Réunion des MAE des pays voisins de la Libye : Alger sonne la mobilisation

Le Président Tebboune recevant, le 28 juillet dernier, le président du Conseil présidentiel libyen,  Mohamed Younes El-Menfi. Ph. Archives
Le Président Tebboune recevant, le 28 juillet dernier, le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Younes El-Menfi. Ph. Archives

Algérie, Tunisie, Égypte, Soudan, Tchad, Niger, représentants de l’ONU et de l’UA, pour concrétiser la solution politique.

  • Le Président Tebboune : «La paix en Libye est synonyme de paix chez nous»
  • Garantir le retrait des forces étrangères, y compris les combattants étrangers et les mercenaires

Une nouvelle fois, Alger abritera, aujourd’hui et demain, une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye (l’Algérie, la Tunisie, l’Égypte, le Soudan, le Tchad
et le Niger), en vue d’aider, comme indiqué mardi par M.  Lamamra, «les Libyens à parachever le processus politique de la réconciliation nationale, mené sous l’égide des Nations unies».

Des représentants du Secrétaire général des Nations unies et de l’Union africaine assisteront également à cette réunion, dont le cadre a été institué en mai 2014 en marge de la conférence ministérielle des Non-Alignés.
Cette nouvelle session des  pays voisins, qui ne se sont pas réunis  depuis 2020, après leur rencontre de janvier dans le sillage de la première Conférence internationale de Berlin sur la Libye, est accueillie favorablement par Washington.
«Les États-Unis se félicitent de cette initiative qui s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à stabiliser la Libye et la région, et à garantir le retrait des forces étrangères, y compris les combattants étrangers et les mercenaires», a tweeté l’ambassade des États-Unis. L’ambassadeur américain en Libye, Richard Norland,  a, pour rappel, récemment rencontré  à Tunis le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra.  Il est vrai aussi que de l’avis de nombreux acteurs concernés par la crise libyenne et les Libyens eux-mêmes, l’Algérie est la mieux placée pour contribuer au règlement du conflit qui a plongé le pays dans le chaos dix ans durant. Lors de la conférence de presse animée mardi, le chef de la diplomatie algérienne a ainsi indiqué  que notre pays est bien placé «pour aider à la réconciliation nationale, ciment de la solution politique en Libye». Mais, tout en faisant état d’une  amélioration  de la situation dans le pays, M. Lamamra a néanmoins estimé que « la situation demande des efforts constants et persévérants », notamment pour s’assurer de l’organisation dans les délais fixés des élections nationales, prévues le 24 décembre prochain. Car, outre soutenir les élections nationales, il s’agit aussi, pour les voisins de la Libye, premiers pays impactés par le conflit déclenché en 2011, d’apporter leur appui aux efforts visant à arrêter la propagation de la violence émanant du sud de la Libye. Et pour cause, les autorités libyennes, dont la fragilité n’est un secret pour personne,  sont confrontées à un double défi, technique et sécuritaire.  En effet, l’absence d’un accord consensuel sur une base constitutionnelle devant encadrer les futures élections constitue, à ce jour, un obstacle important en vue de l’organisation des prochaines échéances électorales. En l’absence d’une Constitution en Libye, supprimée par le régime Mouammar Kadhafi en 1969, les délégués de tous bords du Forum du dialogue politique libyen (FDPL) sont appelés depuis des mois — selon la feuille de route du processus établie par l’ONU — à s’accorder sur un cadre constitutionnel censé régir le double scrutin crucial. Lors de sa dernière réunion, le 11 août, quatre propositions, dont le contenu n’a pas été dévoilé, ont été faites par les participants. Lors de la prochaine réunion, dont la date n’a pas été annoncée, «une décision finale sur la base constitutionnelle des élections» devra être prise, a indiqué  la mission onusienne, qui chapeaute ces pourparlers. Et si il revient aux 75 membres du FDPL de trancher la question, c’est que pour l’Algérie, à titre d’exemple, «le règlement de la crise libyenne doit être entrepris par les Libyens». Une position réitérée une nouvelle fois par la voix de son chef de la diplomatie. Et si par ailleurs l’urgence de «mettre fin aux ingérences extérieures, à l’afflux des armes et d’obtenir le retrait des combattants étrangers et des mercenaires» est signalée, c’est aussi parce que tout un chacun est conscient du risque que les inférences, l’afflux des armes et la présence des combattants étrangers et mercenaires font peser sur la tenue de ces élections et sur le devenir de la Libye. D’autant que pour l’Algérie, «la paix en Libye est synonyme de paix chez nous», comme a tenu à le rappeler le Président Abdelmadjid Tebboune.
Nadia K.

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