, ont mis la main sur pas moins de 171 quintaux de kif traité, 663 kilogrammes de cocaïne et près de 24 millions de comprimés psychotropes. Dans le même temps, pas moins de 1.186 individus impliqués dans ce trafic tentaculaire ont été arrêtés. Ces statistiques, aussi inquiétantes qu’éloquentes, reflètent on ne peut plus clairement les efforts constants et l’efficacité remarquable des forces de l’ANP, ainsi que des autres services de sécurité dans leur mission de protection des frontières nationales. Elles confirment, dans le même temps, une réalité géopolitique beaucoup plus sombre, à savoir que le Makhzen livre une véritable guerre hybride, prenant la forme d’une narco-agression systématique dirigée contre l’Algérie. En inondant les frontières de drogues, ce régime expansionniste, vassalisé, cherche à affaiblir les fondements sociaux et institutionnels de l’Etat, réduire ses capacités de résilience et compromettre son avenir en ciblant particulièrement sa jeunesse. En effet, tous les bilans chiffrés attestent que la drogue, en particulier le kif traité, provient majoritairement du Maroc, premier producteur mondial de résine de cannabis, selon les Nations unies. La production marocaine annuelle de cannabis a été évaluée par l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée, basée à Genève, à plus de 700 tonnes, pour une valeur de 23 milliards de dollars. En 2024, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) avait fait état de l’augmentation vertigineuse de la production de résine de cannabis au Maroc. Ainsi, pour servir ses intérêts étroits et exécuter des agendas extérieurs, le Makhzen transforme le pays d’Abdelkrim El Khattabi en une poudrière au goût de résine. Si l’Algérie est la cible principale de cette narco-guerre insidieuse, il n’en demeure pas moins que tous les pays de la région sont impactés par l’ampleur du trafic. « Au-delà de la route directe entre l’Espagne et le Maroc, la résine de cannabis est surtout acheminée par voie terrestre du Maroc vers la Mauritanie, le Mali, le Burkina, le Niger et le Tchad », a fait savoir l’ONUDC qui a révélé l’existence d’une « voie maritime alternative allant du Maroc aux portes du golfe de Guinée ». La police espagnole a intercepté le 4 juillet à Almeria, un camion en provenance de la ville marocaine de Nador, transportant plus de 15,3 tonnes de haschich dissimulées entre des pastèques et dans de fausses patates douces, ont rapporté les médias espagnols. Le 6 juillet, un vaste réseau de trafic de drogue en provenance du Maroc a été démantelé en France. L’année dernière, le Makhzen a été pris la main dans le sac en Espagne, où des révélations faites l’année dernière par la presse locale ont confirmé l’implication directe de la marine royale marocaine dans ce trafic à travers la participation de ses patrouilleurs aux opérations d’introduction des stupéfiants dans la péninsule ibérique. Un ouvrage consacré à « l'économie de la drogue et des réseaux de corruption au Maroc », publié par deux chercheurs européens, Philippe Bordes et Alain Labrousse en l’occurrence, a souligné que les profits générés par le trafic de haschisch et de drogue dure sont d’une ampleur financière telle qu’ils permettent au Makhzen de nourrir la corruption à grande échelle. Mais pas seulement. Ces revenus mirobolants servent aussi à financer des réseaux subversifs pour défendre les visées expansionnistes du Maroc sur le Sahara occidental ainsi que dénigrer ceux qui apportent leur soutien à la lutte des Sahraouis pour leur droit à l’autodétermination, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU. La principale cible dans cette affaire reste l’Algérie, qui dérange par la justesse et la constance de ses positions en faveur de la cause sahraouie mais également de la Palestine. Cela au moment où le Makhzen, contre la volonté de son peuple, normalise ses relations avec l’entité sioniste, qui poursuit son entreprise génocidaire à Ghaza. Ainsi, face à cette narco-guerre insidieuse sans missiles ni tanks, l’Algérie reste déterminée à défendre sa souveraineté et à protéger sa jeunesse, en mobilisant tous les moyens humains, logistiques et légaux pour juguler ce trafic et mettre hors d’état de nuire ses réseaux criminels. Une bataille de longue haleine qui appelle également à un sursaut collectif de vigilance et de responsabilité.

M. A. O.

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