
La journée a commencé avec la prière de l’Aïd, que les fidèles ont pu accomplir cette année dans toutes les mosquées en respectant les consignes sanitaires pour empêcher la circulation du virus.
Port de masques, tapis de prière individuels, distanciation physique sont devenus des gestes systématiques pour les fidèles qui prennent soin, également, de faire leurs ablutions chez eux avant de partir à la mosquée.
La fin de la Salat est marquée par l’échange des vœux, après quoi chacun a regagné son domicile où d’autres tâches l’attendaient, entouré de sa famille et des enfants revêtus de beaux vêtements. Pour nombre d’entre nous, l’Aid c’est aussi des moments de recueillement à la mémoire des êtres chers. C’est pourquoi de nombreuses familles se rendent dans les cimetières, une manière comme une autre d’intégrer tous ceux qui comptent pour nous, aussi bien les vivants que les morts, à cette fête des musulmans. Commence alors la traditionnelle tournée familiale familiales dans une ambiance de joie, de fraternité et d’union.
Lors de ces chaleureuses rencontres de familles ou entre amis, les convives sont invités à déguster toutes sortes de gâteaux traditionnels, à l’image du makrout, des sablés et des tchareks, préparés avec soin par les ménagères durant les derniers jours du mois sacré. Même si les plus jeunes utilisent de plus en plus la messagerie électronique et d’autres moyens de communication, il n’en demeure pas moins que ces textos sont loin de concurrencer les visites familiales ancrées dans nos us et coutumes. La seule particularité cette année, comme l’année précédente du reste, réside dans l’application des consignes sanitaires vivement recommandées par les médecins en ce contexte de pandémie. Mis à part cela, tout s’est passé comme l’exigent notre religion et nos traditions, dans l’union et le renforcement des liens familiaux. Aussi et au gré de ces visites, les enfants, rois de la fête, ont reçu des cadeaux, des jouets et de l’argent, ne cachant nullement leur joie et le fait qu’ils sont ravis de pouvoir les dépenser, en toute liberté, sous l’œil vigilant des parents, cela s’entend.
Dans plusieurs quartiers de la capitale, des associations ont organisé des rencontres en plein air, au profit des enfants, avec une superbe animation ponctuée par de petits sketchs et des numéros de clowns. Il faut dire que la société civile était présente en force, y compris au niveau des hôpitaux, des pouponnières mais aussi des centres de personnes âgées et handicapées. Des actions de solidarité ont été observées au profit de personnes malades ou vulnérables dont la vie n’a pas été des plus aisées. Henné à la main, sourire aux lèvres et mains chargés de cadeaux, ces personnes hébergées dans des centres de l’Etat bénéficient d’une prise en charge optimale et ont à l’occasion de chaque Mawssim, leur part de joie et de réconfort. L’on y trouve, outre les délégations officielles et les membres actifs de la société civile, des citoyens qui se déplacent en famille avec leurs enfants pour tout à la fois, contribuer à cet élan de solidarité avec les nécessiteux et inculquer aux plus jeunes, ces magnifiques valeurs de générosité et de solidarité caractérisant la société algérienne.
Soraya Guemmouri