
Le directeur général de l'Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et du développement technologique (ANVREDET), Nadjib Drouiche, a dévoilé, jeudi dernier à Alger, un projet ambitieux de création d'un prototype de barge équipée d'une station de dessalement.
Le projet de recherche s'attache à explorer des solutions innovantes, telles que des stations de dessalement mobiles installées sur des navires, pour répondre aux besoins en eau du pays.
Dans une déclaration à El Moudjahid, en marge d’un workshop, organisé au siège de l’ANVREDET, sur «les nouvelles technologies pour le dessalement dans les situations d’urgence», M. Drouiche a indiqué que l'Algérie est confrontée à un stress hydrique croissant, aggravé par une augmentation de la population et des besoins en eau. «Pour répondre à cette crise, des investissements passés dans le dessalement ont impliqué des sociétés étrangères en partenariat avec des entreprises algériennes. Le nouveau programme lancé par le président de la République visant la construction de quatre nouvelles stations de dessalement est intéressant. Toutefois, on doit accorder beaucoup d’importance à l'utilisation des compétences locales dans un mode de construction EPC (Engineering Procurement and Construction)», a-t-il relevé. Le DG de l'ANVREDET a insisté sur la nécessité de prendre en compte les alternatives urgentes pour faire face à cette situation, telles que l'utilisation de bateaux ou de barges équipés de stations de dessalement. «Ces solutions mobiles, a-t-il poursuivi, pourraient être rapidement déployées le long du littoral algérien afin de fournir de l'eau à différentes localités en cas de besoin, notamment lorsqu’une des stations de dessalement d’eau de mer est à l’arrêt pour maintenance. Il s’agit de stations de dessalement mobiles capables d'être alimentées par diverses sources d'énergie. Ce type de solution n'est pas encore présent en Algérie, et même dans plusieurs autres pays. Récemment, l'Arabie saoudite a débuté des projets allant dans cette direction».
Pour la concrétisation de ce prototype, il a précisé que le projet est actuellement en phase d'étude pour acquérir des connaissances dans ce domaine spécifique. «Nous attendons le financement du projet pour pouvoir démarrer la réalisation du prototype, avec des délais estimés entre six et huit mois. Cependant, le défi majeur réside dans la certification des barges au niveau international, ce qui impose des exigences strictes», a expliqué Drouiche qui a précisé que le but principal derrière l'organisation de ce workshop est de rassembler des compétences nationales et étrangères, spécifiquement des spécialistes du domaine maritime en vue d'explorer en profondeur tous les aspects et défis associés à cette nouvelle technologie prometteuse, dont les coûts sont relativement accessibles.
Fort de plus de 20 ans d'expérience dans le domaine du dessalement et de la recherche, le DG de l’ANVREDET a noté que le projet est mené par des compétences algériennes hautement qualifiées, avec un taux d’intégration locale significatif.
Kamélia Hadjib