Revaloriser la mission du médecin généraliste

La secrétaire générale de l’association ‘’El Amel-CPMC’’ a souligné l’importance d’assurer une «meilleure prise en charge» des patients atteints du cancer et insisté sur l’importance d’un dépistage précoce. «Il faut savoir que plus de deux tiers des patients atteints souffrant de cancers commencent le traitement dans un état grave. Un diagnostic précoce demeure la meilleure solution pour assurer une bonne qualité de traitement», a-t-elle soutenu, regrettant que la plupart des patients sont «mal informés» ou «mal diagnostiqués» par leurs médecins généralistes, qui ne sont pas, selon elle, à jour des dernières recommandations. L’intervenante qui s’exprimait il y a quelques jours lors d’une journée de formation sous le thème «Médecins face aux cancers du poumon et de la prostate» a relevé à ce propos l’intérêt de la formation des médecins généralistes aux nouvelles recommandations en vue de parvenir à une prise en charge convenable des patients. «Le médecin généraliste, a-t-elle poursuivi, est considéré comme étant un médecin de famille. D’où l’impératif de lui faire bénéficier des connaissances nécessaires pour bien mener sa mission face à de telles maladies». 
De son côté, le chef de service d’oncologie médical au centre Pierre et Marie Curie (CPMC) du CHU Mustapha-Pacha (Alger) a livré à El Moudjahid que le taux du cancer s’augmente d’une année un autre, notamment le cancer du poumon, classé comme étant le plus meurtrier en Algérie. «3.000 nouveaux cas ont été enregistrés en 2019. Le seul moyen de lutter contre ce cancer est de lutter contre le tabagisme sachant que la législation en la matière existe mais qu’elle n’est pas appliquéetotalement», a confié le Pr Asma Kerboua. Elle a révélé également que 11% des écoliers fument entre 7 et 10 cigarettes par jour et noté que l’Algérie enregistre chaque année 3.000 nouveaux cas, ce qui est énorme à ses yeux, en précisant qu’avec un simple bilan sanguin, le patient peut faire le dépistage. Dans le monde, les statistiques font état de 1,8 million de nouveaux cas pour 1,6 million de décès. 
Pour sa part, le Pr Souad Souilah du service pneumo-phtisiologie du CHU Bab El Oued (Alger) a évoqué l’importance de cette formation afin de sensibiliser les médecins généralistes sur les symptômes qui doivent l’alerter. Elle a mis l’accent sur la nécessité de faire une radiographie au patient afin de découvrir l’anomalie radiologique et regretté que la prise en charge sur le plan des délais de diagnostic thérapeutique sont trop longs. «C’est pour cela que nous œuvrons à revaloriser la mission du médecin généraliste afin d’assurer cette équité dès les premiers stades par un bon diagnostic et une bonne orientation du cancer», a-t-elle expliqué. Dans le même sens, la spécialiste a insisté sur la nécessité d’ouvrir des centres de soins palliatifs et d’accompagnement pour les patients atteints de cancers, a-t-il conclu. Présente à cette rencontre, le Dr Amira Amina, médecin oncologue au service de médecine légale, a appelé à mettre en place des stratégies de dépistage précoce des cancers, dont ceux du poumon et de la prostate. Elle a relevé aussi l’importance de mener des grandes campagnes de sensibilisation de lutte contre le tabac.                                                        
 
Zine Eddine Gharbi

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