Pr Djenouhat, président : de la Société algérienne d’immunologie «Limiter la circulation entre les wilayas»

Le président de la Société algérienne d’immunologie évoque la situation pandémique et donne des conseils sur les comportements à adopter durant les fêtes d’Aïd El Fitr en cette conjoncture marquée par un rebond inquiétant des contaminations au Coronavirus afin d’éviter au maximum les contaminations au sein des familles. A ce sujet, le Pr Kamel Djenouhat, chef de service du laboratoire central de l’établissement public hospitalier de Rouiba, indique que la situation épidémiologique est certes stable, mais appelle néanmoins à redoubler de vigilance et de prudence pour éviter toute complication. «On est toujours inquiet vis-à-vis de l’évolution de la pandémie. On observe et on verra ce qu’il se passera. La hausse des cas est le prélude de chaque vague. L’Aid est une fête qui voit un grand nombre de personnes se rencontrer et se regrouper en familles, d’où la nécessité du respect des gestes barrières». Il estime d’abord, qu’eu égard à ce contexte sanitaire spécial, les Algériens ne sont pas obligés de se rendre chez leurs proches, même si les visites familiales constituent en pareille circonstance une tradition ancrée depuis la nuit des temps. «Il faut que les gens sachent que c’est dans leur intérêt de s’abstenir de ce devoir qui peut nuire à leur santé». Il est sûr que des personnes ne vont pas déroger à leurs habitudes et effectuer des visites, aussi il les invite à prendre toutes les précautions et mesures de protection. «Généralement, les rencontres se déroulent dans des endroits clos, pour cette raison, il faut aérer au maximum les maisons et éviter que les enfants se collent et s’approchent des grands-parents car ils peuvent facilement transmettre le virus. Il faut simplement respecter la distanciation sociale de deux mètres au moins et si on n’arrive pas à se tenir à distance, les bavettes de protection seront dès lors obligatoires». Le respect à la lettre de ces conseils permettra d’éviter la hausse des contaminations. «On appréhende toujours le début d’une nouvelle vague, 15 jours après les fêtes de l’Aïd, on aimerait bien que la situation s’améliore ou, au moins, reste stable mais l’évolution dépend essentiellement de l’assiduité et de la conduite des citoyens, notamment durant les fêtes de Aïd El Fitr». Le Pr Djenouhat lance cependant un appel aux pouvoirs publics pour limiter la circulation inter-wilayas. « On doit réduire les va-et-vient pendant cette période entre les wilayas. Des régions qui n’enregistrent pas de cas risquent d’en attraper si une personne positive arrive d’une autre wilaya où la situation épidémiologique prête à l’inquiétude ». Par ailleurs, l’Algérie serait prête à rouvrir ses frontières et reprendre le trafic aérien international une fois que cette nouvelle vague de la Covid-19 aura pris fin dans le monde. «Notre pays a réussi à éviter cette nouvelle vague avec le maintien de ses frontières fermées et la décision de suspendre tous les vols internationaux». S’agissant du variant indien, il dira que les études ont montré la présence de trois types de ce variant, dont le deuxième appelé le «P1.617.2» a été classé par la Grande-Bretagne comme étant le plus préoccupant puisqu’il se transmet très rapidement entre les personnes. «A ce jour, il n’a pas été prouvé qu’il résiste aux vaccins. On espère que l’immunité acquise sera toujours efficace contre ces variants».
Mohamed Mendaci

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