La visite d’État du président de la République du Zimbabwe en Algérie, effectuée du 19 au 20 juillet, s’inscrit dans une dynamique hautement symbolique et stratégique. Elle illustre, avec éloquence, la profondeur des racines africaines de l’Algérie, ainsi que son rayonnement géopolitique croissant sur le continent. Bien que séparés par la distance géographique, Alger et Harare sont unis par une proximité historique, politique et morale forgée par des combats communs pour la libération, la souveraineté et le développement des peuples africains.
Cette rencontre de haut niveau ne constitue pas un simple échange protocolaire, mais traduit la volonté mutuelle de renforcer une coopération Sud-Sud fondée sur la solidarité, la mémoire partagée et une vision commune de l’avenir. Le Zimbabwe perçoit en l’Algérie une nation sœur, fidèle à ses principes, engagée en faveur d’un ordre international plus équitable et bénéfique pour les peuples du continent. Les deux pays aspirent à inscrire leur partenariat dans la durée, en le structurant autour de piliers, tels que l’économie, l’éducation, l’agriculture, les énergies renouvelables ou encore la diplomatie panafricaine. À travers cette visite, c’est donc une Afrique debout et solidaire qui s’exprime et qui entend reprendre pleinement possession de son destin. Une Afrique forte et souveraine que l’Algérie appelle de tous ses vœux et essaie de bâtir par le biais de sa diplomatie proactive et de sa politique fortement orientée vers la stabilité et l’intégration continentale.
Pour réussir le pari d’un néo-panafricanisme qui promeut l’unité et la coopération interafricaine, et qui consacre la poursuite de la lutte contre le colonialisme et le néocolonialisme, l’Algérie va au-delà de sa sphère géographique immédiate et de ses alliances traditionnelles, pour tendre la main à l’ensemble du continent. Elle s’emploie ainsi à renforcer ses relations bilatérales avec un large éventail de pays africains, de l’Afrique de l’Est à l’Afrique australe, en passant par l’Afrique de l’Ouest. L’intensification de ses liens avec de nombreux États, tels que l’Afrique du Sud, l’Angola, le Rwanda, l’Éthiopie, Djibouti, le Burundi, le Zimbabwe, le Kenya, le Nigeria, le Sénégal, le Ghana, la Sierra Leone, ainsi qu’avec ses voisins immédiats comme la Mauritanie, la Tunisie et la Libye, témoigne de cette stratégie continentale inclusive et ambitieuse. Le rayonnement diplomatique de l’Algérie trouve également une reconnaissance tangible sur la scène panafricaine, comme en atteste son élection éclatante à la vice-présidence de la Commission de l’Union africaine et à un siège au sein du Conseil de paix et de sécurité de l’organisation. Ces succès diplomatiques confirment le poids croissant de l’Algérie dans les équilibres géopolitiques du continent et la crédibilité de sa vision stratégique pour l’Afrique. Une vision portée avec lucidité et constance par le président de la République, et qui place l’unité, la souveraineté, la stabilité et le développement du continent au cœur des priorités algériennes. Fidèle aux valeurs défendues par les pères fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), l’Algérie n’a jamais cherché à se dérober de son devoir de solidarité ni de son engagement envers l’Afrique. Bien au contraire. Elle poursuit avec ténacité son déploiement sur le continent en consentant davantage d’efforts pour réaliser la paix et la stabilité, tant souhaitées. Elle continue à œuvrer pour réformer l’Architecture africaine de paix et de sécurité à même de la rendre apte à relever les défis complexes liés aux conflits que connaît le continent. Le soutien aux causes justes, telles que celles du Sahara occidental et de la Palestine, figure aussi parmi les constances de la diplomatie algérienne, qui sont portées haut et fort au niveau de l’Union africain. L’engagement de l’Algérie est aussi pour l’intégration continentale, à travers la dynamisation de la zone de libre-échange africaine (Zlecaf). La haute importance accordée par les plus hautes autorités du pays à la prochaine édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF), prévue du 4 au 10 septembre 2025, reflète cette volonté inébranlable de l’Algérie de faire la promotion du commerce intra-africain et de l’intégration continentale. L’Algérie est également engagée pour la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, par le biais d’une approche globale et inclusive qui tient compte des facteurs socio-économiques. Les efforts du Président Tebboune, en sa qualité de Coordonnateur de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, sont régulièrement salués, aussi bien au niveau continental qu’international.
M. A. O.
