
Comme chaque année, les Algériens, à l'instar des autres pays musulmans, célèbrent la fête religieuse de la rupture du jeûne le lendemain du dernier jour du mois béni de Ramadhan, Aïd-el- Fitr el-Moubarak, appelé plus communément en Algérie «Aïd-El-Seghir».
Cette fête se caractérise par des prières, le versement de l'aumône, la zakat..., mais aussi par des réunions familiales. Elle est synonyme d’échange et de retrouvailles familiales, d’entraide, de solidarité, de réconciliation... Mais cette année, les Algériens, à l’instar des autres musulmans du monde, continuent de vivre les fêtes religieuses dans un contexte inédit marqué par le changement obligatoire de certaines de leurs habitudes à cause du prolongement de la pandémie de Covid-19.
Durant ces journées de fête, les familles ont l’habitude de se retrouver pour partager des repas traditionnels issus de notre richesse culinaire, effectuer des visites familiales ou amicales avec échange de plats remplis de gâteaux traditionnelx, modernes, ou même un mélande des deux, visiter leurs proches disparus au cimetière, ou encore faire des sorties en famille....
Mais cette fois-ci encore, vu le risque de contamination et de propagation du Covid-19, les familles ont dû renoncer à certaines de leurs habitudes ou tout simplement les limiter : le rassemblement de la grande famille, les amis, le rush sur les marchés et magasins de vente de produits alimentaires...
Pour la deuxième année consécutive, la célébration de l'Aïd el Fitr a lieu dans un contexte sanitaire délicat surtout avec la découverte des nouveaux variants de la Covid-19. Or, même s’il n’est pas tout à fait interdit d’effectuer des visites familiales, le plus important reste le respect des gestes barrières (distanciation, port de la bavette, lavage des mains, application du gel désinfectant...), pour la préservation de leur santé et celle de leurs proches. Ainsi, et nonobstant cette situation sanitaire, les actes de bienfaisance ne manquent pas également. Les associations, les comités de quartier, les imams et les citoyens ne se privent pas pour rendre visite aux personnes malades dans les hôpitaux, les maisons de vieillesse, les centres SOS enfants…. Il faut bien dire que l'Aïd el Fitr est une fête ayant une saveur et une dimension bien particulières.
Cette fête est également marquée par une activité commerciale particulière. Les commerçants et même les marchands ambulants se réservent des espaces pour écouler leurs marchandises, tout en appliquant les mesures de prévention, suite aux instructions du ministère du Commerce qui les oblige à ouvrir pour permettre aux citoyens de se munir des produits nécessaires.
Entre rupture du jeûne et traditions
L’art culinaire algérien possède ses propres spécificités, diversités et richesses. Ainsi pour accueillir la fête de l'Aïd sghir, qui mêle partage, spiritualité, charité, denrées sucrées et plats traditionnels, les familles algériennes ont recours à des recettes pour préparer un plat traditionnel dont les origines demeurent toujours mystérieuses et obscures. Ajoutant à cela la belle garniture des tables avec des variétés de gâteaux traditionnels issus de notre riche patrimoine culinaire.
Toutes les familles se mettent à la préparation de divers plats traditionnels : couscous, chakhchoukha, rechta, trida, rougag, bouicha… La préparation des gâteaux également de l'Aïd (dziriyette, mchawek, baklaoua, tcharak, galway tabaa, knidlette....) prend souvent les allures d’un concours qui met aux prises les mères de famille et même les jeunes filles. Celles-ci donc attendent la rupture du jeûne pour qu’on prononce le verdict. En effet, chacune d’elles partage généreusement le gâteau qu’elle a soigneusement préparé avec les voisins, les amies et la famille. Même si le fond de cette tradition est de permettre à tout le monde, pauvre ou riche, de savourer un bon gâteau, il n’en demeure pas moins que les compliments que reçoivent en retour les «cordons bleus» ne les laissent pas indifférentes.
Ce qu’il faut aussi savoir, c’est que le déroulement de la joyeuse fête s’effectue sur fond de pratique religieuse. Les musulmans observent généralement un jeûne à partir de la deuxième journée de l'Aïd comme il a été recommandé par le prophète Mohamed (QSSSL) aux musulmans.
Kafia Aït Allouache