Politique de la chaise vide du makhzen : Dérobade récurrente

Le Maroc a brillé une nouvelle fois à Tunis par la politique de la chaise vide, en refusant d'assister à la 8e Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l'Afrique (TICAD8), en réaction à la participation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Le siège du Maroc est resté vide, samedi et dimanche, aux travaux de la TICAD8 pour protester contre l'accueil par le Président tunisien, Kaïs Saïed, du Président sahraoui, Brahim Ghali, qui s'est déplacé à Tunis à la tête d'une importante délégation pour représenter son pays —membre fondateur de l'Union africaine (UA) — lors de cet événement. Dans une déclaration à l'APS, Mohand Berkouk, expert en affaires stratégiques et sécuritaires, a condamné «la politique de dissension» du Maroc qui s'est illustré à travers sa «tentative de torpiller» le Sommet de la TICAD-8. «La décision du Maroc de torpiller le sommet de Tunis sur le développement de l'Afrique dénote des intentions réelles du Maroc par rapport à son adhésion à l'UA dont le but réel est de créer des dissensions en Afrique», a-t-il soutenu. Selon l'expert, «le Maroc souffre d'une double situation de faillite, à la fois morale, par sa politique de fuite en avant en ce qui concerne la question du Sahara occidental, mais aussi par rapport à un certain nombre de dossiers stratégiques pour l'Afrique», comme l'octroi du statut d’observateur au sein de l'UA à l'entité sioniste. Soulignant, par ailleurs, que le Royaume est confronté à une «crise de politique étrangère», M. Berkouk a mis l'accent sur les tentatives marocaines visant à «créer des alliances pour endiguer la solidarité interafricaine, en ce qui concerne à la fois les questions de développement, mais surtout de sécurité collective». Ce que l'on doit retenir du Sommet de la TICAD, poursuit l’expert algérien, c'est «la confirmation du statut de territoire non autonome du Sahara occidental par rapport aux Nations unies et du statut de la RASD en tant que membre fondateur de l'UA. Un membre de plein droit qui peut saisir les opportunités de participer à toutes les interactions multilatérales de l’organisation panafricaine, soit avec les autres entités régionales ou même avec des acteurs géopolitiquement plus haut». «À Tunis, le Maroc a essuyé un double échec. Le premier est la participation de la RASD à cette réunion de la TICAD et le deuxième est l’accueil très particulier réservé au Président du Sahara occidental», Brahim Ghali, a-t-il conclu.

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L’isolement du Palais s’accentue : 

• Contrarié par les déclarations de Borell sur le Sahara occidental, le Maroc annule une réunion prévue en septembre prochain
Les récentes déclarations du Haut représentant de l'Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, sur le Sahara occidental ont suscité l’ire du Maroc qui est allé jusqu’à annuler une réunion prévue pour le mois de septembre prochain avec le chef de la diplomatie européenne, rapportent des médias locaux et européens. L’agence de presse espagnole EFE, citant des sources diplomatiques, a indiqué que le ministre marocain des Affaires étrangères n’a avancé aucun motif pour l’annulation de cette réunion, si ce n’est que la visite du Haut représentant à Rabat en ce moment était «inappropriée». Des observateurs estiment, en revanche, que cette annulation trouverait une explication dans les récentes déclarations de Borell sur le Sahara occidental. Cette nouvelle sortie confirme une nouvelle fois l’état d’isolement diplomatique du régime du makhzen, notamment après l’absence du Maroc à la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD-8) tenue samedi et dimanche à Tunis, en raison de l’accueil du président sahraoui Brahim Ghali par son homologue tunisien, Kaïs Saïed. Le Haut représentant de l’UE pour les AE avait mis l’accent lors d’une interview accordée mardi dernier à une chaîne espagnole, sur la nécessité de «consulter» le peuple sahraoui dans le règlement du conflit, des déclarations qui semblent avoir contrarié le Maroc, selon El Espanol. Commentant le revirement de Madrid concernant le conflit au Sahara occidental, Borell a affirmé que la «position du gouvernement espagnol était et est celle de l'UE, c'est-à-dire défendre la tenue d'une consultation pour permettre au peuple sahraoui de décider de son avenir».

 

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