Conférence de presse conjointe Lamamra - Al Manqoush : Aider le peuple libyen à décider de son avenir

Ph. Wafa
Ph. Wafa

La réunion ministérielle des pays voisins de la Libye tenue à Alger est un succès, ont estimé hier les ministres des Affaires étrangères de l’Algérie et de la Libye lors d'une conférence de presse animée conjointement. Pour la cheffe de la diplomatie libyenne, la rencontre «est une très grande réussite. C’est un message clair et sans équivoque du soutien apporté à la Libye par ses voisins en vue de la stabilité de ce pays».
Des voisins dont le rôle, diront les deux chefs de la diplomatie, a été négligé et qui comptent désormais peser sur l’approche internationale retenue pour résoudre la crise dans ce pays. Les chefs de la diplomatie algérienne et libyenne ont insisté sur la place que les pays voisins entendent occuper. D’autant, indiquera M. Lamamra, que «nous sommes impactés par ce qui se passe plus que les autres», a déclaré M. Lamamra. Toutefois, a-t-il ajouté, la solution doit être libo-libyenne. Et de rappeler que le soutien apporté tant par l’Algérie que par les autres pays n’est pas conjoncturel. Pour preuve, la rencontre d’Alger est appelée à être suivie par d’autres réunions et contacts en vue d’assurer le suivi de ses conclusions et d’assurer la mise en œuvre de l’agenda de la Libye. Ce qui est sûr, dira Lamamra, c’est que la question libyenne sera pour la diplomatie algérienne une priorité dans son action future.
Interrogée sur la tenue des élections du 24 décembre, la ministre libyenne dira que le gouvernement d’union nationale fait tout pour qu’elles soient tenues dans les délais annoncés. «Notre rôle est d’assurer le financement et la logistique de ce scrutin». Elle dira aussi qu’un plan stratégique pour la sécurisation de ces élections a été élaboré. Pour ce qui est de l’aspect juridique, cela ne relève pas des prérogatives du gouvernement, mais de celles du Parlement.
«C’est au Parlement de mettre en place le cadre constitutionnel», en vue d’encadrer ces élections. De son côté, M. Lamamra soutiendra que l’Algérie est disposée à apporter son appui à la tenue de ces élections par l’envoi d’observateurs et en faisant bénéficier la Libye de l’expérience algérienne dans l’organisation des scrutins. L’expérience algérienne en matière de réconciliation nationale a été également proposée. D’autant que pour le chef de la diplomatie algérienne «la sortie de crise en Libye passe par la réconciliation nationale».
Pour ce qui est du retrait des mercenaires et forces étrangères, Mme Al Manqoush relèvera que c’est à la Commission militaire 5+5 de mettre en place les modalités de ce retrait.
De son côté, M. Lamamra indiquera que «tout le monde est d’accord pour le retrait des forces irrégulières présentes en Libye». Et d’ajouter : «Il faut juste se mettre d’accord sur les modalités de ce départ du fait que cette question est fondamentale, car elle conditionne le succès des élections». Selon Lamamra, les pays qui les ont ramenés ne sont pas contre leur retrait. Reste que le départ de ces facteurs d’instabilité ne doit pas, selon lui, se faire par leur transfert vers d’autres pays. Et de poursuivre en indiquant que le comment de cette opération n’est pas de la responsabilité de la Libye, mais de la communauté internationale. Il rappellera que «la Libye est la première victime, avec d’autres pays, de cette présence». Il soulignera que «le retrait doit être organisé et transparent. La commission 5+5 doit proposer les modalités. Les pays voisins veulent être associés, sans pour autant que cela soit considéré comme une intrusion dans les affaires internes libyennes».
La ministre libyenne demandera aussi aux pays voisins de soutenir l’initiative de stabilité du gouvernement libyen. Elle annoncera aussi la tenue fin septembre ou début octobre d’une réunion pour examiner l’aspect sécuritaire. C est la première initiative libyenne après les conférences de Berlin, a-t-elle souligné.
Interrogée sur le rôle de l'Égypte, elle dira qu’il a un rôle important et crucial. «Il n’y a pas de divergences entre nous et le communiqué final est la preuve du soutien apporté par Le Caire à la Libye.»
Nadia Kerraz

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Retrait des mercenaires  de la Libye
L’Algérie veut être associée au processus
«Nous entendons être partie prenante en tant que pays voisin de ce processus (de retrait des mercenaires). Normalement c'est le comité militaire 5+5 qui a la charge de déterminer les modalités de ce retrait, mais nous avons marqué de l'intérêt en tant que pays voisin pour être associé, d'une manière ou d'une autre, aux travaux de ce comité 5+5 comme d'ailleurs au forum politique», a déclaré Ramtane Lamamra lors d'une conférence de presse co-animée avec son homologue libyenne, Najla Al Manqoush, au terme de la réunion des pays voisins de la Libye. Le chef de la diplomatie algérienne a tenu à préciser que «la question du retrait des mercenaires, des terroristes et des forces irrégulières est une question fondamentale qui conditionne le succès des élections» présidentielles et législatives prévues en décembre prochain en Libye. D'un autre côté, Lamamra a exprimé la disponibilité de l'Algérie à «mettre son expertise à la disposition de nos frères libyens lors de la tenue des prochaines élections». «Il est attendu que la Libye accepte et accueille des observateurs pour les élections». L'Algérie sera intéressée par une présence (à l'opération électorale) à travers l'envoi d'un groupe d'observateurs, a-t-il dit. APS

La Tunisie appelle à la mise en place d’un calendrier «clair et étudié»
Le ministre des Affaires étrangères tunisien, Othman Jerandi, a appelé à mettre en place un calendrier clair et étudié pour le retrait des forces étrangères en Libye, mettant en garde contre la montée des opérations terroristes et l'infiltration des mercenaires dans les pays voisins par les canaux de la migration clandestine. Dans une allocution lors de la séance à huis-clos de la réunion ministérielle des pays voisins de la Libye tenue à Alger, le ministre tunisien a tiré la sonnette d'alarme quant «aux menaces dangereuses et sérieuses que représente le départ des combattants étrangers et des mercenaires, non seulement pour la Libye et son processus de transition mais aussi pour toute la région, notamment les pays voisins».

L’Egypte souligne l’impératif d’organiser les élections en temps voulu
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Samah Chokri, a insisté sur l'urgence de prendre les mesures adéquates pour l'organisation des élections prévues le 24 décembre prochain en temps voulu, affirmant le rôle qui incombe aux pays voisins dans la réunion des conditions politico-sécuritaires en Libye.
Intervenant lors d'une séance à huis-clos, M. Chokri a plaidé pour «l'impératif de prendre urgemment les mesures adéquates, en prévision de la tenue de l'échéance électorale en temps voulu, à savoir le 24 décembre prochain, conformément à la feuille de route convenue par les Libyens».

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