
Le ministre de la Pêche et des Productions halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi, a promis hier à Alger des facilitations importantes au profit des aquaculteurs, en assurant que la promotion de l’aquaculture marine était parmi les priorités de son département. «Notre ministère, à travers le programme quinquennal (2020-2024) du gouvernement, parie sur le développement des investissements dans la filière aquacole et nous comptons booster cette activité, en parallèle de la pêche classique, par la levée des contraintes bureaucratiques et financières qui entravent les aquaculteurs», a déclaré M. Ferroukhi lors d’une rencontre nationale sur l’évaluation et la relance de l’aquaculture marine. Le ministre, qui a mis en avant l’importance de ce créneau, créateur de richesse dans le développement local et l’approvisionnement du marché en produits halieutiques frais, a ainsi énuméré une série de nouvelles facilitations au profit des aquaculteurs. Il a notamment évoqué l’octroi de crédits à l’exploitation, l’extension des sources de financement et l’activation du traitement des dossiers de demandes de concessions marines. Le ministre a promis, par ailleurs, l’examen d’un éventuel allègement des charges fiscales pour l’aquaculture avec le ministère des Finances. Afin d’assurer la durabilité du secteur aquacole en Algérie, M. Ferroukhi a insisté sur la nécessité d’asseoir une industrie locale pour la fabrication des équipements et la production des intrants (aliments, alevins). «Nous encourageons les investisseurs à développer la production locale des intrants», a-t-il souligné, en assurant à ce propos la contribution de son secteur à la création d’un groupement pour l’industrie aquacole comprenant des opérateurs économiques des secteurs public et privé, ainsi que des centres de recherche qui veillent actuellement à la fabrication locale d’équipements et appareillages pour cages flottantes. Pour leur part, les aquaculteurs qui ont pris part à cette rencontre étaient unanimes sur la nécessité de supprimer les charges fiscales «qui pèsent sur la filière et se répercutent sur les prix». «On nous impose des taxes comme si nous étions des industriels alors que, dans le monde entier, le statut d’un aquaculteur s’apparente à celui d’un agriculteur», a déploré Nacer Cherif Saïd, gérant d’une ferme aquacole à Bejaïa. «Il faut une suppression, sinon une révision de cette taxe», a-t-il recommandé dans une déclaration à l'APS. Le même souci a été exprimé par Mohamed Bengali, directeur d’une ferme aquacole à Tipaza. «Pour l’importation d’alevins destinés à l’ensemencement, nous payons 19% de TVA, plus 2% pour le dédouanement, soit 21% de taxe», a-t-il déduit. Par ailleurs, les aquaculteurs s’accordent à dire que les prix des poissons, affichés à plus de 1.400 DA, sont trop chers, attribuant cette flambée aux intermédiaires sur le marché du poisson. Pour réguler les prix, ils proposent un marché national avec des prix étudiés sans pénaliser les producteurs, ni les consommateurs. Outre les acteurs de la filière aquacole marine, cette rencontre a réuni les représentants du secteur des banques et des assurances, ainsi que les représentants de plusieurs ministères ( Finances, Intérieur et Agriculture). Cette rencontre permettra d'établir une feuille de route en vue d’accélérer les projets d’investissement dans le secteur aquacole à travers l’établissement d’un plan opérationnel sur le terrain pour accompagner et activer les investissements dans l’aquaculture marine. Durant l'année écoulée, 86 projets de fermes aquacoles marines ont été lancés, avec une capacité de production annuelle de 10.000 tonnes. Le ministère ambitionne de hisser la production à 50.000 tonnes par an à travers 103 projets supplémentaires.