La première réunion au niveau de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur l’évaluation des systèmes alimentaires est organisée en Italie. Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a pris part aux réunions.
Des chercheurs en économie agricole lancent un appel aux pouvoirs publics en vue de «décoloniser le système technique agricole» partant du constat que le pays est aujourd’hui confronté à une série de chocs qui menacent très gravement, à terme, sa sécurité alimentaire, la région du Maghreb étant considérée comme un «hotspot», les risques liés à des températures supérieures à la moyenne mondiale seraient plus élevés de 1,5 degré dès 2035, avec la possibilité, sans changement radical de politique, d’atteindre 2,2 degrés en 2050. Pour le professeur Aïssa Abdelguerfi, les modèles climatiques montrent que ces tendances de sécheresses et de tarissement des ressources hydriques vont se renforcer au cours des 20 prochaines années.
«Le secteur de l’agriculture étant le premier consommateur de cette ressource, les productions agricoles et donc l’offre aux consommateurs seront directement affectées.»
Les espaces agricoles localisés dans le triangle aride et semi-aride qui représentent 85% de la superficie totale des terres hors Sahara «seront dorénavant de plus en plus sujettes à des sécheresses fréquentes et à des accidents climatiques», alerte le chercheur.
Ce diagnostic est largement partagé par le Plan National Climat (PNC), adopté par les autorités en 2018, «mais il n’a pas été suivi d’effets, et les mesures d’adaptation aux changements climatiques retenues sont loin de connaître un début d’application», regrette-t-il. Un défi majeur se pose donc dans au pays, où l’orientation donnée aux politiques vise à une intensification accrue des modes d’exploitation des ressources naturelles.
Une situation qui pousse le spécialiste à poser la question de savoir «comment accroître, dans ces conditions, la production agricole, tout en préservant des ressources naturelles fortement menacées à l’avenir par des changements climatiques en cours». Selon l'agronome Djamel Belaïd, jamais l’accès aux denrées alimentaires de base n’avait été, depuis 60 ans, aussi coûteux en termes réels. Il ajoute que le conflit en Ukraine va également réactiver des tensions sur le marché mondial des intrants agricoles.
Le spécialistes note que «les prix des engrais, des aliments du bétail, des machines ou des semences vont surenchérir et contribuer à une spirale de hausse des coûts de production et des prix de l’alimentation».
M. Belaïd, identifie ce qu’il qualifie de «crise du système productif agricole». Cette crise se traduit par une «faible» productivité agricole en Algérie. «En 2021, explique-t-il, plus de la moitié de la Surface agricole utile (SAU) a été consacrée à ces cultures, plus particulièrement aux céréales. Avec une jachère qui occupe plus du tiers de la SAU nationale (37,3%), le système céréales/jachère concentre plus de 80% de la SAU totale et rassemble près de 60% des exploitations. Cultivées en sec sur une superficie estimée en 2021-2022 à 3,5 millions ha, dont 1,5 million d’hectares sont consacrés uniquement au blé dur (soit 42,8%), 1,3 million d’hectares à l’orge (soit 37,1%), le reste étant dédié au blé tendre (soit un peu plus de 20%) et plus marginalement à l’avoine. Les céréales occupent l’essentiel des terres des wilayas de Tiaret, Sidi Bel-Abbès, Tissemsilt, Tlemcen, Relizane, Saïda, Mascara, Aïn Témouchent à l’ouest du pays, et auxquelles il convient d’ajouter Chlef, Aïn Defla, Bouira au centre, Sétif, Oum El-Bouaghi, et Mila, et Souk Ahras et Batna à l’est du pays».
Par ailleurs, il est évident qu’à terme, les finances publiques ne pourront plus à la fois subventionner l’emploi des facteurs de production, soutenir les prix à la production, à la transformation et à la consommation, et supporter les pertes de change résultant de l’appui à l’importation des produits agricoles de base.
Il s'agit, pour les spécialistes de la promotion donc, d’une agriculture durable de proximité fondée sur les aptitudes et qualités de chaque territoire, steppe, montagne, oasis, hautes plaines sèches, périmètres irrigués, et qui intègre rigoureusement et pleinement les enjeux climatiques, environnementaux, économiques et sociétaux.
Réunion de l’Organisation des Nations unies sur l’évaluation des systèmes alimentaires : Quelle stratégie pour l'Algérie ?
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